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Tunisie Mekki veut réussir là où Mzali et Ben Ali ont échoué
Publié dans Business News le 06 - 01 - 2014

La rupture est totale entre Abdellatif Mekki, ministre de la Santé sur le départ, et l'ensemble du corps médical. Un corps plus soudé et plus déterminé que jamais à défendre la profession face à la loi que le ministre, aidé et soutenu farouchement par le député nahdhaoui, Béchir Lazzam, veulent leur imposer.
Conséquence de l'entêtement de M. Mekki, qui se dérobe en disant que c'est l'ANC qui tient au projet de loi en question : c'est toute l'activité d'un secteur aussi vital qui se trouve entravée.
A rappeler que des conflits précédents avaient opposé, par le passé, le corps médical aux autorités au pouvoir. Et à deux reprises, au moins, l'ancien premier ministre, Mohamed Mzali, qui était au summum de sa force, et l'ancien président Ben Ali, s'étaient « cassés les dents » à propos, respectivement, des ordonnances numérotées et de l'Activité privée complémentaire (APC). Qu'en est-il cette fois-ci ?
Le projet de loi, objet du litige, stipule l'obligation pour les internes et résidents de servir, obligatoirement, pendant trois ans au minimum, dans les structures sanitaires à l'intérieur du pays, ce que les différentes parties du secteur rejettent catégoriquement pour plusieurs raisons qu'ils jugent objectives et raisonnables.
Il est impératif de mettre l'accent sur le fait que le travail forcé est, par définition, une sanction judiciaire face à une erreur faite en infraction aux lois de la société. Alors, « M. Mekki est-il en train de sanctionner les médecins », s'interrogent-ils ? Si c'est le cas, pourquoi ? Après 5ans d'études médicales, 2ans d'internat et 4ans de spécialité (5 pour certains), est-il logique d'obliger cette élite à pratiquer la médecine contre sa volonté ?
Pourquoi le dépôt d'un tel projet de loi en ces moments, alors que le ministre et le gouvernement sont sur le départ ? Pourquoi Abdellatif Mekki et Bachir Lazzam veulent imputer ledit projet à un député de Nidaa Tounes ? Et puis, pourquoi un gouvernement, censé gérer les affaires courantes, procède-t-il à un tel remue-ménage qui peut attendre au vu de la situation générale par laquelle passe le pays ?
Tout d'abord, il s'est avéré que MM. Mekki et Lazzam n'ont pas dit la vérité puisqu'ils ont été démentis, sur le plateau télévisé de « 9 heures du soir » par la représentante syndicale du secteur. Aussi, dans une déclaration, Abdelmoêm Krir de Nidaa a nié être derrière ledit projet de loi et encore moins celui qui le défend. Il est allé même jusqu'à accuser la commission de M. Lazzam d'avoir « piqué » le projet à sa commission des affaires sociales.
M. Krir assure qu'il était pour un projet qui porterait sur une réforme plus efficace, mais jamais sur le projet comme il est présenté. Autrement dit, les dirigeants nahdhaouis, aussi bien au gouvernement qu'au sein de l'ANC sont devenus des habitués des fausses données et des faux chiffres.
M. Lazzam, qui exerce en tant que médecin spécialiste dans la libre pratique, a voulu expliquer la convention internationale sur le travail, selon son interprétation. Il a donné de faux chiffres de l'OMS et a parlé d'un accord du Sénat français sur l'obligation pour les médecins de servir dans ce qu'on appelle les « déserts médicaux », alors qu'il s'agissait du contraire puisque la proposition avait été rejetée par ledit Sénat !
Ainsi, après le coup de la création de trois nouvelles facultés de médecine à l'intérieur du pays, le ministère de la Santé nous sort cette histoire d'obligation des futurs médecins à servir, pendant trois ans à l'intérieur du pays.
Le corps médical qualifie ces deux mesures de populistes et à odeur électoraliste surtout que le gouvernement d'Ennahdha est partant, voire démissionnaire. Ils accusent même le ministre de vouloir, sciemment, faire monter les populations contre les médecins en les présentant comme manquant de sens de l'humanisme.
Il est bon à mentionner qu'actuellement et, selon les dires mêmes du ministre de la Santé et des députés régionaux, les régions défavorisées ne disposent pas de suffisamment de gynécologues, radiologues, cardiologues etc. Par contre, si on vérifie la répartition des médecins selon la spécialité, toutes ces zones bénéficient d'un nombre adéquat de médecins spécialistes, mais c'est, plutôt, la répartition de ces médecins entre secteur privé et public qui est nettement déséquilibrée.
Ainsi une des solutions qui pourraient être mieux creusées est que l'Etat permette aux directeurs d'institutions hospitalières, ne disposant pas de médecins dans une spécialité donnée, de faire une convention avec un médecin installé dans le secteur privé de la zone concernée pour combler cette lacune. Cette solution permettrait de résoudre immédiatement les problèmes de bon nombre de régions. En plus, elle serait moins coûteuse et plus pertinente.
Un pont de liaison entre les médecins du secteur public et privé peut être réalisé en concertation avec les ordres régionaux et la direction régionale de la santé ce qui permettra à l'hôpital de fonctionner correctement et de ne pas attendre l'arrivée de médecins contre leur propre volonté. Elle offrirait, en outre, aux malades du secteur public une qualité de soins supérieure, vu qu'elle sera assurée par des médecins plus expérimentés qu'un jeune médecin fraîchement diplômé.
Donc, si l'hôpital accepte de coopérer avec le secteur privé d'une manière complémentaire et non conflictuelle, toute étape considérée comme défaillante dans la prise en charge pourrait être assurée de suite par le secteur libéral.
La situation dans le secteur est grave et dangereuse. Les médecins assurent qu'ils ne refusent jamais d'aider leur pays et de travailler dans les zones les plus démunies, mais à condition qu'on leur donne les moyens d'offrir des soins de qualité et de ne pas être appelés à faire le travail d'une simple secrétaire, à examiner et à rédiger une lettre de liaison pour un hôpital de grande ville.
Le coût d'une telle pratique est exorbitant puisque l'Etat ne paie pas seulement un médecin et des locaux régionaux mais aussi une ambulance avec son ambulancier et le fuel qu'il faut pour arriver à un hôpital plus fourni où les soins seront donnés aux patients.
Face à cette crise sans précédant, la solution ne peut, en aucun cas, être dictatoriale et obligatoire.
Le corps médical évoque la possibilité de tenir une grande conférence où tous les intervenants dans le secteur de la santé seraient réunis, englobant le ministère de tutelle, les syndicats, les doyens des facultés, les conseils régionaux et national de l'Ordre des médecins etc.
Une pareille joute serait de nature à mieux exposer les problématiques et à réfléchir ensemble pour trouver les solutions adéquates à un secteur plus malade que jamais…


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