Le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, a donné une interview au site web de la chaîne Al Arabiya dans laquelle il est revenu sur le dernier attentat terroriste à Sousse qui a fait 38 morts. Il a indiqué que la guerre contre le terrorisme n'est pas la seule affaire de la sécurité et de l'armée, mais il faut une mobilisation populaire nationale globale, parce que le terrorisme frappe l'Etat, la révolution et l'islam. Rached Ghannouchi a appelé à soutenir le gouvernement de Habib Essid dans la guerre contre les groupes radicaux, précisant que l'Etat ne s'effondrera pas. Une réponse à la déclaration de Béji Caïd Essebsi qui a dit que « s'il y a une nouvelle frappe terroriste, l'Etat s'effondrera» ? Non, le président d'Ennahdha défend la déclaration du président de la République et la justifie par la volonté de BCE de donner une « onde de choc positive » pour avertir sur le danger imminent. Rached Ghannouchi critique la nonchalance d'un large pan de Tunisiens devant le danger terroriste leur demandant de prendre conscience que le pays est entré en guerre contre le terrorisme. Quant à l'état d'urgence décrété, M. Ghannouchi précise qu'il comprend sa nécessité, bien que la base demeure la liberté, puisque cet état d'urgence vise à faire éloigner un danger imminent et une menace certaine visant le pays et les gens. « Nous faisons partie du gouvernement et si le gouvernement a pris cette position, nous le soutenons et nous n'avons pas de position différente », a précisé le leader d'Ennahdha.
A propos des mosquées, Rached Ghannouchi a indiqué qu'il soutient la position gouvernementale, puisque toutes les mesures prises ont été professionnelles et n'ont pas d'empreinte politique « et nous ne pouvons que les soutenir. Nous sommes pour l'application de la loi, sans distinction et sur tout le monde. Dans ce sujet, nous nous devons d'appliquer la loi dès lors qu'on constate un abus et des violations et non en attendant qu'il y ait des catastrophes. » Interrogé sur les appels à la démission du gouvernement, Rached Ghannouchi a répondu qu'il n'y a pas une personne sensée qui appelle à la dissolution ou à la démission d'un gouvernement en pleine guerre qui vise l'Etat, les citoyens et leur sécurité. « En cas de guerre, tout le peuple doit se mobiliser derrière le gouvernement. Dans les démocraties occidentales, quand il y a des crises, l'esprit de l'opposition et du pouvoir disparait au profit de l'unité nationale ».