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Fête foraine, ce vendredi, à la crèche de Carthage
Publié dans Business News le 03 - 02 - 2014

Les députés de l'ANC se félicitent et s'embrassent. Ils ont enfin signé la constitution. La présidence de la République organise une cérémonie avec une awada (troupe musicale), des ballons et des feux d'artifice. Même ceux qui ont voté contre la constitution étaient présents pour goûter aux petits fours et aux jus industriels servis. La télé voulait montrer la joie, cette grande joie, de la constitution signée. Vous vous rappelez certainement ces scènes vues à la télé en ce lundi 27 janvier ?
Et vous vous rappelez certainement de ce que vous avez vu le même jour, lorsque vous avez éteint votre télé pour reprendre une activité normale. Dehors, loin de la télé et loin de la liesse de Carthage et du Bardo, les citoyens ordinaires (comme vous et moi) vaquaient à leurs préoccupations ordinaires. Pour le citoyen ordinaire, il n'y avait rien d'extraordinaire ce lundi 27 janvier. Qui de vous a remarqué un quelconque drapeau accroché à un balcon ? Avez-vous vu une seule voiture klaxonnant à tue-tête et dont les occupants criaient : « Wéééé, nous avons achevé la constitution ! » ? Y a-t-il eu une seule manifestation de joie dans une seule avenue Habib Bourguiba des différentes villes et bourgades de la Tunisie ?
Des fois, on devrait s'interroger sur la signification exacte du mot peuple. Le peuple est-il celui que l'on voit à la télé aux côtés de Marzouki, Ben Jaâfar et Laârayedh ou celui qu'on voit dans les supermarchés, chez l'épicier et au café ?
En ce non-mémorable 27 janvier, aucune des personnes que j'ai vues ne fêtait la constitution. Mais peut-être que ces personnes ne figurent pas parmi le peuple.
Question non innocente. Vous vous rappelez certainement les 1er mai, 6 février, 25 juillet, 13 août de l'année 2013 ? Vous vous rappelez les dizaines de milliers de personnes qui sont sorties spontanément dans la rue pour crier « dégage » au gouvernement ? D'après la définition post-révolutionnaire du mot « peuple », ces gens-là ne figurent pas parmi le peuple. Le peuple c'est celui que l'on voit à la télé au palais de Carthage et c'est celui que l'on voit sur les pages d'Ennahdha-CPR sur Facebook.
Jeudi prochain, 6 février 2014, on commémore le premier anniversaire de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd. Un an qu'il est mort. Un an depuis que nous sommes sortis spontanément devant cette clinique d'Ennasr où l'on a constaté son décès, un an que nous sommes sortis à l'avenue Habib Bourguiba pleurer sa mort. Et un an que ses assassins continuent à jouir de leur liberté. Comme l'a dit Olfa Youssef, Chokri Belaïd était avec nous, il est maintenant en nous.
Vendredi prochain, 7 février 2014, soit le lendemain de l'anniversaire de l'assassinat de Chokri Belaïd, Moncef Marzouki envisage de célébrer en grandes pompes, et dans la joie, la promulgation de la constitution. Il a invité plusieurs « des présidents, des rois et des princes » (selon un communiqué officiel de la présidence de la République). François Hollande sera là, parait-il, sans sa Valérie et peut-être avec sa Julie à qui il présentera cette Tunisie de carte postale.
Comme un gamin, Moncef Marzouki tient à faire la fête, parce que le « grand péple tinizien » veut faire la fête. Pendant que Marzouki et son « grand péple » feront la fête, le petit peuple tunisien continuera son deuil au lendemain du mémorable 6 février. Il continuera à vaquer à ses préoccupations et à essayer de trouver une solution à ses difficiles fins de mois.
Pendant que Marzouki et son « grand péple » feront la fête, Jabeur Mejri continuera à compter ses longs jours en prison et les veuves des soldats, des Nagdh, Brahmi et Belaïd continueront à pleurer les maris qu'elles ne verront plus jamais. Les orphelins de ces martyrs continueront à pleurer le père qu'ils ne verront plus jamais.
Celui qui avait déclaré : « la Tunisie a absorbé le choc de la mort de Belaïd » une semaine après le décès de ce dernier va faire la fête le lendemain de la commémoration de l'anniversaire du meurtre en question. On pourrait penser qu'il nous nargue ! François Hollande profitera, à cette occasion, de 24 heures de paix, lui qui est tiraillé entre ses déboires conjugaux, son positionnement politique instable et une France en crise. En somme, ce 7 février sera une récréation pour de grands enfants qui jouent…avec des pays.


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