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Le premier Gouvernement de la 2ème République devrait être restreint, inventif et gouverner par objectifs
Publié dans Business News le 25 - 12 - 2014

L'hebdomadaire britannique «The Economist» vient de sacrer la Tunisie pays de l'année 2014 pour sa transition démocratique pacifique réussie. Le magazine, qui jouit d'une reconnaissance mondiale pour son sérieux et sa crédibilité, a choisi de récompenser la Tunisie pour la maturité politique démontrée aussi bien par ses dirigeants que ses citoyens, notant qu'après l'adoption en 2014 d'une nouvelle Constitution, notre pays a organisé deux élections législatives et présidentielle admirablement réussies.
Les Tunisiens, particulièrement ceux qui ont couronné BCE et l'ont porté à Carthage pour devenir le premier Président de la République de notre histoire élu démocratiquement, viennent de vivre des émotions fortes, une «exaltation» démocratique.
Et même si à l'issue de toute élection il y des heureux et des frustrés, les Tunisiens ont prouvé au monde, mais tout d'abord à eux-mêmes, qu'ils sont un peuple soudé au-delà de la diversité de leur choix, et que le pluralisme démocratique n'affecte en rien leur cohésion nationale et leur sens de la communauté. Certes, il restera de ces élections quelques séquelles auxquelles il faudra très vite remédier, mais la Tunisie est et restera un pays uni, harmonieux et serein.
Béji Caïd Essebsi peut donc se prévaloir en toute légitimité d'être aujourd'hui le Président de tous les Tunisiens, toute tendance confondue, sans distinction d'appartenance régionale, idéologique ou politique. Cette «cohésion Nationale», qui manque tant à nos frères Arabes, devrait être notre principal atout pour faire face aux défis majeurs qui nous attendent, car les aspirations des Tunisiens sont considérables.
C'est pourquoi, les tâches qui attendent le prochain gouvernement sont immenses et l'intérêt national impose, à la lumière des nouveaux équilibres issus des élections du 23 Octobre, la formation d'une équipe gouvernementale restreinte et soudée, dont les principales qualités devraient être la compétence, l'innovation, la solidarité, l'humilité et l'efficacité.
Ce gouvernement devrait faire en cinq ans ce qui n'a pas été fait depuis 30 ans. Remettre le pays au travail, rétablir la sécurité et la paix civile, l'Etat de droit et la discipline républicaine, redémarrer l'économie, assainir les finances publiques et, au-dessus de tout cela, redonner espoir et confiance à cette jeunesse Tunisienne rebelle et désemparée et à ces régions défavorisées restées à la marge du bien-être. Pour ce faire, les attitudes, les comportements, les approches et les méthodes de travail devraient fondamentalement changer.
Premièrement, Il devrait être hors de question pour tous les acteurs du nouveau paysage politique de former un gouvernement de «mouhassassa» pour se partager le pouvoir sur le modèle de la défunte «Troïka», nous savons tous où cela nous mènera.
Deuxièmement, le mandat qui sera accordé par le Président de la République et ensuite par l'Assemblée Nationale à celui ou celle qui sera en charge de former le gouvernement devrait être clair, ferme et réaliste. Il devra respecter, à la lettre, l'esprit de la constitution quant aux prérogatives et responsabilités de l'Assemblée, du Président et du chef du Gouvernement.
Troisièmement, et afin d'entamer la nouvelle législature dans la sérénité et la transparence vis-à-vis des partenaires sociaux, de la société civile et des citoyens, le nouveau gouvernement devrait entamer sa mission en établissant un état des lieux. Ceci lui permettrait de partir sur des bases claires en lançant, dès sa prise de fonction, un audit national public indépendant d'une année et une consultation élargie sur les finances et l'administration publiques afin de déterminer les lacunes et les faiblesses de notre système de gouvernement et nos méthodes de gestion. Il devra émettre, également, les recommandations à suivre afin d'atténuer les effets dévastateurs de la bureaucratie, moderniser l'administration, assainir et équilibrer les finances publiques et remettre sur les rails le «train Tunisie».
L'objectif suprême devrait être de mobiliser toutes les ressources de la Nation pour les mettre au service de notre Sécurité Nationale. Il faudra travailler dur et sans relâche pour renforcer notre Cohésion régionale et consolider la justice sociale. Il faudrait aussi rééquilibrer et dynamiser notre politique étrangère et nos partenariats internationaux stratégiques.
Mais tout cela ne mènera à rien sans procéder à des réformes structurelles de notre économie selon un programme ambitieux, solide et responsable qui permettra de combattre la corruption, l'économie parallèle et l'exclusion, résorber la dette, créer de la richesse et générer des emplois, rénover l'agriculture, moderniser l'éducation nationale et la formation professionnelle afin de les adapter aux besoins de l'économie, améliorer les services de santé et l'accès aux soins, redonner une ambition à la culture et aux créateurs Tunisiens, réformer les médias publics particulièrement l'audiovisuel afin qu'ils soient au service de la communauté nationale dans son unité et sa diversité…
Les nouveaux membres du gouvernement auront forcément du pain sur la planche et leur mission ne serait pas de tout repos. Les temps sont extrêmement difficiles et les maître-mots devraient être pour tous: courage, persévérance, innovation, bonne gouvernance, mais surtout rester toujours à l'écoute des Tunisiens, tous les Tunisiens, particulièrement ceux qui ont crié haut et fort leur colère et leur désarroi face aux disparités flagrantes et parfois effrayantes entre certaines régions de notre pays, entre ceux qui ont tout et ceux qui ont si peu ou rien du tout, entre la Tunisie qui vit et celle qui subsiste.
Le prochain Gouvernement, mais aussi la prochaine équipe présidentielle ainsi que la nouvelle Assemblée Nationale, devraient tout faire pour éviter le piège ou la tentation de tomber sous l'influence et parfois sous l'emprise des lobbys, particulièrement les lobbys de l'argent, car La société Tunisienne a toujours été dominée par des groupes d'intérêts économiques, financiers, régionaux, sportifs ou encore médiatiques qui se soucient peu de l'intérêt national …
Par ailleurs, certaines élites Tunisiennes ont toujours été tentées par la domination du pouvoir «BELDI», cynique et arrogant, qu'il soit Tunisois, Sahélien ou Sfaxien, au dépend de la Tunisie profonde, ce qui se traduit toujours par une multiplication des revendications régionales ou sectorielles dans la société et par une demande croissante des groupes de pression, des secteurs de l'économie, des organisations professionnelles…
Tous n'aspirent qu'à intervenir à des différents niveaux de prise de décision afin d'influencer directement ou indirectement les processus d'élaboration, d'application ou d'interprétation des mesures législatives et des politiques du gouvernement…
C'est pourquoi, le Chef du Gouvernement tant attendu par les Tunisiens, devrait être un homme ou une femme apolitique, une personnalité exceptionnelle profondément patriote, doté d'un grand sens de l'Etat, ferme, déterminé, ouvert au dialogue et proche des préoccupations populaires.
Son Gouvernement devrait être constitué d'une équipe restreinte, soudée, formée de compétences nationales reconnues et ne comptant pas plus d'une quinzaine de ministres et une dizaine de secrétaires d'état. Trois Vice-Premier Ministres devraient coordonner l'action des principaux pôles ministériels.
Un pôle sécurité et réforme de l'Etat confié à Un vice Premier Ministre, assisté par deux ministres, serait en charge de la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, les affaires intérieures, les collectivités locales, la réforme de l'aménagement du territoire et de l'Administration Publique et bien sur la préparation des prochaines élections municipales.
Un pôle économique dirigé par un Vice Premier Ministre assisté par quatre Ministres et qui aura la charge de coordonner l'action gouvernementale dans les départements de l'emploi, la formation professionnelle, la planification, les finances, l'agriculture et la pêche, l'industrie, le commerce, le tourisme, le transport, les télécoms et les nouvelles technologies.
Un pôle diplomatique confié à un vice Premier Ministre assisté par un ministre et un secrétaire d'état qui aura la charge de coordonner l'action du gouvernement dans les domaines des relations internationales, des communautés tunisiennes expatriées, la coopération internationale, l'investissement étranger et la communication extérieure.
Quant aux départements de la défense nationale - la justice - la santé publique - l'éducation, l'enseignement et la recherche scientifique et technologique - les affaires sociales, la femme et la famille - la culture, l'identité nationale, la communication et la jeunesse et sport, Ils devraient être gérés par des ministres ou des secrétaires d'état qui travaillent sous la responsabilité directe du Chef du Gouvernement ou/et du Président de la République.
Enfin, et afin de promouvoir l'efficacité et développer chez les membres du gouvernement un esprit de solidarité, de discipline de travail et de confiance en soi, chaque chef de département ministériel devrait travailler sur la base d'objectifs annuels clairs, bien définis et réalisables qui lui seraient assignés par le Chef du Gouvernement ou par le Président de la République.
Cette méthode de gestion par objectif permet d'établir un équilibre adéquat entre le leadership, l'esprit d'initiative et la performance, d'une part, et le contrôle ainsi que la conformité aux politiques définies d'autre part, car il faudrait absolument intégrer la bonne gouvernance dans les valeurs et les mécanismes de l'Etat. Elle seule pourrait assurer le leadership, l'intégrité et la transparence dans le processus de prise de décision à tous les niveaux de gouvernement pour que chacun puisse répondre de ses actes, de ses décisions et de ses résultats.


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