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Immigration clandestine : Ces Tunisiens qui ont fini par boire l'eau de la mer…
Publié dans Business News le 10 - 09 - 2012

Une embarcation chargée d'immigrés tunisiens a fait naufrage dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 septembre, au large de l'île de Lampedusa. Parmi les 136 migrants, 56 naufragés ont été secourus, alors que les opérations de sauvetage se poursuivent pour retrouver la trace de près de 80 autres disparus, dans des conditions climatiques difficiles. Un véritable drame qui a secoué l'opinion publique nationale, indignée face au silence du gouvernement sur une tragédie qui exprime le grand désarroi d'une jeunesse au bord du suicide…

Après 3 jours d'un silence assourdissant, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a exprimé, dans un communiqué rendu public aujourd'hui, 10 septembre 2012, « son profond regret face au drame survenu au large de Lampedusa » et a présenté « ses sincères condoléances aux familles des disparus ». Une cellule de crise a été mise en place au ministère des Affaires étrangères et le secrétaire d'Etat chargé de l'Immigration, Houcine Jaziri, a été dépêché sur les lieux de la tragédie.
Aucun réel hommage n'a été rendu à cette jeunesse disparue en plein désarroi. Aucune journée de deuil n'a été décrétée, ni une minute de silence n'a été observée à la mémoire des victimes.
« Si la mort de près de quatre vingt jeunes, fauchés par la misère de la vie, ne mérite pas de deuil national incitant à la sensibilisation sur une affaire aussi tragique, alors la seule explication à ce silence est que la vie humaine dans ce pays n'a de valeur que dans les urnes », peut-on lire sur les réseaux sociaux.
A l'heure où des mariages collectifs sont organisés, avec la présence de nombreux membres du gouvernement, et où le président de la République associe sa présence à des concours de récitation du Coran et autres événements d'ordre purement protocolaire, aucun communiqué officiel ni apparition télévisée n'ont été enregistrés le jour du drame.

Les habitants de la localité d'El Fahs (gouvernorat de Zaghouan) observent aujourd'hui une grève générale, protestant contre « la lenteur constatée au niveau de la recherche des disparus de l'embarcation de Lampedusa et le manque d'informations pour leurs proches ».
Le manque de réaction du gouvernement et le retard observé dans les déclarations de soutien aux familles de victimes de cette tragédie nationale, semblent mettre en lumière le malaise ressenti par cette douloureuse piqûre de rappel de l'échec retentissant de l'action gouvernementale et du mal-être que vivent actuellement les jeunes, en attente de solutions, qui tardent, à leurs problèmes et revendications.
Les membres du corps associatif tunisien, dans un communiqué paru aujourd'hui, ont appelé à manifester à travers le monde devant les ambassades et consulats de Tunisie, les mercredi 12 et jeudi 13 septembre, afin d'exprimer « leur colère intense contre les politiques de l'horreur et de l'indifférence qui envoient des milliers de jeunes mourir noyés en Méditerranée ».
Selon eux, « aucune politique d'emploi et de développement sérieuse n'est mise en place » par un gouvernement qu'ils estiment « responsable de ce drame national ».

Si le gouvernement actuel est « le plus fort de tous ceux que la Tunisie a connus », selon Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, et que « les achèvements très louables du gouvernement aient été passés sous silence par les médias », responsables du chaos actuel, selon Habib Ellouze, il semblerait que nombre de ces achèvements n'aient pas pu parvenir aux jeunes des régions défavorisées qui continuent d'affluer clandestinement vers l'Europe, « terre de salut », à l'heure où traverser la Méditerranée à la recherche d'un travail ou d'une vie digne est devenu aujourd'hui de l'ordre de la roulette russe.

Les risques que prennent les jeunes pour cet avant-goût de l'Europe sont considérables. « Nous n'avons aucun avenir en Tunisie et nous ne regrettons vraiment pas les risques que nous avons pris », déclarent certains rescapés.
Originaires, pour la plupart, des régions du sud, les jeunes migrants partent à bord d'embarcations de fortune et « aidés » par des passeurs mafieux, dans l'unique espoir de fuir la précarité et la misère.
Alors les passeurs demeurent l'unique moyen de partir à la conquête de l'Europe, ce moyen de passage demeure pour le moins obsolète. Les passeurs, personnes généralement sans réelles connaissances maritimes, se désengageant totalement de la sécurité et de la vie des migrants, quand les situations deviennent délicates à gérer laissant les migrants livrés à leur propre sort.
Pis encore, le cadre juridique de lutte contre la migration clandestine et irrégulière offre une totale impunité à ces gens-là, qui profitent la plupart du temps d'une certaine connivence avec garde-côtes et responsables.
Depuis la Révolution, un changement a été apporté à la politique migratoire tunisienne. Lors d'un congrès organisé par la Fédération internationale des droits de l'Homme, de nombreuses organisations et associations humanitaires ont appelé à l'abolition de la loi du 3 février 2004, promulguée par le régime Ben Ali pour lutter contre le phénomène des migrations illégales.
Cette loi, initialement prévue pour réprimer les passeurs, seuls ou en réseaux organisés, a servi à réprimer les migrants eux-mêmes les rendant pénalement responsables pour avoir « payé pour la traversée et participé ainsi à une entente ou organisation d'aide à la migration clandestine ».
Force est de reconnaitre que ce drame n'est pas né d'hier. Le gouvernement Ben Ali, les gouvernements transitoires de Ghannouchi et de Béji Caïd Essebsi ont dû faire face au même problème. Ce phénomène ayant profité du relâchement sécuritaire sur les frontières et de l'instabilité post-révolutionnaire qui régnaient.
En 2011, près de 50.000 Tunisiens étaient arrivés dans le sud de l'Italie, contre 1.500 en 2012. Même si l'afflux des immigrants a sensiblement baissé cette année, il continue aujourd'hui de se nourrir d'un climat d'instabilité et de désespoir ambiant.
Le drame de l'immigration clandestine gêne les gouvernants, qui préfèrent en détourner le regard plutôt que de faire face aux malheurs des jeunes Tunisiens, synonymes de l'échec évident de leur politique d'emploi, de développement régional, etc.
Le monde politique est aujourd'hui appelé à décréter le problème de la migration clandestine comme étant une réelle priorité et de donner un signal fort de sa volonté d'apporter des solutions au chômage des jeunes, en manque d'espoir et de repères…


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