La Tunisie a perdu, ce soir du 9 décembre 2014, le poste de direction générale de l'ASBU, un poste occupé, depuis la création de ladite union, par des Tunisiens. Le vote a eu lieu au Koweit dans le cadre de l'assemblée générale de l'organisme rattaché à la Ligue des Pays arabes. Selon des sources confirmées, c'est jusque-là le pays où siège l'ASBU qui assure sa direction générale. La désignation du candidat tunisien passait par un critère de sélection professionnel, d'abord et par des représentants du métier aussi. Or, quand il s'est agi de désigner le candidat tunisien en janvier 2014, un ralentissement inexpliqué a fait que cela n'ait eu lieu qu'en avril. Ce retard dans les délais a été le fruit d'une première : ne voyant pas de sélectionné tunisien à l'époque, plusieurs autres pays se sont présentés pour le poste. Il s'agit de la Jordanie, du Yémen et du Soudan (l'Egypte et le Maroc ayant retiré leurs candidatures après les avoir déposées). Du côté tunisien, considérant pareille sélection comme relevant du ressort de la diplomatie, la présidence du gouvernement a laissé au président de la République le soin de choisir le candidat tunisien à ce poste. « C'est Rachid Khechana qui a été proposé par Moncef Marzouki, sur un critère de militantisme et de parcours politique d'opposant au pouvoir », nous précisent des sources bien informées. L'ancien responsable du bureau d'Al Jazeera dans la région Maghreb a obtenu l'appui du Qatar à sa candidature. Cependant, considéré comme « le candidat de Moncef Marzouki », il n'a pas bénéficié de l'approbation de tous les intervenants y compris ceux pouvant appuyer sa candidature auprès des autres pays arabes. Le poste de directeur général de l'ASBU sera donc occupé par le candidat soudanais Abderrahim Souleimane. Celui qu'on désigne comme le candidat tunisien n'a, quant à lui, pu récolter que 4 voix sur un total d'une vingtaine environ. Rappelons que la direction générale de l'ASBU a été pendant 24 ans occupée par des Tunisiens. Se sont en effet succédé, à ce poste, Abderraouf Al Basti, Abdel Hafidh Harguem et Slaheddine Maaoui pendant deux mandats. Interrogé par Business News sur son avis quant au vote de ce soir, M. Maaoui, a déclaré : « Je le regrette beaucoup! Mais la candidature tunisienne était très mal engagée, dès le début : retard, choix controversé et campagne chaotique… Les chances du candidat tunisien étaient déjà compromises avant l'assemblée générale. Le score final confirmait, hélas, cette grande déception ! » I.O