Le Forum international de Réalités a débuté, en ce jeudi 23 avril 2015 et se poursuivra le vendredi 24. La 18e édition du Forum se tient sous le thème « La Tunisie post-élections et les enjeux régionaux ». La séance d'ouverture s'est tenue en présence de plusieurs personnalités du monde politique, économique et médiatique. Taieb Zahar, président du Forum et du Groupe Réalités a ouvert la session, aux cotés du représentant de la Fondation Friedrich Ebert, Gerd Emile Lieser, du président de l'IEMED, Sénen Florensa et de l'ancien ministre des Affaires étrangères français, Hubert Vedrine. L'ambassadrice de l'Union européenne en Tunisie, Laura Baeza devra également rejoindre le Forum. Au cours de la séance inaugurale, Taieb Zahar a déclaré que la nouvelle édition du Forum aborde un grand sujet d'actualité, se tenant à un moment où la Tunisie est à la croisée des chemins, à un moment crucial qui rappelle la gravité des menaces terroristes qui guettent le pays et l'énormité des défis politiques, économiques et sociaux que la Tunisie sera amenée à relever, dans un contexte régional incertain. M. Zahar explique que toute cette situation exige du temps et des réformes profondes : « La Tunisie, seule expérience aboutie de ce qu'il est convenu d'appeler printemps arabe, n'aura la chance de s'en sortir qu'à la faveur d'un engagement à la fois effectif et conséquent de la communauté internationale et le soutien des pays frères et amis ». Et d'ajouter que si un tel soutien tarde à se concrétiser, le processus global de la transition démocratique en Tunisie risquera d'être hypothéqué, au regard de la complexité de la conjoncture et de la persistance des pressions exercées sur les ressources budgétaires et de l'inadéquation entre les ressources et les moyens ; « La Tunisie risquera de connaitre une longue période d'instabilité ».
Pour les intervenants, l'expérience tunisienne, exemple à suivre dans le monde arabe, se doit de continuer à aller de l'avant et à se développer, tout en étant confrontée à un contexte local et régional incertain. Les défis sécuritaires et économiques ont été au cœur des interventions, alors que l'attentat perpétré contre le musée national du Bardo a frappé un secteur vital de l'économie tunisienne, le tourisme. Gerd Emile Lieser a réitéré son soutien à la Tunisie : « Nous savons combien la réussite du pays, qui a dépassé la période transitoire, est inattendue et exceptionnelle dans la région, ce qui justifie l'intérêt et la solidarité que nous lui portons ». Sélen Florensa a pour sa part exprimé son émotion de pouvoir rendre hommage à la réussite des Tunisiens après tout un processus, certes semé d'embuches mais qui a tout de même abouti à une Constitution moderne et à l'installation d'une culture du consensus, grâce aux efforts de la classe politique et à une société civile engagée et forte. De son coté, Hubert Verdine a souligné la pertinence des thèmes qui seront abordés lors du Forum et qui permettront de dessiner les contours de solutions et un plan d'action stratégique pour le pays. Il a tenu à adresser un message d'admiration et de sympathie à la Tunisie qui a accompli ce qu'aucun autre pays dans la région n'a pu faire : installer les bases d'une démocratie pérenne au sein de la coopération et du consensus, tout en insistant sur le fait que les forces vives tunisiennes ont réussi à faire entrer les islamistes dans le processus démocratique, ce qui est un fait louable.