L'an 2013 touchant à sa fin, nous avons jugé utile de passer en revue les faits marquants de l'année pour la Tunisie, que ce soit sur le plan politique, sécuritaire ou social, par ordre chronologique. Le récit se contente d'une énumération des faits, sans commentaires, ne faisant ni de critiques, ni d'éloges ; un simple rappel des faits. Quasiment, jour par jour, semaine par semaine, voici ce qui s'est passé en Tunisie durant l'an 2013. Le début de la nouvelle année 2013 a été marqué par l'affaire du "Sheratongate", suivie par celle du "Milliard". Ces deux révélations concernent Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères en poste à l'époque. Deux "bombes" lancées par la journaliste et bloggeuse, Olfa Riahi. Ensuite, survint la profanation des mausolées. Une véritable folie incendiaire a frappé plusieurs sites du patrimoine tunisien. Le dernier en date, a touché le mausolée de Sidi Bou Saïd, classé patrimoine mondial par l'Unesco et incendié le 12 janvier 2013. A la troisième semaine de janvier 2013, le gouvernement de Hamadi Jebali parlait déjà d'un éventuel remaniement ministériel et d'un élargissement de la Troïka. Mais c'était déjà l'impasse puisque la quasi-totalité des blocs parlementaires pressentis pour faire partie du prochain gouvernement ont refusé les conditions posées par Ennahdha. Vers la fin de janvier 2013, la visite de Nabil Al Aouadhi, prédicateur koweïtien, a déclenché un tollé dans la société civile, à cause de ses fatwas rocambolesques mettant en garde entre autres, contre le cartoon "Bubble éponge". Un chaleureux accueil lui a été réservé par les "princesses de Zarzis", petites filles en hijab. Au début du mois de février 2013, faute de remaniement ministériel, l'aile dure du parti Ennahdha, a choisi la fuite en avant: six actes de violence politique en 48 heures. Le 06 février 2013, date tristement mémorable pour tous les Tunisiens, avec l'assassinat par balles de Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates et leader au Front populaire. Le terrorisme est ainsi monté d'un cran. Le même jour, Hamadi Jebali, chef du gouvernement lance son initiative pour la formation d'un gouvernement de compétences et de technocrates indépendants. Une initiative réitérée le vendredi 8 février 2013, jour de l'enterrement de Belaïd et explicitée samedi 9 du même mois. Le vendredi 8 février a été décrété une journée de grève générale sur tout le territoire tunisien, par l'UGTT. Ce fut un jour de deuil national pour les funérailles gigantesques de feu Chokri Belaïd et la grève générale a été observée par la plupart des Tunisiens. A la mi-février 2013, Ennahdha vit une crise interne, occasionnée par les divergences dans les prises de positions face à l'initiative de Hamadi Jebali. Mais la plus rude des oppositions émane de la famille même d'Ennahdha, qui était déjà prêt à virer le chef du gouvernement. Peu de temps après, le CPR vit une crise très aiguë avec le départ de plusieurs de ses membres notamment celui de son secrétaire général, Mohamed Abbou. Près de quinze jours après le lancement de son initiative, Hamadi Jebali quitte le navire du gouvernement, tout en restant secrétaire général d'Ennahdha. Ali Laârayedh a été, par conséquent, nommé le 22 février 2013 en tant que nouveau chef du gouvernement après le vote des membres du Conseil de la Choura d'Ennahdha et la bénédiction du président de la République Moncef Marzouki. Harlem Shake, et que ça saute ! Une polémique fait rage depuis qu'une vidéo des élèves du lycée Imam Moslem situé à El Menzah I dansant le "Harlem Shake", a été diffusée sur Internet en date du 23 février 2013; Et pour cause, les tenues et gestes de certains jeunes sont jugés immoraux. En date du 06 mars, Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense exprime sa volonté de quitter le navire du gouvernement. C'est la démission. Le 10 mars, la Tunisie a, enfin, un nouveau gouvernement. Un gouvernement né dans la douleur puisque Ali Laârayedh, a dû épuiser tous les délais avant d'accoucher d'un cabinet, loin d'être consensuel. Mi mars, un nouveau sit-in Kasbah 4 est planifié par les LPR, pour le 20 mars afin de "bousculer" le gouvernement. A la fin du mois de mars, Imed Daïmi a été élu nouveau secrétaire général du CPR. Il est réputé être très proche d'Ennahdha. Début avril, Sihem Badi, ministre de la Femme et de l'Enfance, est ciblée par de vives critiques, pour négligence et incompétence, suite au scandale du viol d'une fillette de 3 ans dans un jardin d'enfants. Cela lui a même valu une motion de censure signée par plusieurs Constituants, mais elle resta en poste. Le 30 avril, trois explosions, provoquées par des mines au mont Châambi, ont causé des blessures graves pour un nombre non négligeable de membres de la Garde et de l'Armée nationales. L'UGTT a fini par réunir, le 16 mai 2013, tous les protagonistes de la scène politique et associative autour de la même table pour discuter de l'avenir de la transition en Tunisie. C'est le début du "Dialogue national". Le 19 mai 2013, les salafistes font vivre à la Tunisie une journée triste. Le groupe des Ansar Al Chariâa n'a ni présenté une demande d'autorisation pour la tenue de son congrès annuel, ni consenti à annoncer son annulation. Résultat : un dimanche noir, des incidents sanglants, des morts, des blessés et une situation de chaos dans plusieurs régions et zones du pays, notamment à Tunis, à Kairouan et à Ben Guerdane. En juin, au mont Châambi, la situation politique et sécuritaire ne fait qu'imploser, engendrant attaques, incendies, explosions… Les tragiques ratissages dont la victime première est l'armée tunisienne deviennent de plus en plus fréquents. Le 05 juillet, Les islamistes quittent le pouvoir en Egypte, à l'issue de l'ultimatum fixé par les forces armées. Craignant une fin à l'égyptienne, les Nahdhaouis tunisiens perdent les pédales, en multipliant les réactions qui prônent la "légitimité". Ainsi à la mi juillet, le président du bloc d'Ennahdha à l'ANC, Sahbi Atig, s'est permis de menacer de mort, en public, ceux qui se permettent de piétiner la légitimité. Le 25 juillet 2013, deuxième date tristement mémorable pour tous les Tunisiens, avec le deuxième assassinat politique de l'année. Le Constituant Mohamed Brahmi, le corps criblé de 11 balles, a été retrouvé devant chez lui, assassiné le jour de la fête de la République. Le lendemain, 26 juillet a été également décrété jour de grève générale dans le pays. Autre événement tragique est survenu le 29 juillet, quand huit soldats sont morts dans la zone du mont Châambi, pris au piège lors d'une attaque terroriste. Certaines de ces victimes ont été égorgées. Les images et les vidéos choquantes de ces soldats martyrs ont secoué tout le peuple tunisien. (A suivre)