Nos confrères d'Al Jazeera, le Tunisien Lotfi Messaoudi, Ahmad Val Ould El-Dine (Mauritanie), Ammar Al-Hamdane (Norvège) et Kamal Ataloua (Grande-Bretagne) demeurent encore en Libye et on ignore le lieu de leur détention. Les parents de Lotfi Messaoudi et une délégation du syndicat des journalistes tunisiens continuent à attendre en vain à Ras Jedir l'arrivée de ces journalistes et ce depuis l'annonce de leur libération jeudi dernier. Le journaliste a eu des entretiens téléphoniques avec les membres de sa famille, avec Al Jazeera avec des médias tunisiens et même avec le Premier ministre. On a alors dit qu'il était libéré et se trouvait à l'ambassade de Tunisie à Tripoli. Or, en écoutant l'interview téléphonique de Lotfi Messaoudi jeudi sur les ondes de Shems FM, il s'avère que le journaliste se trouvait au ministère libyen de l'information et non dans la chancellerie tunisienne. Selon le président du syndicat des journalistes irakiens, dont les propos ont été rapportés par Al Jazeera, les journalistes ont bel et bien été libérés jeudi, mais qu'ils ont été de nouveau mis en état d'arrestation. L'ambassadeur de Tunisie à Tripoli, Slaheddine Jemmali, a déclaré avoir perdu contact avec les journalistes et ce après les avoir accompagnés jeudi soir pour rencontrer des responsables libyens. Le lobbyiste tunisien Lyès Ben Chedli a cependant une toute autre version. Selon lui, Lotfi Messaoudi et les autres journalistes d'Al Jazeera n'ont jamais été libérés. Les communications téléphoniques et les entretiens avec l'ambassadeur étaient juste pour montrer à l'opinion publique que ces journalistes étaient vivants et en bonne santé. Depuis leur arrestation, en effet, il n'y a eu aucun contact direct avec eux. L'ambassadeur tunisien a-t-il été floué par les autorités libyennes qui lui auraient dit que les journalistes allaient être libérés ? Selon Lyès Ben Chedli, « l'ambassadeur tunisien a perdu toute crédibilité dans ce dossier depuis son annonce en trompe l'œil du 24 mars dernier. Nous sommes en pleins dans les Guignols de l'info », commente-t-il frustré par ces spectaculaires annonces de libération qui se suivent, mais qui demeurent sans effet concret. N.B.