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Cachez leur ce baiser qu'ils ne sauraient voir
Publié dans Business News le 17 - 08 - 2015

A l'actualité cette semaine, la Fête de la Femme, la polémique de la Loi de la réconciliation qui ne désenfle pas et le voile à l'école.

Les sujets devraient intéresser tout un chacun, mais ce qui a le plus buzzé, c'est ce baiser échangé au cours d'une cérémonie de mariage, devant les huissiers et la famille.
Dans la culture tunisienne, et arabo-islamique en général, les mariés ne s'embrassent pas en public, même au moment où ils ont été déclarés mari et femme. Dans cette culture arabo-islamique, on n'aime pas l'amour, on n'aime pas les baisers et on peut même vous condamner à de la prison ferme pour attentat à la pudeur pour un simple baiser en public. Dans cette culture arabo-islamique, on n'est pas choqués de voir des Daechiens égorger des êtres humains, on n'est pas choqués par les images sanglantes des guerres, seul un baiser choque dans cette culture où tout tourne autour du cul.

L'autre polémique de la semaine a été déclenchée par Béji Caïd Essebsi par son discours du 13-Août. Le président de la République s'est indigné du fait que des fillettes soient obligées de porter le voile alors que la Tunisie est l'un des pays avant-gardistes dans l'éducation. Il s'est juste indigné et voilà que les obscurantistes de tous bords, notamment les politiques qui étaient au pouvoir, ont commencé à crier au scandale. Les uns parlent de liberté, les autres parlent des droits de libre éducation des parents de leurs enfants et d'autres parlent de religion et ses obligations en rappelant la fatwa que « dès qu'une fille a ses règles, elle se doit de porter le voile ». C'est quoi le voile ?
Du temps du prophète, les femmes circulaient cheveux à l'air. Seules les femmes de la bourgeoisie et de la haute classe mettaient le voile, par coquetterie et pour se distinguer des autres femmes du petit peuple. Les esclaves étaient carrément vendues à poil sur les marchés publics et cela faisait partie de l'ordre naturel des choses. C'était déjà à l'époque du prophète et cela s'est poursuivi jusqu'au début du XXème. Encore faut-il connaitre l'Histoire pour le savoir. C'est quoi le voile ?
Le coran n'oblige nullement la femme à porter le voile. Autrement, on aurait obligé toutes les femmes, y compris les esclaves, à le porter. Outre son aspect culturel, bourgeois et coquet, le voile a été recommandé par le prophète. On le trouve dans la « sunna » et non dans le « coran ». Encore faut-il bien connaitre le coran et bien interpréter la sunna pour le savoir. C'est quoi le voile ?
Il est destiné à cacher le corps de la femme pour que celui-ci ne provoque pas les pulsions sexuelles des hommes. Une femme ne doit pas être désirable par d'autres hommes. Peut-être qu'ils veulent qu'elle soit désirée par des femmes ? Passons !

Si un parent estime que sa fille de 10 ans est susceptible d'être désirée par des hommes, et qu'il doit de ce fait la voiler, c'est que ce parent vit dans une jungle ou qu'il est lui-même un obsédé sexuel. Dans un cas comme dans l'autre, l'affaire cesse d'être privée et devient d'ordre public. La société se doit de protéger l'enfant en question de ses parents, parce qu'il est inconcevable de considérer, au XXIème siècle, une gamine de 10 ou 12 ans comme une femme capable de forniquer. L'idée même est insupportable.
Avant l'indépendance, les aïeux de ces parents qui veulent voiler leurs filles, refusaient que leur progéniture féminine aille à l'école. « Une fille n'a pas à aller à l'école, elle doit s'occuper de son mari, puis de ses enfants ». Habib Bourguiba est venu et a imposé l'école pour tous, sous peine que les tuteurs aillent en prison. La peur a fait son effet et les filles, jadis cloitrées à la maison, ont pu aller à l'école. Regardez ce qu'elles sont devenues aujourd'hui !
Béji Caïd Essebsi, et en application stricte de la réglementation en vigueur en matière de protection de l'enfant, nationale et internationale, pourrait interdire clairement le voile à l'école.
Sous d'autres cieux, un parent incapable de bien protéger son enfant, se voit carrément retirer sa tutelle. Nous n'en sommes pas encore là en Tunisie, mais on pourrait s'en approcher en condamnant à de la prison ferme toute personne qui oblige sa fille pré-pubère ou à peine pubère à mettre le voile. Idem pour ceux qui légifèrent dans ce sens, y compris parmi les chefs religieux. Surtout parmi les chefs religieux. Décréter qu'une gamine doit porter le voile est un crime contre l'enfance, je ne saurais l'interpréter autrement.

L'autre point relatif au 13-Août date de plusieurs décennies. Les discriminations à l'encontre de la femme continuent dans nos textes. Il faut les rappeler chaque année et autant de fois qu'il faut, jusqu'à ce que l'on abolisse définitivement ces textes. Je parle notamment de la question de l'héritage et du droit de la Tunisienne d'épouser qui elle veut. Pour le moment, et en se basant sur les textes religieux qui n'ont plus lieu d'être avec la liberté de conscience garantie par la constitution de 2014, la femme hérite moins que l'homme. Si le Tunisien a le droit de se marier avec qui il veut, la Tunisienne, elle, doit obliger son futur époux à passer devant le mufti pour se déclarer musulman. Et si elle épouse un Tunisien qui n'est pas musulman ? Le texte ne le prévoit pas, car un « Tunisien » est supposé être « musulman » de naissance. Dans notre pays, la religion est un héritage et non une foi. Et dans le texte religieux, un « musulman » qui cesse d'être « musulman » est condamné à mort. En clair, il ne peut pas se marier avec une musulmane, puisqu'il est supposé être mort. C'est encore avec ces textes et avec cet esprit qu'on légifère en Tunisie en 2014 ! Et dire que les islamistes ont perdu les élections !
Reste qu'en matière d'égalité, les hommes également ont des choses à réclamer. Et les féministes ne parlent jamais ou presque des avantages de cette discrimination. Paradoxalement, elles en profitent lorsqu'elles ont la possibilité, tout en criant sur tous les toits la question de l'égalité. Il s'agit de cette législation qui impose aux pères de payer la pension alimentaire. La mère, qu'elle soit riche ou pas, qu'elle soit bien rémunérée ou non, le législateur ne prend pas en compte sa responsabilité de prendre en charge matériellement ses enfants. C'est toujours l'homme qui paie et c'est aussi une inégalité, qui n'est pas moins injuste que les autres inégalités (il est vrai nettement plus nombreuses) subies par les femmes.

Quatre ans après la révolution, voilà encore où on en est. En pleine crise économique, alors que le chômage bat son plein, le débat public continue à tourner autour d'un baiser dans un mariage, du droit de l'enfant de vivre son enfance et du droit de la femme de vivre sa vie.
Les violentes injustices subies par nos enfants et par nos femmes, mais aussi par nos hommes, par le fait de lois archaïques et d'une culture rétrograde et liberticide, doivent cesser conformément à la Constitution de 2014 qui, sans ambigüité, garantit l'égalité entre l'homme et la femme et protège l'enfant.


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