Hypocrisie ? Deux poids, deux mesures ? Sihem Badi, ancienne ministre de la Femme, ne dément pas à sa réputation de quelqu'un qui ne craint pas le ridicule. Sa prise de position dans l'affaire de Yassine Ayari est une confirmation supplémentaire. Suite à la condamnation de ce blogueur qui a dévoilé des secret-défense liés à l'armée, Mme Badi a qualifié le procès de honteux et considère que l'atteinte aux libertés est une ligne rouge. D'après elle, il n'y a aucun sens à ce que l'on fasse des jugements à la tête du client et que ce qu'a dit Ayari n'est pas pire que ce qu'ont dit d'autres un millier de fois. Et Sihem Badi de promettre de ne pas se taire face à cette situation.
Pourtant, Sihem Badi applique elle-même ce qu'elle reproche aujourd'hui aux juges, du temps qu'elle était ministre. Juste, pour rappel, c'est bien elle qui a déposé plainte contre une jeune étudiante de 20 ans qui l'avait diffamée. Au cas où Mme Badi l'aurait oublié, la jeune étudiante s'appelle Marwa Maâlaoui, elle a été condamnée à trois mois de prison ferme et son tort était d'avoir levé une pancarte insultant la ministre, durant une manifestation dénonçant le comportement odieux de cette ministre dans l'affaire du viol d'une enfant dans une crèche. Mme Badi, elle-même, n'a pas prononcé un mot quand des journalistes étaient traduits, sous la troïka, devant le tribunal militaire. Qu'elle défende aujourd'hui Yassine Ayari qui appelait à dresser des potences, diffamait les officiers de l'armée et le ministre de la Défense en pleine guerre contre le terrorisme, n'empêchera pas la justice de suivre son cours normal. Le hic, c'est qu'elle manipule ouvertement l'opinion publique en se mettant dans la robe d'une défenseur des libertés, alors qu'elle n'en a jamais défendu aucune lorsqu'elle était ministre !