L'inspecteur général de la sûreté nationale, Taoufik Bouaoun, a été l'invité, lundi 14 septembre 2015, de la nouvelle émission "Prime Time" de Sofiène Ben Farhat et Hassen Hameli sur Radio Med, où il est revenu sur plusieurs sujets sécuritaires importants. Taoufik Bouaoun a indiqué que des manquements ont été constatés dans la protection des ambassades et des missions diplomatiques en Tunisie. Pour y remédier, une surveillance intelligente a été mise en place. D'ailleurs, plusieurs opérations blanches ont été mises en œuvre aux environs de l'ambassade américaine justement pour déterminer les lacunes et les résoudre. En outre, 19 opérations blanches ont été effectuées dans des hôtels des régions côtières.
M. Bouaoun a admis que depuis 2011 certains recrutements dans les corps sécuritaires n'étaient pas judicieux : les candidats n'ayant pas les qualités et critères requis pour le métier. D'ailleurs 5 ou 6 agents ont été interpelés pour avoir collaboré avec les réseaux de contrebande ou de terrorisme, très liés, a-t-il précisé. En outre, l'enquête a prouvé que certains éléments ont collaboré directement via les réseaux sociaux, le téléphone ou des rendez-vous directs avec des membres de ces réseaux, a-t-il indiqué. Il a ajouté qu'un établissement sécuritaire ne peut pas attendre jusqu'à la clôture des investigations et que les décisions dans ce genre de dépassements doivent être instantanées pour contrer toute infiltration du système sécuritaire, d'où le licenciement de 110 agents sécuritaires de tous les corps sécuritaires.
Taoufik Bouaoun a, en outre, nié la présence d'une police parallèle en Tunisie tout en concédant que certains veulent atteindre leurs objectifs à tout prix sans tenir compte des conséquences. Pour lui, au ministère de l'Intérieur, on n'a pas le droit d'appartenir ou de traiter avec un parti politique, car les agents sont les garants de la démocratie et de la liberté, donc ils doivent être neutre. Concernant les atteintes verbales ou physiques subies par certains citoyens, il a pris l'engagement ferme et absolu de se dresser personnellement devant ce genre d'abus, rappelant que les cas avérés ont été transférés devant la justice et que les agents qui ont été condamnés ont été limogés.
Autre point, M. Bouaoun a parlé des grands chantiers du ministère. Il a évoqué l'étude d'un projet d'installation d'une vidéo surveillance dans les grandes villes tunisiennes. Il a également évoqué la mise en place dans les mois qui viennent des cartes d'identité et des passeports biométriques. Par ailleurs, la restructuration du système de surveillance sécuritaire dans les rues et celui de l'inspection du rendement des agents sur le terrain est actuellement en cours avec la coopération du PNUD et de l'Union européenne. Concernant les récents dépassements constatés aux aéroports de Tunis-Carthage (passage illicite d'un passager) et de Djerba (vol de devises d'un touriste), il a précisé que les agents impliqués ont été suspendus.
Autre sujet abordé, le rôle de la femme dans le système sécuritaire : un rôle qui sera développé. D'ailleurs, Taoufik Bouaoun a indiqué que pour la première fois de l'histoire de la Tunisie, une femme commissaire supérieure de police a été nommée à la tête d'un district de police des Jardins de Carthage, où elle sera responsable des trois brigades, de 4 à 5 postes de police et de plus d'une centaine d'agents. Elle aura la responsabilité de sécuriser la zone des Jardins de Carthage, les manifestations et les circuits présidentiels outre le fait de fournir différents services aux citoyens. L'entrée de la femme dans des postes clé des établissements sécuritaires va permettre d'adoucir le rendement sécuritaire et d'appliquer le principe de parité. «Ne cédez pas votre liberté, mais la liberté réclame l'ordre !», a conclu Taoufik Bouaoun.