La commission tunisienne de l'analyse financière a transmis, le 19 août 2015, aux autorités judiciaires le dossier d'un candidat à l'élection présidentielle de 2014 après qu'il ait été prouvé qu'il a bénéficié d'un financement étranger s'élevant à 4,6 millions de dinars. La commission a pris cette mesure à la demande de la Cour des comptes, qui a constaté des dépôts de fonds inhabituels venant de l'étranger sur les comptes bancaires personnels de nombre de candidats à la présidence. Ces données font partie du rapport, publié aujourd'hui, et qui a été remis aux trois présidents.
Il apparait dans ce rapport que des transactions frauduleuses ont eu lieu, notamment d'une association appartenant à l'un des candidats et qui aurait financé sa campagne à hauteur de 700 mille dinars.
Cette association, qui n'a pas été nommée dans le rapport, a dépensé le montant cité pendant la campagne présidentielle, entre-autres, pour le paiement d'opérations au profit d'entreprises opérant dans l'audiovisuel à hauteur de dix mille dinars ainsi qu'un cabinet de consulting avec une valeur de 78 mille dinars et d'une société de communication avec sept mille dinars, en plus d'avoir honoré des dépenses pour certaines manifestations et pour la location de voitures.
Selon le rapport général concernant les résultats de la surveillance du financement de la campagne présidentielle de 2014, cette association a reçu un financement extérieur provenant de deux pays étrangers à travers une ambassade à Tunis et d'une agence d'aide internationale. Ce financement est estimé à un million de dinars.
La commission a procédé à une surveillance des comptes bancaires des associations soupçonnées d'être en contact avec les candidats à la présidentielle qui ont reçu un financement externe durant 2014.
Il est à rappeler que l'article 18 n°20/2014 de la commission électorale stipule que ce type de financement dissimulé et le fait d'orienter des ressources financières publiques ou privées, sans autorisation, en faveur d'une liste ou d'un candidat ou d'un parti, est illégal. D'après le même texte, est considérée comme un financement dissimulé, la participation des associations dans des activités visant à promouvoir un candidat, une liste ou un parti.