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Salafistes grévistes de la faim : Drames et dilemme
Publié dans Business News le 18 - 11 - 2012

Les salafistes sont des citoyens tunisiens à part entière. Des citoyens comme tous les autres, ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs devant la société et devant la loi. Des citoyens qui ont, théoriquement et officiellement, le droit de s'adonner aux diverses activités, notamment sociopolitiques, mais aussi dans le cadre du respect des lois du pays, loin de toute forme de violence et sans cette manie de vouloir imposer un certain mode de vie et de comportement au reste des citoyens.
Les salafistes, depuis l'avènement de la révolution et, plus particulièrement, après les élections du 23 octobre 2011 et l'avènement d'Ennahdha au pouvoir, n'ont pas arrêté de faire parler d'eux. On citera, entre autres, la tentative d'instaurer un émirat à Sejnane, les perturbations, assorties d'agressions à Jendouba, à Bizerte, à Gabès, à El Abdelliya et, bien entendu, à l'ambassade américaine de Tunis, sans parler du passage « remarqué » de certains d'entre eux surs des plateaux télévisés.
Et ça continue avec le décès de deux détenus salafistes suite à une grève de la faim ayant entraîné une détérioration irréversible de leur état de santé. En effet, Béchir Golli puis Mohamed Bakhti sont décédés à trois jours d'intervalle (entre les 13 et 16 novembre 2012), et ce après, respectivement 57 et 60 jours sans s'alimenter.
Arrêtés parmi plusieurs autres personnes depuis le 17 septembre 2012 pour leur probable implication dans l'attaque contre l'ambassade des USA à Tunis, les deux accusés se trouvaient en détention dans l'attente de la fin de l'instruction et de la désignation éventuelle de la date de leur procès. Les deux salafistes en question - paix à leur âme – protestaient à leur manière contre leur situation et estimaient être victimes d'une injustice.
Mais l'opinion publique n'en a eu aucune information. Ni le ministère de la Justice, ni leur avocat, ni encore moins les organisations de défense des droits de l'Homme n'en avaient parlé. Ils ont commencé à en parler après que l'un d'eux soit décédé et que le second se trouve dans un état comateux critique avant de décéder à son tour. C'était trop tard. Le mal est fait et la tragédie est immense.
Deux citoyens tunisiens venaient, ainsi, de mourir en détention. Inadmissible dans la Tunisie postrévolutionnaire. Le ministre de la Justice et les services concernés de son département ont, après coup, fait des déclarations et rendu publics des communiqués pour relater les différentes péripéties du drame avec l'objectif de démontrer qu'ils ont tout fait pour éviter le drame.
Il est sûrement exact qu'ils aient tout mis en œuvre pour sauver la vie de ces deux détenus, mais les services du ministère de la Justice ont oublié l'essentiel : la communication. L'opinion publique n'a pas été mise au courant. Même le président de la République avoue qu'il n'en a pas été informé… Moncef Marzouki ne devrait pas être fier d'être président de tous les Tunisiens et ancien fervent défenseur des droits de l'Homme alors que des citoyens tunisiens meurent en détention.
C'est une honte pour le chef de l'Etat, qu'en l'espace de même pas quatre mois, il soit mis à l'écart de deux événements majeurs, à savoir l'extradition de Baghdadi Mahmoudi à une Libye où il n'y a pratiquement pas d'autorité digne de ce nom et où les milices armées continuent, jusqu'à nos jours, à faire leur loi, et le décès de deux détenus en prison..
L'autre partie à incriminer dans cette tragédie est, sans conteste, l'avocat principal des deux salafistes qui n'a rien fait pour ameuter l'opinion publiques et les organisations de la société civile alors qu'il s'est soulevé, sur les ondes de radios, contre le fait que son client, ministre, comparaisse devant les tribunaux.
C'est donc après coup que plusieurs parties réclament des enquêtes pour déterminer les causes et les responsables de la tragédie. Ces réclamations proviennent d'Ennahdha, du parti Wafa d'Abderraouf Ayadi et de la défense des deux défunts. Pourvu qu'on agisse rapidement pour éviter d'autres drames, car selon les dernières nouvelles, des dizaines d'autres détenus salafistes observent, encore et toujours, une grève de la faim et certains d'entre eux se trouveraient dans un état critique.
Il est temps, par conséquent d'entreprendre une action énergique et efficace tout en restant dans le cadre du respect de la loi. En effet, faut-il céder au chantage des détenus et les libérer pour leur faire éviter l'irréparable ? Ou bien faut-il les maintenir en détention tout en sachant qu'il s'agit de personnes déterminées à aller jusqu'au bout ? Ou alors opter pour le dialogue et la persuasion ?
C'est dire que la situation n'est pas de tout repos. Elle est, au contraire, complexe et délicate d'où la difficulté de trouver les solutions appropriés qui, tout en veillant à ne pas transgresser les lois en vigueur, permettent d'éviter, à l'avenir, d'autres pertes en vies humaines.
Il est bon de rappeler que depuis l'avènement d'Ennahdha au pouvoir, un certain laxisme a été constaté dans le traitement de la question salafiste, ce que la mouvance extrémiste aurait pris comme un signal de laisser-faire et de tolérance. Mais l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis et la pression des dirigeants américains quant à l'obligation pour le gouvernement tunisien d'arrêter les coupables et de les juger ont changé la donne et ont contraint le pouvoir à être plus déterminé, même à contrecœur, à en découdre avec les salafistes.
Maintenant, la situation urge et il est impératif d'agir de concert en vue d'identifier les remèdes nécessaires dans le sens où même s'ils constituent une infime minorité, les salafistes, y compris les jihadistes d'entre eux, sont des citoyens tunisiens qu'il faut convaincre de la nécessité de se conformer aux lois en vigueur.
La situation est d'autant plus urgente que selon les dernières nouvelles d'autres drames se profilent à l'horizon avec le transfert, aujourd'hui même, dimanche 18 novembre 2012, d'une dizaine de détenus salafistes, grévistes de la faim, à l'hôpital après une détérioration grave de leur état de santé, sachant que deux d'entre eux se trouvent dans un état fort critique.
Une action doit être entreprise dans les meilleurs délais à ce propos surtout que, d'autre part, l'hypothèse d'une réaction aussi violente qu'imprévisible de la part de ces groupes de salafistes n'est pas dut tout à exclure.


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