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Tuez-moi dans votre télé!
Publié dans Business News le 16 - 10 - 2014

« La bataille n'est pas une bataille de programmes », avait dit l'actuel président de la République dans un très charmant discours prononcé dimanche dernier à l'attention de ses électeurs. J'ai d'abord cru à une blague de mauvais goût, mais étant donné que l'homme est plus connu pour ses proses hystériques et insensées que pour son penchant pour la plaisanterie, je suis rapidement redescendue sur terre. « Il s'agit d'une bataille de valeurs », a-t-il dit. Merci pour la précision.
Mais la question ne semble même pas se poser aujourd'hui. Même si des programmes existent, ils ne déchaînent pas les masses. Cet exercice de la démocratie, que sont les élections prévues dans une douzaine de jours, ne se présente pas comme des plus aisés. Si les programmes importent peu, que nous reste-t-il alors ?
Le meilleur moyen de se faire voir est déjà d'être vu. Derrière l'absurdité de cette phrase tirée par les cheveux se cache un constat. Plus on apparait dans les médias et plus on a de chances d'y être encore. Une célèbre chanson disait « If you die when there's no one watching and your ratings drop and you're forgotten. If they kill you on their TV you're a martyr and a lamb of God ». Autrement dit, « si tu meurs pendant que personne ne regarde, ta popularité baissera et on t'oubliera mais s'ils te tuent dans leur télé, tu es un martyr et un agneau de Dieu ». La présence télévisée et dans les radios est-elle LA clé au pouvoir, peu importe l'image qu'elle reflète ?
Les présences des futurs élus, candidats à la présidence et figures politiques, est fort intéressante à observer en cette veille des élections. La course à l'audimat est à l'honneur aujourd'hui. Aux émissions les plus regardées, aux heures de grande écoute, on invite les « grands » de la politique en omettant d'autres. Mais les grands favoris des plateaux télé et radios d'aujourd'hui seront-ils ceux des urnes ? Certains sortent vainqueurs du test de la présence médiatique et semblent être LES personnes à inviter, pour créer de l'audimat. Mais pas toujours pour en dire du bien.
Dernier exemple en date, et des plus commentés, celui du cas Slim Riahi sur Nessma Tv. Epargnons-nous les dessous de cette émission et les raisons derrière sa programmation pour nous concentrer sur le résultat. Une émission, attendue, suivie et commentée. A peine « le côté voyou et menteur » de Riahi a-t-il été pointé du doigt lors de cette émission que les spectateurs ont été scotchés sur leurs sièges et ses sympathisants déchaînés sur la toile pour le défendre. C'est que le scandale paie. Cette émission qui devait pervertir son image déjà hautement entachée lui a-t-elle, bien au contraire, rendu service ?
La HAICA, en tout cas, n'en a pas raté une miette. La haute instance de l'audiovisuel, certes controversée, a réagi hier sur la polémique suscitée, notamment par l'émission de Nessma, en publiant un communiqué à l'adresse des médias. Tout en relevant « le degré zéro de journalisme relevé par les spécialistes des médias », suite à « la diffusion et la rediffusion in-extenso de meetings politiques sur certaines chaînes, comme nous l'avons constaté ces derniers jours dans le paysage médiatique tunisien », elle a incité les médias à « assurer une couverture équitable, donner accès aux différents candidats et aux différents partis et leur réserver, dans leur plan de couverture, une place au moins proportionnelle à leur présence sur la carte électorale ».
Si Slim Riahi a « la chance » de faire partie des candidats les plus suivis, d'autres en revanche sont complètement zappés de l'écran. Il s'agit, notamment, de Hechmi Hamdi. Ce candidat loufoque qui, même en se présentant à la présidentielle de la Tunisie, ne s'est pas encore décidé à en fouler le sol. Un détail et non des moindres, relevé par les journalistes Sofiène Ben Hamida et Mehdi Kattou, lors de l'émission diffusée le 15 octobre 2014 sur Express Fm, ont invité Mohamed Sahbi, l'une des têtes de liste de son parti, Tayyar Al Mahabba, aux législatives. Le candidat a fini par se retirer accusant un manque d'objectivité et des agendas politiques à servir. Il pensait avoir été appelé à exposer son programme, il se retrouve en train de défendre son gourou, persona non grata auprès des médias.
Quel pouvoir ont réellement les médias audiovisuels sur les résultats des prochaines élections ? La HAICA les investit de la lourde responsabilité de contrôler le cours de l'histoire et place ce fardeau sur leurs épaules. Les médias alimentent-ils l'info spectacle ? Oui, sans aucun doute. Mais sont-ils responsables du climat du « tous pourris ». Les politiques sont plus à blâmer pour ça. Mais que se passe-t-il alors lorsque le sensationnel devient monnaie courante, lorsque l'on vire de nos studios ceux pour qui aucune passion ne se déchaîne et qu'on invite, à outrance, ceux dont on se fait plaisir à tirer dessus ?
Aujourd'hui, peu importe ce qu'un candidat aura à dire, sa part d'audience est synonyme de popularité. Même si certains auront tout intérêt à disparaitre du petit écran avant les élections, afin de ne pas voir leurs chances compromises et leur popularité touchée par une énième bourde, d'autres en revanche, pour qui programmes ne veulent rien dire, gagneraient à ce qu'on parle d'eux. Et le plus serait le mieux.
Peu importe ce qu'ils ont à dire, peu importe s'ils tiennent leurs promesses, peu importe s'ils ont des programmes concrets ou pas, l'essentiel est qu'ils apparaissent à la TV, devant le petit citoyen qui, assis confortablement chez lui, devant son petit écran, dira, celui-là je le connais. En gros, tuez-moi dans votre télé mais, de grâce, ne m'ignorez surtout pas…


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