Les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont décidé hier, mardi 3 avril 2012, un mouvement de protestation concrétisé par leur port de brassards rouges, tout en assurant les prestations de services habituels. Ces fonctionnaires, dont plusieurs syndicalistes et notamment le responsable du syndicat Abderraouf Bettaieb ont sollicité une rencontre avec leur ministre, Rafik Abdessalem afin de débattre des problèmes et revendications des employés de ce ministère. Une rencontre qui a été un vrai fiasco, selon le syndicat. D'après le récit des syndicalistes, Rafik Abdessalem les a déçus. Ils ont même crié au scandale quant au comportement et l'arrogance du chef de la diplomatie tunisienne. En effet, dans un laps de temps ne dépassant pas la demi-heure, M. Abdessalem avait commencé par rappeler « la légitimité » de l'ascension de la Troïka au pouvoir, mettant ainsi en exergue «la légitimité» de sa nomination à la tête de la diplomatie nationale. Ensuite, il a entamé un monologue de culte de sa personne en affirmant que «Si l'expression a été libérée, c'est parce qu'elle l'a été grâce à sa propre lutte depuis sa banlieue londonienne ou des tribunes de Westminster », dénigrant ainsi le mérite de la révolution tunisienne, de ses martyrs, de ses blessés et de ses vrais héros. Il a énuméré par la suite, toujours d'après le récit des syndicalistes, les «réalisations» de son cabinet depuis son ascension, sans oublier de rappeler ses qualités et ses vertus, comme, l'ouverture, la simplicité et la tolérance. Puis, il a furtivement clôturé la discussion arguant être pris et avoir d'autres engagements. Cette hâte à clore le débat a suscité la colère des fonctionnaires, en quête de plus de temps et de plus d'explications. Une des syndicalistes présentes lui avait demandé de leur accorder plus de temps et être à l'écoute des revendications, c'est alors que Monsieur le ministre a perdu son sang froid et aurait répondu (selon le syndicat) «Vous voulez que je passe la nuit à vous écouter? Je ne travaille pas pour votre compte!». Une réaction qui a choqué les syndicalistes, d'autant plus qu'ils y ont perçu, une arrogance et un air hautain évidents. Affaire à suivre, car les syndicalistes du ministère des Affaires étrangères n'entendent pas en rester là …