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Tunisie Ça barde de partout !
Publié dans Business News le 29 - 05 - 2012

A voir sur le terrain, il est à la portée du premier observateur venu de constater le climat de tension et de grogne qui règne dans le pays. Cela va du citoyen ordinaire qui subit la cherté de la vie et, notamment, le couffin de la ménagère, jusqu'aux magistrats, en passant par la police, les médecins, les enseignants, les centrales syndicales, les journalistes. Bref, toutes les composantes de la société ou presque.
La décision unilatérale de Noureddine Bhiri de révoquer 82 magistrats a été un véritable séisme. D'autant plus que cette liste devrait être suivie par une seconde comprenant plusieurs autres dizaines de noms que le ministre, dans le secret de son cabinet, a jugé bons pour la révocation.
Comme autrefois Ben Ali a réussi à unir contre lui l'ensemble des adversaires, en dépit de leurs tendances opposées, Noureddine Bhiri a réussi, en l'espace de 48 heures, à unir contre lui les magistrats de l'AMT et du SMT pour prendre une décision commune: grève générale ouverte et illimitée.
Les magistrats ne sont pas les seuls à se plaindre du gouvernement, loin s'en faut.
Lundi 28 mai, une première en Tunisie et très rarement vue dans le monde, les syndicats de la police accusent ouvertement et publiquement le ministre de les empêcher de bien accomplir leur mission.
«Nous pouvons rétablir l'ordre dans 48 heures», a annoncé le porte-parole de l'Union nationale des syndicats des forces de sûreté, Imed Belhaj Khelifa, interrogé à propos des attaques de Salafistes à Jendouba qui agissent tout en étant certains de leur impunité.
Jendouba n'est pas la première ville où les bars et les débits de boissons alcoolisées sont attaqués, et elle risque de ne pas être la dernière.
La même semaine, Sidi Bouzid en a fait les frais. Et on craint la contagion à d'autres villes. D'ailleurs, la sécurité a été fortement renforcée autour de ce type de commerces. Le week-end dernier, le personnel de la SFBT à Bab Saâdoun à Tunis a dû se mobiliser en grand nombre, suite à des rumeurs d'attaques de ce dépôt. Idem au Monoprix de Menzah VI, dimanche et même son de cloche à Sfax, aujourd'hui mardi.
Ces attaques ont laissé derrière elles un amer goût d'insécurité, d'injustice et d'impuissance chez les habitants des régions attaquées. Voilà donc que la révolution de la liberté accouche d'une nouvelle dictature qui cherche à imposer aux Tunisiens leur mode de vie.
Les commerçants menacent, en tout cas, de riposter tout seuls si les autorités ne réagissent pas et n'assurent pas leur sécurité.
Et, dans les réseaux sociaux, on n'hésite plus à parler de sang et de guerre civile contre tous ceux qui menacent leurs intérêts et leur mode de vie.
Du côté des syndicats, c'est la grogne totale. Aussi bien l'UGTT que l'UTT et la CGTT. Les deux dernières, nouvellement nées, ont protesté à de multiples reprises contre le gouvernement qui refuse la discussion et le dialogue.
Chez l'aînée, on appelle carrément à des grèves générales dans certaines villes du pays et ce à partir de la semaine prochaine. Sont concernées, entre autres, Jendouba et Gafsa (5 juin), le Kef (4 juin) et ce après des grèves générales dans d'autres villes.
En réaction d'urgence, des ministres ont été dépêchés dans plusieurs villes la semaine dernière et d'autres les ont suivis aujourd'hui, mardi 29 mai 2012, afin de s'informer du processus de développement dans ces régions.
Du côté des corporations, les annonces de grèves générales se multiplient. Rien que pour cette semaine, on a eu droit lundi et mardi à la grève des agents des Finances. Une grève qui coïncide avec le jour du paiement de la déclaration fiscale mensuelle.
Mercredi 30 et jeudi 31 mai, quatre grèves (au moins) sont annoncées : les médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires ; les agents judiciaires ; les magistrats et les enseignants du primaire.
Autre grogne constatée, chez les journalistes. Cela fait désormais partie de la vie ordinaire que de constater les agressions et les sit-in provocateurs (la semaine dernière à la radio) en sus des insultes régulières dans les réseaux sociaux et les forums de discussions par les nouveaux béni oui-oui et laudateurs du «gouvernement démocratiquement élu reflétant le choix du peuple».
On ajoutera à tout cela, les sit-in qui durent depuis des semaines, des demandeurs d'emploi, des blessés de la révolution, des anciens prisonniers qui demandent la réparation des préjudices ou encore des enseignants universitaires contractuels.
De l'étranger, on regarde d'un œil inquiet l'évolution de la situation tunisienne et on ne parle pas de Standard & Poor's, sur le plan économique.
Les Belges et les Suisses ont averti leurs populations sur les risques de voyage en Tunisie. Des ressortissants de pays voisins ne nous cachent pas leur inquiétude quant à la sécurité des villes et des routes. Un Algérien, habitué à passer ses vacances en Tunisie, avoue hésiter venir cette année à cause des menaces salafistes. Il a envie de venir avec sa famille et n'entend pas être dérangé ou menacé lorsqu'il sirotera tranquillement sa bière sur la plage ou lorsque ses enfants iront en boîte de nuit. Et quand on lui dit qu'il n'y a aucun risque dans les villes touristiques, il s'interroge sur la sécurisation des routes et les mesures prises par les autorités et les forces de l'ordre face aux éventuels barrages.
Si les conjonctures nationale et internationale sont assurément responsables de cette grogne, le gouvernement assume une partie de la responsabilité.
Avec ses promesses de monts et merveilles et de centaines de milliers d'emplois à créer, lors de la campagne électorale, il a laissé naître beaucoup d'espoirs chez les citoyens.
Vint ensuite le manque de tact dans le dialogue avec les différents syndicats. S'il y a dialogue. L'initiative de Noureddine Bhiri (par exemple) de limoger 82 magistrats sans en parler à quiconque ne peut assurément pas être applaudie par la corporation. Même si elle part de bons sentiments.
Enfin, le manque de coordination entre certains ministres et le gouvernement, les critiques lancées par la présidence, les différends au sein des partis, le business de certains proches des gouvernants, les ballons d'essai lancées pour alimenter les rumeurs dans les médias et les réseaux sociaux (affaire Kamel Nabli par exemple), l'histoire des salaires des élus de l'ANC et le manque d'expertise dans la gestion des dossiers, ou l'inaction face aux salafistes sont autant d'éléments qui envoient de mauvais signaux aux citoyens.
Et, pour ne rien arranger, plusieurs membres du gouvernement cherchent souvent des boucs émissaires pour justifier la grogne et l'échec (généralement les médias), prenant ainsi les citoyens pour des idiots qui ne comprennent pas ce qui se passe réellement dans leur pays.


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