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Les relations Tunisie-Libye : Un froid qui s'installe
Publié dans Business News le 20 - 05 - 2015

Nos relations avec la Libye ont connu des hauts et des bas. Au lendemain de la chute du régime de Kadhafi, la Tunisie entretenait des liens solides et harmonieux avec les nouvelles autorités en place dans ce pays. Cependant, au fur et à mesure des événements secouant la Libye, ces relations ont viré à l'aigre. La décision de rouvrir le consulat de Tunisie à Tripoli n'est pas passée sans mal. Lecture.

Depuis février 2011, date de l'éclatement de la guerre en Libye, notre pays accueille, inlassablement et sans répit, des milliers de réfugiés libyens fuyant les combats. Malgré la situation économique précaire et les risques sécuritaires de ces afflux massifs, la Tunisie a laissé ses frontières ouvertes et n'a jamais claqué la porte au nez des Libyens qui viennent s'y abriter avec leurs familles.

Loin des violents affrontements qui sévissent en Libye depuis maintenant plus de quatre ans, beaucoup de Libyens ont trouvé en Tunisie un refuge sûr et confortable pour vivre tranquillement, à l'abri des combats qui font rage dans leurs villes. De leur côté, les autorités tunisiennes ont essayé, dans la mesure du possible, de traiter ces réfugiés comme s'ils étaient leurs citoyens. Rappelons que plusieurs élèves libyens ont été intégrés, en 2011, dans des écoles tunisiennes publiques pour recevoir une scolarité comme tous les enfants de leur âge. Les Libyens profitent aussi des produits subventionnés par le contribuable, comme d'ailleurs tous les autres étrangers résidents en Tunisie, aux mêmes prix que les Tunisiens. Ce qui constitue une importante charge supplémentaire pour la caisse de compensation.

Les relations officielles entre la Tunisie et la Libye, bonnes depuis le temps de Ben Ali et du colonel Kadhafi, le sont restées au lendemain de la révolution libyenne. L'hospitalité tunisienne a, certes, joué un rôle signifiant dans ce cadre là. Néanmoins, le soutien politique de la Tunisie aux premières autorités de transition en Libye reste, à l'époque, l'élément le plus déterminant de la solidité de ces relations. Rappelons, à ce propos, que la Tunisie était parmi les premières nations à reconnaitre le Conseil national de transition (CNT).

Depuis, la position officielle de la Tunisie était toujours du côté du pouvoir issu des urnes. Dans leurs déclarations, tous les présidents et chefs du gouvernement tunisiens affichaient un soutien clair à la « légitimité » dans ce pays. Ils appelaient, chaque fois où l'occasion se présente, à privilégier le dialogue entre les différents protagonistes du conflit libyen, sans à aucun moment reconnaitre une autre autorité en Libye à part celle qui est élue.

Après la prise d'otage des deux journalistes Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari, la relation avec les autorités officielles en Libye s'est légèrement tendue, sans qu'il n'y ait jusque-là d'incidents diplomatiques visibles ou échanges de déclarations peu amènes. Lors d'un entretien, en octobre dernier, avec le président de la chambre des représentants (de Tobrouk), Mongi Hamdi, ancien ministre des Affaires étrangères, a tenu son interlocuteur pour responsable de la sécurité des deux hommes. L'ex-chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, a pour sa part convoqué, en janvier 2015, le vice-premier ministre libyen de Tobrouk pour le mettre, lui et son gouvernement, « face à leurs responsabilités ».

Quelques mois plus tard, la relation entre la Tunisie et les autorités de Tobrouk connait de nouvelles fluctuations. Un avion militaire, appartenant à l'armée du général Haftar, a violé, en effet, l'espace aérien tunisien. L'appareil est entré de façon fortuite et n'est resté que quelques secondes dans nos cieux. La réponse de la Tunisie ne se fait pas attendre. Le message était clair et ferme : « La prochaine fois, si cela se reproduit de nouveau, l'avion sera abattu », signale Touhami Abdouli, secrétaire d'Etat au ministère des Affaires étrangères, lors de l'émission Tunis 24/7. Dans le même contexte, le représentant du gouvernement de Tobrouk en Tunisie a été convoqué pour contester cette incursion.

Et ce n'est pas fini. La tension entre Tobrouk et Tunis monte encore d'un cran. Cette fois-ci, c'est Omar Gouiri, président de l'Instance libyenne de la culture et de l'information qui s'en prend dans un langage insolent à la Tunisie et à son président. Il a commencé par écrire le 15 mai sur sa page Facebook : « Essebsi s'embrasera, brûlera et deviendra cendres, parce que la Libye est tel un feu. Elle brûle toute personne qui lui porte atteinte ou qui en dit du mal ».

Puis, il demande, deux jours plus tard, sur un plateau télé, à l'Egypte, aux Emirats et à l'Arabie saoudite d'intervenir en Tunisie pour la débarrasser de l'hégémonie turque et « remettre la boussole dans la bonne direction », enchainant que les Libyens vivant en Tunisie ne doivent rien aux Tunisiens. « Ils ne reçoivent de charité de personne. Ils payent tous les services dont ils profitent : le loyer et les soins ».

Le lendemain de cette déclaration incendiaire, Moez Sinaoui, porte-parole de la présidence de la République intervient pour répondre : « Il s'agit de déclarations irresponsables venant d'une personne irresponsable ». Mardi 19 mai 2015, soit un jour après sa première riposte, il contre-attaque de nouveau, sur Mosaïque Fm, en disant que les propos de M. Gouiri étaient d'une bassesse telle qu'elles ne valaient pas de réplique. Moez Sinaoui ajoute, dans la même émission, que le responsable libyen avait été désavoué par les siens. « Nous les avons appelé et ils l'ont désavoué. Il y a même des députés au parlement de Tobrouk qui ont dénoncé ces propos » a-t-il déclaré.
Les Libyens l'ont-ils fait vraiment ? Et si oui, quel est l'intérêt de désavouer ce responsable au téléphone? Pourquoi cela n'a pas été fait publiquement ?

La réouverture du consulat tunisien à Tripoli, ville sous l'emprise des islamistes, est bien à l'origine de cet acharnement. Les autorités de Tobrouk ont mal apprécié le fait que la Tunisie ait des relations avec leur ennemi de l'ouest. Il s'agit pour eux d'une reconnaissance diplomatique. La rencontre de Béji Caïd Essebsi avec Ali Al-Sallabi, l'une des figures de Fajr Libya, a, pour sa part, ravivé les tensions entre Tunis et Tobrouk. Pour eux, il ne s'agit pas seulement de reconnaitre « le pouvoir » installé à l'ouest, mais aussi de normaliser avec lui.

Pour justifier la réactivation de son consulat à Tripoli, la Tunisie annonce via son ministre des Affaires étrangères qu'elle souhaite garder une attitude neutre face à ce qui se passe en Libye. Cependant, cette décision a d'autres raisons plus plausibles. Il ne faut pas oublier, en effet, que notre voisin limitrophe c'est Fajr Libya et non le gouvernement de Tobrouk. De ce fait, la Tunisie est en quelque sorte acculée à composer avec les islamistes qui rodent près de ses frontières, estime-t-on.


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