Encore une alerte à l'injustice et à la détresse que les anciens ministres de Ben Ali vivent depuis trois années. Il s'agit, cette fois, d'une lettre que les enfants de l'ancien ministre de l'Environnement, Nadhir Hamada, lui ont adressé au fond de sa cellule de prison d'Al Mornaguia où il croupi depuis 22 mois. Dans la lettre, les enfants de Hamada expriment toute leur peine et leur douleur de voir leur père payer pour des erreurs qu'il n'a pas commises. Son seul tort serait, selon eux, d'avoir servi sous les ordres de l'ancien président de la République Ben Ali. Les enfants de l'ancien ministre évoquent l'euphorie d'une révolution et l'attachement à des slogans tissés de haine et de rancune contre ce qu'ils appellent communément les symboles de l'ancien régime. Ladite lettre retrace, de même, les éléments de l'affaire Nadhir Hamada en déclinant les différentes incohérences et inepties comme le fait que l'ancien ministre fasse objet d'un mandat de dépôt dans une affaire où une autre personne est l'accusé principal et qui se trouve être en liberté. Aussi, le fait que le juge d'instruction décide du prolongement de détention de Nadhir Hamada et gèle le dossier sans poursuite d'enquête et d'investigation jusqu'au nouveau délai de renouvellement de la période de détention provisoire, ou encore reporter une audience par défaut de présence du prévenu alors que ce sont les services pénitenciers qui ne l'ont pas ramené au tribunal par manque de voitures ! Les enfants de Nadhir Hamada se demandent pourquoi autant d'envie de vengeance alors que le but de la révolution est d'instaurer un Etat de droit où la loi est seul maître à bord, afin d'instaurer une justice transitionnelle et non de représailles. Ils ont évoqué, à cet effet, le fait que leur père croupisse en prison sous trois mandats de dépôts pour la même affaire, ce qui est contraire à la loi. Aussi, les enfants de Hamada ont-ils rappelé leur fierté de leur père par rapport à tout ce qu'il a réalisé lorsqu'il était ministre de l'Environnement, tous les emplois qu'il réussi à créer, que depuis la révolution, la saleté ne cesse de s'accumuler dégradant ainsi l'environnement de jour en jour sous les yeux de gouvernements indifférents. Vers la fin de leur récit, les enfants de Hamada expriment tout leur soutien à leur père en le priant de tenir le coup et qu'ils ont espoir qu'un jour justice sera rendue. Rappelons que l'ancien ministre Nadhir Hamada a été soupçonné de prévarication à l'occasion des travaux d'aménagement environnemental des palais présidentiels à l'époque de l'ancien président Ben Ali. Il était question de plantations d'arbres et de fleurs rares, de l'aménagement d'espaces verts et de la construction de fontaines. Le 19 mai 2012, le parquet près du tribunal de première instance a déféré auprès du juge d'instruction de la même juridiction cette affaire. De ce fait, un mandat de dépôt contre Nadhir Hamada a été émis, par le magistrat instructeur du 7ème bureau du tribunal de première instance de Tunis. Le motif étant l'attribution d'avantages illicites et indus à son profit ainsi qu'à celui de tiers ayant porté préjudice à l'administration.