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Les Hôteliers tunisiens, sur la mauvaise pente, décident d'agir…
Publié dans Business News le 17 - 03 - 2013

Le secteur hôtelier, à l'instar de tous les autres secteurs économiques, a été fortement affecté par les circonstances liées à la révolution et la phase transitionnelle qui a suivi. Le tourisme est même le secteur le plus touché, puisque pour les professionnels, propriétaires, gestionnaires administratifs et ouvriers, il y va de la survie de leurs établissements et de la pérennité de tout le secteur. Il y va du sort de milliers de postes d'emploi et de celui de plusieurs familles à nourrir.
Représentant 7% au PIB en 2010, assurant 46% des recettes en devises et contribuant au taux de 62% dans la couverture du déficit courant, le tourisme ne peut être considéré comme secteur secondaire de l'économie nationale. Bien au contraire, le tourisme, dans un pays tel que la Tunisie qui compte peu de ressources naturelles, représente un des piliers de l'économie. Notre beau soleil, notre climat doux, nos plages, notre désert… représentent, en fait, notre "capital en ressources naturelles". Mais ce créneau de croissance économique reste des plus fragiles, car outre ses problèmes et imperfections liés directement aux professionnels, hôteliers et activités connexes, le tourisme subit, directement et de plein fouet, les effets exogènes liés notamment à la situation sociopolitique précaire de cette phase transitionnelle.
Des professionnels, faisant partie de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH), ont organisé vendredi 15 mars un déjeuner-débat auquel ont été conviés des journalistes. Objectif de cette rencontre, débattre de la situation du secteur notamment en ce qui concerne les difficultés financières des investisseurs en hôtellerie.
Ridha Taktak, un des hôteliers et membre à la FTH, a présidé le débat et a commencé par donner un aperçu historique retraçant l'évolution du secteur. L'accent a été mis sur l'intérêt du secteur et son expansion qui, en 2010, avait atteint 815 unités hôtelières, dont plus de 300 implantées après 1990.
M. Taktak a précisé qu'aujourd'hui près de 200 hôtels ont été fermés et plusieurs autres risquent de l'être au vu des grandes difficultés, par lesquelles ils passent. Selon M. Taktak, certains grands investisseurs ne sont pas concernés par ces difficultés, mais la majorité des investisseurs dans le secteur vivent une crise aigue. Taïeb Zahar, hôtelier également présent, a affirmé : "L'heure est grave, nous ne sommes plus prêts à nous taire. Les difficultés sont énormes et les autorités nous font la sourde oreille!".
Alors, pourquoi la crise économique prend-elle des proportions aussi dramatiques chez les hôteliers? Les professionnels du secteur ont expliqué que les difficultés sont dues, d'une part, à des facteurs exogènes liés aux événements politiques, à la crise économique mondiale et même aux catastrophes naturelles et, d'autre part, à des décisions politiques et financières qui remontent à plusieurs années. Ces difficultés déjà existantes avant l'avènement de la révolution, ont bien évidemment été accentuées depuis.
Le tourisme est donc un secteur très vulnérable et qui devient vite sinistré dès qu'un problème sécuritaire se pose. La révolution, l'attaque de l'ambassade américaine, l'assassinat de Chokri Belaïd, Les exemples sont nombreux, et à chaque fois, le tourisme encaisse le coup avec des annulations de réservations monstres.
Par ailleurs, bien que s'agissant d'un secteur totalement privatisé, les décisions concernant le secteur ont toujours été prises par une tierce partie, en l'occurrence le gouvernement. Les décisions ne sont donc pas toujours adéquates ou ne prennent pas en considération les intérêts des hôteliers.
Les membres de la FTH, déterminés à ne plus rester passifs, à lutter pour "réanimer" le secteur et à sauver leurs institutions, ont adressé plusieurs correspondances au ministère du Tourisme, proposant des solutions à l'endettement telles que le rééchelonnement des crédits en principal et en intérêts et la révision à la baisse des taux d'intérêt appliqués.
Néjiba Chouk, expert comptable ayant accompli plusieurs travaux et études sur le secteur et également présente au débat, a pointé du doigt des choix politiques et stratégiques qui favorisent les banques au détriment du secteur du tourisme. "L'ancien régime a préféré sursoir à une prise de décision juste qui nuirait au secteur financier". La politique actuelle a suivi le même chemin. Les unités hôtelières sont, en effet, surendettées avec un taux de 7% de l'endettement national direct et 19% du taux d'endettement indirect.
Mme Chouk a même déploré l'usage de taux d'intérêts illégaux pratiqués par les banques concernant des crédits octroyés aux investisseurs touristiques. En outre, les établissements bancaires perçoivent d'avance des intérêts conventionnels, aboutissant à une surfacturation irrégulière égale à 12% des intérêts initiaux. Des dépassements qui n'ont toujours pas suscité de réaction ou de décision ferme de la part du gouvernement.
De l'avis de l'expert comptable, la solution à ce problème doit prendre en considération les irrégularités juridiques et financières commises par les banques. Il faut, selon elle, entreprendre une action d'urgence en accordant aux hôteliers une décote sur le montant des impayés à ce jour.
La réponse des autorités semble être en réel décalage, puisque le gouvernement, sur la base d'une proposition d'un expert financier auprès de la Banque Mondiale, s'apprête à créer un "fonds vautour", pour résoudre le problème d'endettement et d'insolvabilité des dettes des institutions hôtelières.
Or, par définition le « fonds vautour » est un "fonds d'investissement qui rachète la dette d'entreprises en difficulté ou souscrit à des augmentations de capital pour en prendre le contrôle profitant de prix très bas des titres". Les fonds vautours sont, de ce fait, des fonds d'investissements spécialisés qui rachètent les dettes d'entreprises en difficulté afin d'en prendre le contrôle et de les restructurer.
Il s'agirait donc plus familièrement de brader les hôtels en difficultés au profit de tierces parties. Les bruits qui courent pointent du doigt des investisseurs des pays du Golfe qui seraient derrière le projet dudit fonds et qui auraient déjà commencé le marchandage discrètement. Le projet de décret, déposé sur la table pour le moment au ministère, serait soumis à l'approbation de l'ANC sous peu.
Les hôteliers veulent donc tirer la sonnette d'alarme quant aux risques et dangers d'un tel fonds et prévoient d'entamer une série de mesures dont la sensibilisation de l'opinion publique, les concertations et discussions avec les autorités allant jusqu'au dépôt de plaintes judiciaires auprès du Tribunal administratif.


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