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Tunisie La 2ème République mise sur les rails
Publié dans Business News le 07 - 03 - 2011

Coup sur coup et en l'espace de quelques heures seulement, le président de la République par intérim et le chef du gouvernement transitoire ont réussi ce que Mohamed Ghannouchi et son équipe n'ont pu réaliser un mois et demi durant.
Pour cela, il a fallu conquérir la confiance des Tunisiennes et des Tunisiens. C'est ce qui a été fait grâce à des discours clairs, précis et présentant une véritable feuille de route qui ne laisse pratiquement rien au hasard tout en répondant aux attentes et du commun des citoyens et des différentes familles politiques.
Pour parvenir à cette fin, qui semblait difficile à atteindre, Foued Mebazzaâ et Béji Caïd Essebsi, n'ont rien inventé ou presque. En vieux routiers de la politique et ayant vécu et accompagné Bourguiba lors des premières heures de l'indépendance de la Tunisie, ils ont eu recours à des termes et des concepts qui ont fait leurs preuves, il y a plus de cinquante ans.
Il faut dire qu'après le 14 janvier 2011, nous vivons une situation similaire à celle de 1956. Le triomphe de la lutte pour l'indépendance est remplacé par la victoire de la Révolution contre le régime dictatorial de Ben Ali. Et la mise en œuvre des fondements d'un Etat moderne et de la 1ère République s'apparente à la coupure avec le régime déchu et l'émergence de la 2ème République.
Ainsi, les deux hommes ont annoncé la création d'une Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, la réforme politique et la transition démocratique, la prochaine mise en place de la nouvelle loi électorale qui soit au diapason avec la nouvelle étape, l'élection d'une Assemblée constituante et l'élaboration d'une nouvelle Constitution qui mettra au point les contours précis des futures élections, éventuellement présidentielle et législatives.
Depuis, la situation s'est décantée sur plusieurs fronts, notamment ceux politique, social, sécuritaire et, probablement bientôt, économique. On ne signale plus de grèves à l'horizon, les sit-in se sont tous levés, à commencer par celui de la Place de La Kasbah.
Une nette amélioration de la situation sécuritaire a suivi avec l'annonce de la nomination d'un nouveau directeur général de la Sûreté nationale et l'arrestation de quelque deux mille malfaiteurs en fuite.
C'est dire que la majorité des différentes sensibilités de la carte géopolitique ont été convaincus. On sait que, sauf imprévu, un nouveau cabinet gouvernemental verra le jour, lundi 7 mars 2011, un gouvernement qui se chargera, cette fois-ci, de liquider les affaires courantes, uniquement. La préparation de la prochaine phase politique, à savoir l'élection d'une Assemblée nationale constituante échouant, désormais, à ladite Instance supérieure. Laquelle Assemblée constituante se chargera de tracer le futur politique de la Tunisie.
Il a donc fallu un homme rompu aux rouages de la politique pour parler un langage à la fois clair, pragmatique et jeune. « La jeunesse est un état d'esprit et non un état civile », dira M. Essebsi. Un langage exprimant ce que ressent le Tunisien en ces circonstances exceptionnelles. Un langage mettant en relief la fierté, la dignité et la liberté du Tunisien. Un langage qui a, surtout, mis l'accent sur l'impératif de rompre définitivement et d'une manière irréversible avec le régime dictatorial déchu. Un langage en dialectal tunisien avec des pointes d'humour.
Et du coup, les premiers échos ont été favorables dans leur ensemble dans la mesure où la revendication politique essentielle a été satisfaite, en l'occurrence la prochaine élection d'une Assemblée nationale constituante. Une revendication logique et légitime puisqu'elle permettra à ce mécanisme, issu de la volonté du peuple, d'asseoir les bases de la prochaine étape.
Et même si Béji Caïd Essebsi n'a pas spécifié en détails la phase suivant l'élection de l'Assemblée constituante qui signifiera le départ et du président de la République par intérim et du gouvernement transitoire, les analystes s'accordent à dire que ladite Assemblée, choisira entre la reconduction du gouvernement transitoire ou la désignation d'un nouveau Premier ministre qui sera chargé de former un autre gouvernement transitoire qui poursuivra la gestion des affaires courantes. La Constituante élaborera, pour sa part, la nouvelle constitution qui régulera, alors et une fois pour toutes, la vie politique.
Or, sur certains plateaux télévisés, il a été possible de voir les réactions de certaines formations politiques. Si la majorité d'entre elles se sont montrées optimistes et positives, ce n'est pas le cas du POCT et de son chef, Hamma Hammami qui semble tenir à ce conseil de protection de la Révolution et à son statut de suprématie et de décision.
En effet, étant une des composantes principales les plus actives dudit conseil, le POCT veut tout contrôler parce qu'il a peur « qu'on s'approprie la révolution », selon ses propres dires. Hamma Hammami est allé jusqu'à prétendre qu'il avait plus de droits que d'autres sur la révolution tunisienne.
Evoquant son passé militant et les emprisonnements qu'il a endurés sous l'ère Ben Ali.
Heureusement qu'il y avait d'autres invités sur le plateau. Si Slim Dilou d'Ennahdha lui a rappelé que ce sont les militants de son parti qui ont le plus souffert de la répression et des prisons, Sihem Ben Sedrine lui a signifié, dans une intervention remarquable et bien argumentée, qu'il n'y a pas lieu pour quiconque de s'approprier la révolution et qu'il n'est nullement besoin que le conseil de la révolution ait un pouvoir décisionnel.
A notre avis, l'attitude de Hamma Hammami prouve, si besoin est, qu'il n'a pas confiance en les chances de son parti une fois le moment venu d'élections libres, démocratiques et transparentes, d'où son forcing d'obtenir le maximum en cette période, bien qu'elle soit provisoire.
En voulant apparaître au devant de la scène comme étant un des plus méritants, voire le principal parrain de la Révolution, le chef du POCT, dont les orientations prônent un régime à la Jamahiriya de Kadhafi, a tendance à minimiser la place et le rôle des autres formations politiques.
Une petite parenthèse, tout de même à propos de ce conseil. Comment des magistrats, représentés par leur Association, se permettent-ils d'êtres membres de ce conseil alors que par définition, la magistrature doit être au dessus de la mêlée afin de préserver sa liberté et son indépendance. ?
En tout état de cause, la période à venir ne s'annonce pas de tout repos. Il va falloir faire, pour toutes les parties prenantes de la chose publique, d'être vigilants, car désormais toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens sans exclusion, contrairement à ce que veulent faire croire certains, se trouvent sur la même barque qu'ils tiennent, tous et sans exception, à faire mener à bon port. Noureddine HLAOUI


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