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Tunisie Des facultés de médecine…pour soigner une image
Publié dans Business News le 24 - 11 - 2013

Un conseil ministériel restreint du gouvernement Laârayedh a décidé de doter la Tunisie de nouvelles facultés de médecine, dans les régions intérieures du pays. Alors que le ministère de la Santé publique crie au génie et promet d'améliorer la couverture sociale dans les régions marginalisées, les professionnels du secteur s'insurgent contre cette idée populiste et à des années lumière de la réalité du pays. Le secteur sanitaire en Tunisie, en pleine débâcle, saura-t-il se relever de cette mesure ?
« Cette décision sonne le glas de la médecine en unifié », s'insurgent les professionnels du secteur. Prise jeudi 21 novembre 2013, lors d'un conseil ministériel restreint présidé par Ali Laârayedh, en fin de semaine, cette décision a animé les discussions houleuses et suscité l'ébahissement des professionnels du secteur.
Le gouvernement en place n'arrête pas de planter ses épines. Pourtant sur la sellette et devant rendre son tablier dans quelques semaines (voire moins), il multiplie pourtant les décisions qui pourront engager ses successeurs pour les années à venir.
On annonce la création de trois nouvelles facultés de médecine dans les villes du Kef, de Sidi Bouzid et de Médenine, mais aussi, une faculté de pharmacie à Jendouba et de médecine dentaire à Kasserine. Auparavant, les facultés médicales étaient l'apanage de grandes villes telles que Tunis, Sousse, Sfax et Monastir. Aujourd'hui, aucune raison que les régions reculées et, de surcroît, marginalisées, n'aient pas les leurs. C'est en tout cas l'argument brandi par le ministère de la Santé qui présente cette idée, pourtant farfelue, comme une trouvaille de génie. Et pour cause ! Ces futures réalisations « contribueront à réduire les écarts entre les régions et à promouvoir les qualités de services de santé dans le pays ».
Aussitôt annoncées, les autres régions « oubliées du tableau », s'insurgent. Gabès entame une marche protestataire et menace d'entrer en grève générale. Lui emboite le pas la ville de Siliana qui regrette de ne pas avoir été prise en considération dans le plan de construction des facultés de médecine. Les habitants dénonçant « la marginalisation » et scandant des slogans réclamant « une vie décente ». Les régions snobées veulent, elles-aussi, « un CHU comme les autres ».
Cette idée populiste, présentée dans le but de fournir le capital sympathie gouvernemental auprès de régions révoltées et peu convaincues, fait chou blanc, avant même l'entame des projets.
Le dirigeant d'Ennahdha et ancien conseiller de Hamadi Jebali, Lotfi Zitoun, n'a pas hésité à pointer du doigt « la confusion et l'arbitraire » de ces mesures gouvernementales. « A la recherche de sensationnalisme, le gouvernement n'a pas pris en compte la réalisation de cette mesure et a ignoré la réalité de la situation », note-t-il sur sa page Facebook. Force est de constater que ces mesures, pourtant occultées par le gouvernement Jebali dans le but de ne pas s'attirer la foudre des régions exclues, semblent représenter, aux yeux des gouvernants actuels, la planche de salut d'une popularité en décrépitude.
Mais au-delà du populisme évident de cette mesure, qu'en est-il de la pertinence de cette « idée de génie » ?
En plus d'avoir été prise en comité restreint et d'avoir suscité la déception mais aussi la surprise de nombreux professionnels de la santé, ce projet ne semble pas correspondre à la réalité du pays.
Elément basique indispensable à toute ville dotée d'une faculté de médecine, le CHU fait défaut dans les villes objet de ces mesures. Ce qui suscite de nombreux questionnements notamment quant à la qualité de l'enseignement qui sera administré dans le futur dans ces facultés. Il n'échappera à personne, en effet, qu'une grande partie de l'enseignement médical se fait sur le terrain.
S'il est absolument inutile de créer des facultés de médecine sans qu'il n'y ait des CHU à côté, d'autres questions sont également posées par les professionnels du secteur quant aux équipements vétustes dans nombreux établissements tunisiens, dont certains se trouvent même à proximité du ministère de la Santé à Tunis. Les CHU déjà existants manquent, en effet, cruellement de matériel parfois même basique, permettant d'assurer un minima de soins aux patients et certains se trouvent dans un état de délabrement total.
A la lumière de ces interrogations, ce projet se présente comme un énième trompe l'œil. Le ministère trompe l'opinion publique en faisant croire que ce projet est réalisable malgré la crise actuelle que traverse le pays.
Foutaises ! crieront de nombreux professionnels de la santé qui s'insurgent contre cette mascarade. Loin de suffire à résoudre les problèmes de la santé en Tunisie, la création de ces facultés risquerait même d'engendrer de nouveaux problèmes. Face au chômage galopant qui touche même les diplômés des facultés de médecine et de pharmacie, confrontés également à se muer en délégués médicaux, à devenir chômeurs ou à quitter le pays vers de meilleurs cieux, créer de nouvelles facultés conduirait, au contraire, à une aggravation du problème…
Il est vrai que le manque de couverture sociale et de soins élémentaires administrés aux habitants des régions, dites défavorisées est évident en Tunisie. Ces nouvelles facultés de médecine résoudront-elles le problème ? Incontestablement non, crient les professionnels du secteur. Le syndicat des médecins hospitalo-universitaires revendique une réforme radicale de la santé publique. Ceci semble être une piste à creuser…
Force est de reconnaître que cette décision, purement populiste mais aussi irréfléchie, a été prise dans l'unique but d'absorber la colère populaire. Elle a été vue par ces gouvernants qui l'ont adoptée comme un sésame pour tuer les disparités régionales et assurer une meilleure « justice » à des régions marginalisées. Mais aux dépens de qui et de quoi ?
Tout porte à croire, pour l'instant, que cette décision n'est pas prête de voir le jour. Mais un gouvernement provisoire peut-il se permettre d'engager le pays sur une décision dont il pâtira dans les années à venir ? Peu importent les dégâts, le gouvernement Laârayedh ne sera pas là pour rafistoler les pots cassés.
Décision électoraliste d'un gouvernement sur le départ qui tente désespérément de se sauver la face auprès de régions où sa côte de popularité est en berne, ou stratégie de la terre brûlée pour miner le terrain devant un prochain gouvernement. Au-delà de tous ces calculs, le secteur de la santé publique a plus que jamais, à l'heure actuelle, besoin d'une révolution…


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