Invité hier jeudi 22 mars 2012 sur le plateau de «9h du soir», sur la chaîne Ettounsia, Issam Chebbi a vivement critiqué les positions de certains responsables du Mouvement Ennahdha, concernant la question de la Chariâa. Rappelant que les principaux partis d'opposition, alors que Ben Ali était encore au pouvoir, avaient signé les accords dits du collectif du 18 octobre, Issam Chebbi, élu PDP, affirme qu'Ennahdha n'avait jamais spécifié, alors, qu'elle était attachée à ce que la Chariâa soit inscrite dans la Constitution. «Tout le monde est d'accord pour dire que la Tunisie est un Etat musulman et que sa langue est l'arabe. Il y a un consensus général sur l'article premier de la Constitution. Et à l'époque de la déclaration du 18 octobre, alors que nous étions encore sous la dictature, Ennahdha avait signé cette déclaration et il n'avait jamais été question de la Chariâa, au contraire, notre conception de la nature de l'Etat et de la place de la religion était la même », déclare en substance M. Chebbi, accusant Ennahdha de ne pas respecter ces accords, maintenant que le parti islamiste est au pouvoir. Sur la question de la Chariâa, Issam Chebbi souligne qu'il n'existe pas une Chariâa mais des Chariâa. Il se demande ainsi si la Chariâa dont on parle est celle de l'Arabie Saoudite, du Soudan ou de l'Iran, rappelant qu'au nom de la Chariâa, les femmes en Arabie Saoudite n'ont pas le droit de conduire, entre autres. Il affirme ainsi que le problème de l'inscription de la Chariâa dans la Constitution pose le problème de son interprétation, et que selon ces interprétations, la Chariâa peut ouvrir la porte à une nouvelle forme de dictature. Issam Chebbi s'est indigné, par ailleurs, que Sahbi Atig considère les manifestants de vendredi dernier au Bardo comme étant le peuple, ce dernier ayant déclaré à cette occasion que «la Chariâa est une demande populaire». Issam Chebbi a rappelé, à ce sujet, que plusieurs slogans, lors de ladite manifestation, remettaient en cause la notion de démocratie et opposait celle-ci à l'Islam.