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Patrons de presse, entre le marteau du pouvoir et l'enclume de la liberté de presse
Publié dans Business News le 05 - 09 - 2013

Habituellement, les journalistes restent à l'arrière-plan par rapport à l'actualité, servent d'intermédiaires entre les protagonistes des faits marquants et les lecteurs et consommateurs parmi les citoyens lambda. Sauf que plusieurs exemples du monde des médias prouvent que désormais, le journaliste, lui-même peut devenir le centre de gravité de l'actualité et crée le buzz, non pas par ses écrits, émissions ou articles, mais par ses faits et gestes.
Les journalistes ont certes beaucoup gagné de la révolution, en matière de liberté d'expression. Certains vont jusqu'à dire qu'il s'agit de l'unique acquis de la révolution, à préserver précieusement. Mais comme partout ailleurs, de nombreux conflits éclatent de temps à autres, entre les journalistes et animateurs d'un côté et leurs patrons, directeurs des médias. Des conflits qui s'accentuent, car les médias jouent, désormais, un rôle crucial dans le paysage politique. Les patrons des médias sont le plus souvent pointés du doigt, pour soit flirter avec les partis au pouvoir soit exercer des pressions sur leurs employés.
Les confrontations entre les patrons de presse et leurs employés ont été clairement ressenties déjà depuis de la nomination faite le 21 août 2012, de Lotfi Touati en tant que directeur général de Dar Assabah. Il avait alors été contesté, une grève des journalistes a été observée et même une grève de la faim a été décidée par certains journalistes, afin de mettre la pression et le révoquer. M. Touati n'a certes pas pu se maintenir à la tête de Dar Assabah, mais il a été tout de même nommé chargé de mission au cabinet du chef du gouvernement Hamadi Jebali en date du 4 janvier 2013.
Autre exemple, celui du patron des radios qui, au cours de cette semaine, a vécu un vrai bras de fer avec ses employés. En effet, les radios publiques ont observé une grève en date du 3 septembre courant, afin de contester des nominations jugées abusives et parachutées, faites par leur président directeur général, Mohamed Meddeb, qui lui aussi, fait l'objet d'une grande polémique. Ce dernier, connu pour son appartenance claire au parti Ennahdha, et n'étant que technicien de formation donc pas un professionnel de l'information, avait encore enfoncé le clou en nommant des personnes sur la base d'affinités partisanes et est même allé jusqu'à émettre une note, invitant son personnel "à soutenir la légitimité". Le vase a débordé, et les journalistes, techniciens et animateurs ont crié haut et fort leur désapprobation dans la rue, parallèlement avec leur grève.
La situation est complètement à l'opposé pour d'autres patrons de médias, tels que Sami Fehri et Tahar Ben Hassine, respectivement directeurs d'Ettounsiya TV et la chaîne Al Hiwar Ettounsi. Tous deux, ont très franchement affiché leur couleur politique et se sont positionnés du côté de l'opposition. Sami Fehri, maintenu en détention en dépit d'un verdict prononcé par le juge de cassation en sa faveur, a passé jusque là plus d'une année entière en prison. Son sort n'est pas encore connu. Par contre, celui de sa chaîne l'est presque. La diffusion a pu se faire momentanément en "campant" chez des amis, en l'occurrence Al Hiwar Ettounssi, mais faute d'acquisition d'une nouvelle fréquence, la chaîne risque de disparaitre à jamais.
De son côté, Tahar Ben Hassine, dirigeant d'Al Hiwar Ettounsi, vit des ennuis avec la justice et comparaîtra le 9 septembre devant le juge d'instruction, pour incitation à la discorde, et sa chaîne vit de gros soucis financiers. Rappelez-vous la campagne de vente de persil, organisée symboliquement par la société civile afin de collecter des fonds et lui permettre de survivre.
Il y a, par contre, au milieu de ces deux attitudes totalement opposées des patrons de médias, dont la prise de position est plutôt "centriste", enregistrée par exemple chez Nabil Karoui, patron de Nessma TV, Fathi Bhoury, directeur de Shems Fm et Imen Bahroun à la tête des télévisions publiques. Tous les trois sont pointés du doigt et accusés par certains, soit de limogeage abusif, soit de servir un agenda politique déterminé. Or, certains conflits internes sont tout simplement des conflits personnels, liés aux personnes et à leur rendement professionnel. Sans oublier que certains parmi ces patrons, n'ont pas pu résister aux pressions, qu'elles soient politiques ou financières et qui, pour garantir leur survie matérielle, restent fragiles face aux pressions de tous bords.
Des journalistes qui ont été limogés pour cause d'indiscipline et d'incompétence, du moins aux yeux de leurs patrons, il en existe beaucoup, mais d'autres l'ont été d'une manière abusive et injuste car basée sur des facteurs exogènes. Les syndicats sont d'ailleurs vigilants et veillent à faire prévaloir les droits des journalistes tout comme ceux des patrons.
Mais le fait de travailler dans les médias ne donne pas le droit aux professionnels du domaine d'amplifier leurs conflits, ni d'instrumentaliser les médias en leur faveur, et ce, quelque soit la place qu'on occupe dans la hiérarchie médiatique.
Le cas de Sofiane Ben Farhat qui fait polémique cette semaine et dont la tension va crescendo, incarne bien le "pouvoir" des "grosses pointures" du monde médiatique. Il est clair que le différend est strictement personnel, entre notre collègue le chroniqueur et son directeur Fathi Bhoury. L'un crie à l'intimidation et la menace, l'autre dénonce l'insolence et le manque de discipline. Un simple conflit, comme il s'en passe tous les jours dans les administrations et bureaux privés. "L'étalage du linge sale" par la médiatisation excessive des faits, est une arme à double tranchant, car elle peut épargner tout abus de pouvoir, mais peut également aboutir à une amplification surdimensionnée des tensions.
Par ailleurs, il est facile de dire que les patrons des médias, du haut de leurs postes, tirent les ficelles et ont mainmise sur la ligne éditoriale. Mais, dès qu'une confrontation avec le pouvoir éclate, ce sont eux qui paient le prix fort. Ce sont eux qui sont interrogés par les juges, convoqués aux tribunaux et même arrêtés. Exemple à l'appui, Noureddine Boutar, directeur de la radio Mosaïque Fm a bel et bien été interrogé à El Gorjani, à cause de l'interview explosive d'Abou Iyadh.
Et puis, il ne faut pas oublier non plus que ces patrons sont bien ceux qui créent les émissions, et en prévoient la conception. Ils en assument le succès tout comme l'échec. Ainsi, ils se font parfois piéger par leurs propres créations, leurs émissions ou articles.


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