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Le gouvernement mise sur le consensus, le calme et la confiance jusqu'aux élections
Publié dans Business News le 09 - 06 - 2011

Le discours prononcé, mercredi 8 juin 2011 au Palais des Congrès de Tunis – le premier du genre – par le Premier ministre du gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi, a été marqué par deux faits majeurs, quoique attendus.
Le premier a trait à l'annonce de la date des élections de l'Assemblée constituante qui auront donc lieu le 23 octobre 2011, et le second est cette manière diplomatique mais claire de dire que, désormais, aucun sit-in et aucune grève ne seront tolérés tout en prenant à témoin, le secrétaire général de l'UGTT, Abdessalem Jrad, présent dans la salle.
Dans un Palais des congrès des grands jours et devant un parterre composé des membres du gouvernement provisoire, des chefs des partis politiques, d'un bon nombre de membres des différentes instances nationales, de personnalités indépendantes et de journalistes, M. Caïd Essebsi a dressé l'état des lieux prévalant actuellement en Tunisie.
Il a commencé, bien évidemment, par passer en revue les différentes étapes ayant marqué le processus devant mener aux élections de la Constituante, un processus marqué par de longs débats, pas toujours indispensables, et une perte de temps considérable.
Le Premier ministre a tenu à rappeler, en passant, qu'aucune institution ne peut se targuer d'avoir une quelconque légitimité décisionnelle. Mais, au moins, le gouvernement a une légitimité fonctionnelle et consensuelle, car aucun Etat ne peut fonctionner sans gouvernement.
Réitérant la volonté de cabinet d'agir dans la légalité, Béji Caïd Essebsi a tenu à préciser que le gouvernement veillait à respecter ses engagements dont notamment celui de l'organisation du scrutin à la date fixée du 24 juillet 2011, d'où la promulgation du décret présidentiel paru au JORT en date du 20 mai 2011 soit deux mois avant l'échéance.
Or l'Instance nationale indépendante des élections, chargée de préparer et d'organiser les élections, a estimé que, matériellement et techniquement, le respect de la date du 24 juillet est impossible.
« Et même si l'annonce de la date du 16 octobre a été faite sans que je n'en sois informé, et en dépit de l'opposition de certains partis et du gouvernement à ce report, j'ai entamé les consultations nécessaires et discuté avec les chefs des partis concernés », indique en substance M. Caïd Essebsi avant d'annoncer « la décision du gouvernement de tenir ces élections le 23 octobre 2011».
Passant à la situation socio-économique dans le pays, le Premier ministre a été direct et concret, exemples et chiffres à l'appui. Le gouvernement ne peut pas faire plus qu'il n'est en train de faire dans le sens où le pays vit une conjoncture trop difficile à tous les niveaux : 281 entreprises sinistrées, un tourisme inexistant alors qu'il faisait vivre près d'un million de Tunisiens, 700 mille chômeurs dont 150 mille diplômés de l'enseignement supérieur alors qu'au vu du rythme de croissance prévu de 1%, l'économie nationale ne peut procurer que 16 mille postes d'empois seulement.
Si on y ajoute les perturbations sociales et autres journées de grèves, le manque à gagner engendré par l'absence de production et de productivité se chiffre, pour chaque action de contestation, à des millions de dinars.
Et au Premier ministre de dire d'une manière crue et franche : « La Tunisie ne supporte plus cette situation. « A partir d'aujourd'hui, nous ne tolèrerons plus ni sit-in, ni grèves, ni revendications… ». Et en prenant à témoin, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Béji Caïd Essebsi a exhorté tous les Tunisiens à faire preuve de solidarité et de patience pour quelques mois jusqu'à l'avènement d'un pouvoir élu et jusqu'à l'amélioration des conditions socio-économiques du pays.
« Le peuple a patienté 23 ans durant sous la dictature et la répression. Il peut très bien attendre pendant quelques mois encore, maintenant que le ciel est clair et les perspectives d'un régime démocratique sont plus que réelles », a-t-il dit.
Et au Premier ministre de marteler avec conviction : « Nous allons réussir et nous serons le seul pays à réussir une révolution aussi limpide, sans armes, une révolution qui élimine une dictature pour passer à un régime libre, démocratique avec des élections démocratiques, neutres et transparentes ».
Et dans cet ordre d'idées, le Premier ministre a indiqué qu'il a fait part de tout cela aux dirigeants du G8 tout en les appelant à accompagner la révolution tunisienne afin quelle aboutisse, concrètement, à un pouvoir démocratique.
« Mais attention, nous ne vendons pas notre Tunisie comme le veulent faire croire certains, nous avançons à pas bien dosés et nous faisons bien attention à notre capacité en matière d'endettement », a-t-il précisé encore.
Que peut-on déduire de ce discours qu'on peut qualifier de programme et de stratégie pour l'étape à venir, celle nous séparant de l'échéance du scrutin pour la Constituante ?
Tout d'abord, on ressent chez Béji Caïd Essebsi une volonté de maintenir la démarche privilégiant le consensus dans le sens où il a pris la décision du 23 octobre après concertations avec les responsables des partis, notamment ceux qui s'y opposaient.
En même temps et en retardant l'échéance d'une seule semaine, il a voulu, symboliquement, marquer son territoire pour dire que c'est le gouvernement qui gère les affaires du pays.
Ensuite, en criant « Basta » aux perturbations, aux sit-in et aux grèves, il a voulu dire, comme il a exprimé par un proverbe bien tunisien, que nous sommes arrivés à un point tel qu'on ne peut plus se permettre le moindre recul car juste derrière se trouve l'abîme. (qallou wakhar wakhar, qallou dh'har el b'him w'fa).
Le Premier ministre a même lancé un appel aux médias afin d'éviter les campagnes de suspicion et de mises en doute, surtout lorsqu'il s'agit de questions engageant l'honneur de l'armée et des forces de sécurité qui défendent le pays sur un double front intérieur et extérieur. Le cas de mise en doute lors de l'épisode d'Errouhia étant révélateur à plus d'un titre.
En d'autres termes, M. Caïd Essebsi a mis tous les Tunisiens, toutes tendances confondues, citoyens communs, syndicalistes et partis politiques, devant leurs responsabilités historiques. Il ne faut décevoir ni le peuple, ni le monde qui nous regardent avec enthousiasme et espoir.
Les prochains jours seront décisifs pour savoir si le Premier ministre a bien réussi à convaincre les différents protagonistes de la scène nationale. L'évolution sur le terrain et les réactions des partis politiques seront le meilleur baromètre pour en juger.
Mais d'ores et déjà, sur le premier point concernant le report des élections, une unanimité ou presque semble se dégager chez les différents partis qui, du moins pour ceux qui se sont exprimés, accueillent favorablement la fixation de la nouvelle date du 23 octobre, voire l'appuient. Noureddine HLAOUI


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