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Tunisie - CPR : La guerre pendant la trêve
Publié dans Business News le 16 - 12 - 2011

Depuis le départ de Moncef Marzouki du CPR, en raison de son élection au poste de président provisoire de la République Tunisienne, la guerre entre ses héritiers s'est déclenchée. Que s'est-il passé et quelles sont les raisons de ces conflits internes, survenus alors que le président, M. Marzouki, fondateur du parti, a appelé à une trêve politique, et ce pour une période de six mois ?
Le CPR, congrès transformé en formation électorale, n'a de parti politique que le nom. Fondé en 2001 par Moncef Marzouki, Naziha Rejiba (Om Zied), Abderraouf Ayadi, Samir Ben Amor ou encore Mohamed Abbou et Fethi Jerbi, la formation comporte aujourd'hui en son sein plusieurs courants, allant de l'islamisme radical au progressisme laïc. Si l'ennemi commun, en la personne de Ben Ali, était une donnée suffisante pour réunir tous ces courants, la chute de la dictature révèle un parti sans réelle idéologie, dont le discours populiste, axé sur l'opposition passée, reste le dénominateur commun.
Le CPR semble aujourd'hui s'affaisser sur ses propres contradictions et, si le président à poigne qu'était Moncef Marzouki était parvenu à rassembler toutes ces sensibilités, en l'absence de ces fondations, le château de cartes n'aura pas tenu plus de trois jours avant de s'écrouler.
Le lundi 12 décembre 2011, Moncef Marzouki, élu à la présidence de la République par l'Assemblée constituante, annonce son retrait du CPR. Le lendemain, après la cérémonie d'investiture, le bureau politique et le groupe parlementaire du parti se réunissent pour désigner Abderraouf Ayadi à la tête du Congrès, en sa qualité de vice-président. Interrogé sur Mosaïque FM au sujet d'éventuels désaccords sur cette nomination, Mohamed Abbou les avaient démenties, en personne, donnant sa légitimité au nouveau secrétaire général.
Le mercredi 14 décembre, des membres du bureau et les élus de la Constituante se réunissent de nouveau. Cette fois, les réticences concernent la liste des ministres proposée par le CPR. Selon les différents procès-verbaux rendus publics et les propos de M. Ayadi, les élus ont dénoncé le fait de ne pas avoir été consultés pour la désignation des ministres et ont menacé de ne pas voter la confiance au gouvernement. Abderraouf Ayadi décide alors de procéder au vote pour établir une liste définitive. Ce vote a lieu et, le soir même, la « liste officielle » des ministres du CPR est communiquée à la presse. À la lumière des événements qui ont suivi, nous comprenons à présent la précipitation avec laquelle ces informations ont été rendues publiques, sans respect des procédures (il incombe au Premier ministre d'annoncer la composition de son gouvernement).
Moins de 24 heures plus tard, Abdelwahab Maâter, membre du bureau politique, annonce le début des hostilités. En fin d'après-midi, il déclare sur les ondes de Shems FM que M. Ayadi n'est pas le secrétaire général du parti et qu'il n'aurait jamais dû l'être, dénonçant une tentative de renversement illégale. Il précise, en outre,que Imed Daïmi était le SG désigné par Moncef Marzouki avant son départ. Rappelons que M. Abbou, qui s'aligne à présent sur les propos de M. Maâter, avait affirmé que la désignation de Abderraouf Ayadi était légitime et que Imed Daïmi ne pouvait pas se maintenir à ce poste en raison de ses fonctions auprès de la présidence de la République.
Après ce pavé jeté dans la mare,Abdelwahab Maâter, Mohamed Abbou, Samir Ben Amor, Slim Ben Hmidane ainsi que Tahar Hmila, entre autres, se réunissent pour désigner,en leur qualité de membres du bureau politique et unilatéralement, Tahar Hmila, déjà président du groupe parlementaire, au poste de secrétaire général provisoire du CPR.Et ce,jusqu'au 8 janvier, date de la tenue du congrès national.
Suite à cette réunion, Messieurs Hmila, Maâter et Abbou annoncent que Abderraouf Ayadi, Fethi Jerbi et Zouhour Kourda se sont opposés à cette décision en quittant la réunion. Ils annoncent de même que plusieurs élus ont été écartés du groupe parlementaire du CPR, parmi lesquels Abdelaziz Kotti, Dhamir Mannai et Naceur Brahem (les deux derniers avaient été précédemment annoncés au gouvernement Jebali) et qu'ils avaient reçu un avertissement en tant que membres du CPR, jusqu'à ce que leur cas soit étudié. M. Mannai a fait l'objet, par ailleurs, d'une campagne de dénigrement odieuse à propos d'une affaire personnelle dont les détails échappent encore à l'opinion publique.
Aujourd'hui, 16 décembre 2011, Tahar Hmila affirme que tout est rentré dans l'ordre, ajoutant sur les ondes de Shems FM que Ayadi et Jerbi souhaitaient transformer le visage du CPR et entrer dans l'opposition auprès « d'Ahmed Nejib Chebbi ou encore du Pôle », précise-t-il avec une pointe de mépris. Il affirme, par ailleurs,que ce « coup d'Etat » contre le parti vient du fait que certains membres et élus du CPR étaient contre l'alliance avec Ennahdha. Tahar Hmila n'hésite pas à employer des termes péjoratifs voire insultants pour désigner les réfractaires.
Plus tard, Abderraouf Ayadi répond à ces attaques. Il se considère toujours comme étant secrétaire général du parti et ne donne aucune légitimité légale à Tahar Hmila pour ce qu'il appelle, à son tour, un renversement. Il réaffirme, en outre, l'engagement du CPR à travailler avec leurs alliés du mouvement Ennahdha, démentant ainsi les déclarations de Tahar Hmila, à ce propos.
Ainsi, les trois jours ayant suivi l'élection de Moncef Marzouki à la magistrature suprême ont révélé au grand jour de graves différends entre les multiples courants qui composent le Congrès. La désignation, légale ou pas, de Tahar Hmila à la tête du parti ne contribue pas, non plus, à calmer l'atmosphère électrique au sein de la formation.
En effet, les déclarations controversées de ce dernier, depuis la première séance de l'Assemblée constituante jusqu'à récemment, que ce soit contre l'UGTT ou encore les manifestants du Bardo qualifiés de « déchets de la francophonie » ; sans compter ses multiples dérapages et accusations sans preuves, à l'encontre d'Iyadh Ben Achour, notamment, n'en font pas le candidat idéal pour le commencement d'une « trêve politique », comme l'a souhaité Moncef Marzouki, dont chacun des deux camps se réclament héritiers légitimes.
Pour conclure, que leurs ministres soient désignés unilatéralement ou passés au vote, les membres du CPR se sont lancés dans une bataille fratricide pour l'accession aux postes gouvernementaux. Seuls les intérêts particuliers, d'un côté comme de l'autre, semblent prévaloir, sans considération des compétences. Tout cela pour des restes de pouvoir magnanimement accordés par Ennahdha et pour lesquels Ettakatol et le CPR se prêtent à des querelles intestines, observés silencieusement par des Islamistes stoïques, dont le linge sale, s'il existe, n'a jamais été lavé en public. Peut-être que l'exercice du pouvoir ou la tenue de leur Congrès, qui a été retardée pour raisons exceptionnelles, nous en dira plus sur les dessous du Mouvement et d'éventuelles dissensions entre les islamistes « modérés » et la tranche plus radicale du parti…Mais, jusqu'à nouvel ordre, les islamistes donnent l'exemple en matière de cohésion politique. Monia Ben Hamadi


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