« La guerre contre le terrorisme est une guerre nationale et devra supplanter toutes les autres. Les batailles partisanes, idéologiques et entre les régions devront être reléguées au second plan étant donné que l'Etat est en danger aujourd'hui » a affirmé Rached Ghannouchi, leader d'Ennahdha. Dans une interview accordée hier, mercredi 22 juillet, à Radio Jeunes, Ghannouchi a rétorqué, dans le même ordre d'idées, aux propos du président de la République, Béji Caïd Essebsi qui a affirmé que « l'Etat s'effondrera en cas d'une nouvelle attaque terroriste », en disant que cela n'arrivera pas mais que le chef de l'Etat a simplement voulu mettre en garde et alerter sur la gravité de la situation. Au sujet de la situation dans la Libye voisine, Ghannouchi a affirmé que « le terrorisme est un combat de tous et qu'il ne faut pas croire que la Tunisie peut être en sécurité alors que ses voisins, l'Algérie et la Libye, ne le sont pas ». Et d'insister : « Il faut penser à une sécurité conjointe. Il faut arrêter de faire porter le chapeau au peuple libyen. Le terrorisme est un fléau mondial. Au lieu d'accuser les autres pays, il faut tendre la main aux Libyens qui combattent le terrorisme. Les Tunisiens sont aussi responsables d'actes de terrorisme et de vandalisme en Libye ». Il est aussi revenu sur la construction du mur devant séparer les deux pays affirmant qu'il s'agit d'une solution provisoire, qui a des répercussions négatives sur la vie des populations vivant près des frontières appelant ainsi la Tunisie « à ne pas penser uniquement au côté sécuritaire ». « Nous voulons que la Libye soit unie et nous devons réunir toutes les parties. Dans ce sens, la Tunisie [NDLR : Taïeb Baccouche, ministre des Affaires étrangères] a essayé récemment d'agir en vue de cette réconciliation mais ces efforts ont été en deçà de ce qui était requis».
Par ailleurs, le président d'Ennahdha est également revenu sur sa visite en Algérie, au début du mois courant, affirmant que cette visite, de « diplomatie populaire », s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres servant à consolider les relations avec le voisin algérien, dictée par la situation, notamment sécuritaire, prévalant dans la région. « Cette visite a également permis d'éclaircir certains points notamment le mémorandum d'entente conclu suite à la visite de BCE aux Etats-Unis », dit-il précisant qu'il s'agit d'un accord par lequel les USA affirment leur soutien moral et politique et qu'il ne s'agit nullement d'un accord militaire entre les deux pays impliquant l'installation d'une base américaine sur le sol tunisien. Allégations qu'il réfute fermement.