Ils sont bien perplexes les élèves et les formateurs du Centre sectoriel de formation aux Arts du Feu de Nabeul. Lundi 24 septembre, ils ont été surpris par une note de service émise par leur directrice leur demandant de quitter l'internat dès le lendemain, soit aujourd'hui mardi 25 septembre 2012. La directrice, Saïda Dérouiche, évoque une note émise par la direction générale relative à l'arrêt provisoire, pur et simple, des cours dans ce centre et ce dans le cadre de la restructuration des centres de formation. Aux élèves, Mme Dérouiche indique qu'ils devraient attendre la fixation du lieu et de la date de leur formation. La note évoquée par la directrice a été émise par l'Agence tunisienne de formation professionnelle et signée par son directeur général Mohamed Cherif Mkadmi. Elle a été émise hier, lundi 24 septembre, et annonce la fermeture provisoire du centre de Nabeul à l'instant même de la publication de ladite note. Aujourd'hui, mardi, nous recevons à la rédaction de Business News un fax du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, le ministère de tutelle du centre de formation, nous invitant à désigner un journaliste pour une visite à un centre de formation professionnel dans un gouvernorat proche de Tunis, à 60 kilomètres, afin de constater de visu des foyers de corruption ! Pendant ce temps là, les élèves sont livrés à eux-mêmes et les formateurs sont totalement désorientés. Certains sont carrément sous le choc et n'arrivent pas à comprendre comment les cours ont été arrêtés du jour au lendemain, sans qu'ils ne soient préalablement avisés. Un formateur du centre a une lecture politique de la situation. D'après lui, et nous présentons ces informations avec les réserves d'usage, c'est un règlement de compte entre le ministre Abdelwahab Maâter et son équipe dont les membres sont tous CPR, d'un côté, et le gouverneur de Nabeul qui est Nahdhaoui de l'autre. Selon ce formateur, cette fermeture ne serait qu'une sanction contre les formateurs de ce centre qui ont tout fait pour dénoncer la corruption dans leur centre. Version qui mérite d'être étayée par des preuves certes, mais qui se trouve plus ou moins corroborée par cette coïncidence du fax que nous avons reçu ce matin. Comment expliquer une fermeture brusque d'un centre qui existe depuis 12 ans, alors que les élèves ont déjà repris les cours ? Comment expliquer que le formateur parle d'une histoire de corruption, tout comme le ministère qui parle d'une visite des journalistes dans un centre à 60 kilomètres de Tunis dès le lendemain de l'annonce de la fermeture-surprise ? Une chose est certaine, c'est que cette mesure de fermeture est loin d'être ordinaire. On ne met pas à la porte les élèves du jour au lendemain, sans leur offrir une solution de remplacement, alors qu'on organise le lendemain une visite de presse ! Cliquer ici pour voir les fac-similés