Les leaders du Front Populaire et je penses à mes amis Hamma Hammami, Zied Lakhdhar, Mohamed Jmour, Mongi Rahoui, Jilani Hammami et la sage Basma Khalfaoui Belaïd, ont à assumer une responsabilité politique, mûrir et ne pas être tentés par un certain infantilisme gauchiste qui ne passe plus. On sait que les choses (surtout en politique) ne sont pas aussi facile que cela, mais permettez-moi, au nom de notre amitié, ces quelques remarques : - Je sais que beaucoup parmi votre base, n'accepteront pas votre rapprochement avec Nidaa Tounes. Certains d'entre eux, se sentent même plus proches d'Ennahdha, qui leur parait à tort, plus à l'écoute du peuple que ne l'est Nidaa Tounis. Ah, la lutte de Classes ! Qu'est-ce qu'elle peut être trompeuse. - Rappelez à vos militants que vous avez lutté avec ce parti au sein du Front de Salut national qui a fait tomber deux gouvernements et qui a résisté aux intégristes, complices des assassinats de nos camarades. C'est à ce moment-là qu'ils auraient dû vous empêcher de vous allier à Nidaa Tounes. Alors qu'ils se taisent à jamais. - A ces camarades « enragés » et prêts à accepter l'idée d'un gouvernement d'union nationale noyant ainsi la présence à leurs côtés des intégristes d'Ennahdha, dîtes-leurs qu'une image nous obsède : que serait leur réaction le 6 février prochain lorsque, protocole et gouvernement d'union nationale oblige, de voir les nahdhaouis venir avec nous au Jellaz prier sur la tombe du Martyr Chokri ? Insupportable. - De votre décision dépondront les alliances de Nidaa Tounes. Evitez que ce dernier ne s'allie avec l'U.P.L de « Riahi ibn el Hamdi », ce nouveau « Mahabba-Bis », populiste, corrompu et immoral jusqu'à la moelle. - Le pire, c'est que par votre éventuel refus d'alliance avec Nidaa, vous risquez de jeter ce dernier dans les bras d'Ennahdha, et là la crise sera énorme. N'oubliez pas qu'au sein des chancelleries et de Nidaa Tounes, existent des tendances qui cherchent également ce rapprochement. Barrez-leur la route ! - Certains de vos militants, voire même de vos cadres, en vierges effarouchées, commencent à crier partout que vous ne voulez pas gouverner avec Nidaa. Pourquoi pas. Mais pour beaucoup d'entre-nous, cela veut dire que vous n'avez pas mûri et que vous êtes plus une force d'opposition, qu'une réelle force de proposition. Dommage, car vous aurez raté un utile apprentissage des rouages de l'Etat et de comment gouverner...si bien sûr vous êtes persuadés au fond de vous même, que viendra le jour où vous devez gouverner. - Vous n'êtes pas obligés de gouverner avec Nidaa, car là n'est pas le véritable problème. Un gouvernement peut même être constitué dans la rue. Le problème se joue, par contre, dans la future Assemblée du Peuple. - Dès maintenant, vous devez assumer votre responsabilité et déclarer clairement que vous apporterez à Nidaa Tounes votre « soutien critique », en contre partie d'un programme commun (ce qui est l'idéal), ou de promesse de réformes qui vous tiennent à coeur. Votre position n'est certes pas facile, mais elle sera historique. Dans un sens ou dans un autre. Tout le reste n'est que littérature.