Le juge d'instruction du tribunal de première instance de Gafsa a procédé, vendredi, à Tunis, à l'interrogatoire des accusés impliqués dans les événements violents, survenus le week-end dernier, dans la ville de Metlaoui (Gouvernorat de Gafsa) et dont le nombre a atteint, en définitive, 92 individus, selon une source judiciaire contactée par téléphone par le correspondante de l'agence TAP. Des mandats de dépôt ont été émis par le juge d'instruction à l'encontre de 89 parmi les accusés, alors que les trois autres ont été laissés en liberté. Le ministère public du même tribunal avait déféré, il y a une semaine, ces individus devant le juge d'instruction pour répondre des accusations de meurtres avec préméditation, de tentative de meurtre avec préméditation et de détention d'armes à feu sans autorisation, ainsi que de port d'armes blanches sans autorisation, de provocation d'incendies préméditées dans un local inhabité, de violences graves, de participation à des combats au cours desquels il y a eu des morts, de dégâts prémédités contre des biens d'autrui, d'incitation des habitants à s'armer les uns contre les autres et à s'entretuer, et de provocation de désordre sur le territoire tunisien. Le procureur de la République et le juge d'instruction de Gafsa se sont rendus, vendredi, à Tunis, pour procéder à l'interrogatoire des accusés, avant la clôture de l'instruction par la sous-direction des affaires criminelles, sur la base d'une commission rogatoire à leur encontre. Selon les déclarations d'une source militaire, à l'agence TAP, l'interrogatoire ne s'est pas déroulé au tribunal de première instance de Gafsa, pour des raisons de sécurité. Les accusés avaient été arrêtés à la suite des affrontements qui avaient fait 12 morts et 150 blessés, ainsi que d'importants dégâts dans des locaux de commerce et des habitations qui ont été incendiés ou pillés. La liste des interpellés compte des cadres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous, des hommes d'affaires originaires de la région et un ancien délégué qui exerçait sous l'ancien régime. TAP