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Tunisie Les ministères de tutelle font la sourde oreille face aux hospitalo-universitaires
Publié dans Business News le 16 - 10 - 2012

Voilà plus de dix jours que les enseignants hospitalo-universitaires sont en grève. L'examen national de fin de spécialité en médecine a sauté, l'examen de fin de stage de l'internat en médecine dentaire également. Le concours de résidanat ne sera pas corrigé, les étudiants en médecine, pharmacie, dentaire et autres filières médicales et paramédicales traînent dans les couloirs des facultés sans cours, ni stage, ni soutenance de thèses.
En ces mêmes moments, qualifiés par tous les observateurs comme étant d'une extrême gravité, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique fait la sourde oreille et le ministère de la Santé est aux abonnés absents.
On a envie de dire souriez vous êtes en Tunisie, une Tunisie dirigée par le gouvernement le plus fort de toute son histoire. Mais voilà, la situation est, plutôt, dramatique. L'avenir de la crème de nos étudiants, ceux qui ont réussi au baccalauréat avec les plus fortes moyennes, semblent incertains, car une année blanche se profile à l'horizon.
Encore plus inquiétant, si on ne trouve pas de sortie à la crise, ce serait, alors, la dérive de la médecine en Tunisie. C'est très simple, les hôpitaux vont se vider de leurs compétences qui iront vers le privé, et il n'y aura plus personne ni pour soigner les Tunisiens ni pour enseigner et former les futurs cadres de la santé.
Depuis la révolution de janvier, ils seraient 300 hospitalo-universitaires à avoir quitté l'hôpital. Un chiffre alarmant. On dit même que le ministre de la Santé refuse de signer les démissions ne voulant pas que son nom soit associé à une période de départ massif des médecins vers le privé.
Depuis des années, les enseignants hospitalo-universitaires essaient d'attirer l'attention des ministères de tutelle sur leurs conditions de travail et leurs émoluments, devenus inacceptables et dérisoires. Dans le statut même du médecin, pharmacien, dentiste hospitalo-universitaires, figurent plusieurs activités : les soins, la recherche, l'enseignement et l'encadrement. Or, en réalité, ils ne sont rémunérés que pour les activités de soins. Pour le reste, ils le font gratuitement, et c'est la première injustice relevée par les concernés.
Les hospitalo-universitaires exercent dans les structures dites de troisième niveau, destinées à assurer des soins de pointe, mais malheureusement, la situation des hôpitaux n'est pas à la hauteur des tâches exigées. Le manque de moyens et le manque d'organisation sont devenus si critiques qu'on se demande si on peut toujours prodiguer des soins aux patients dans des conditions garantissant l'efficience et la sécurité des malades. Les hôpitaux universitaires ne sont plus adaptés pour garantir une formation sérieuse et de qualité aux de étudiants, de plus en plus nombreux, des filières médicales.
C'est pour contester ces conditions de travail et la non rémunération des activités universitaires que les hospitalo-universitaires ont décidé d'agir. Des mouvements de protestations étaient engagés depuis décembre 2010, et ont repris en mai 2012. Ils ont été suspendus en juin suite à une signature d'un accord stipulant l'augmentation des primes sanitaires et universitaires qui seraient fixées par une commission regroupant le syndicat des hospitalo-universitaires, les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé ainsi qu'un représentant du Premier ministère. Au bout de 15 séances de négociations, aucune solution n'a été trouvée. Par conséquent, la suspension des activités universitaires à été décidée, à partir du 4 octobre. Malgré cela, la réaction du ministère de l'Enseignement supérieur tarde à venir.
Le syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires s'inquiète, également, du faible écho de leur action particulièrement auprès de la TV nationale (Watanya) qui aurait, toujours selon la secrétaire générale du syndicat, fait un blackout sur la grève dans un secteur si vital pour les Tunisiens.
« Une question préoccupante est aujourd'hui posée, à savoir s'il est possible de continuer à assurer le même niveau de formation aux nouveaux médecins tunisiens, sachant que le nombre d'étudiants en médecine ne cesse d'augmenter, que les hôpitaux universitaires sont de plus en plus débordés et que le corps professoral hospitalo-universitaire est dans le désarroi ?
La démographie médicale explose. Ainsi, nous nous retrouvons actuellement, avec plus de sept mille étudiants, internes et résidents en médecine et dont nous devons assurer la formation. Ce nombre «effrayant » est à ajouter à celui approximatif de trois mille étudiants tunisiens envoyés par leurs familles pour des études de médecine dans les facultés étrangères, essentiellement en Europe de l'Est. Avons-nous réellement la capacité d'assurer la formation de ce flot de jeunes médecins ?
Si la formation médicale théorique se passe de façon globalement satisfaisante dans nos facultés de médecine, il n'en est plus de même pour la formation pratique, celle là même qui constitue, de loin, la base de la formation d'un médecin.
Cette formation, voire cette éducation, qui s'apparente parfois, à une instruction militaire, se passe essentiellement dans les hôpitaux universitaires. Or, force est de constater que ceux-ci sont depuis des années au bord de la saturation, avec des malades de plus en plus nombreux et dont les pathologies sont de plus en plus compliquées, sans parler du déficit financier chronique. Ensuite, les services hospitaliers reçoivent actuellement un nombre d'étudiants qui dépasse, largement, toute possibilité d'encadrement (1er cycle, 2ème cycle, internes, résidents et étudiants en équivalence des facultés étrangères).
Dans la plupart des pays au monde et en particulier les pays développés, les médecins universitaires, qui ont la lourde et délicate charge de la formation médicale et qui sont donc les garants de l'avenir de la médecine, sont considérés comme « un corps d'élite » nécessitant une attention particulière à leurs conditions matérielles et à leurs conditions de travail dans la mesure où l'apport de ce corps de métier à la société est inestimable.
Or et depuis quelques années déjà, ce « corps d'élite », exerce dans des conditions de plus en plus difficiles et souffre de difficultés matérielles qu'ils ne peuvent résoudre que s'ils s'adonnent à une activité privée complémentaire (APC), qui n'est, d'ailleurs, possible que dans certaines spécialités bien déterminées.
Actuellement, le départ massif des hospitalo-universitaires vers le secteur médical privé, ainsi que le refus des jeunes médecins d'accéder à la carrière hospitalo-universitaire, sont des signes alarmants et il devient urgent de trouver des solutions qui ne peuvent découler que d'une nouvelle vision du statut du médecin universitaire, surtout qu'il existe en face un secteur médical privé, où les rémunérations et les conditions de travail sont sans comparaison. A ceci s'ajoute un fait nouveau, à savoir le départ des médecins universitaires tunisiens vers les pays du Golfe voire aussi en France.


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