Noureddine Taboubi reçoit Zied Dabbar après l'attaque contre l'UGTT    Chaima Issa interrogée puis laissée en liberté par l'unité antiterroriste    Décès du comédien égyptien Sayed Sadek    Ouverture à partir d'aujourd'hui des inscriptions scolaires en ligne pour 2025-2026    Economie tunisienne : le Fonds monétaire arabe table sur une croissance autour de 3,2 % en 2025    GPT-5 d'OpenAI lancé : la nouvelle révolution de l'intelligence artificielle est là    Investissements en forte hausse en Tunisie grâce au projet touristique de Jendouba    Pour demander la fin de la guerre : Des proches de sionistes détenus dans le territoire lancent une flottille au large de Gaza    Ahmed Jaouadi : «Mon accueil par le Président de la République est un message d'encouragement à l'excellence»    Médicaments introuvables en Tunisie : un calvaire de 10 ans, à qui la faute ?    Risque-t-il d'y a voir une pénurie d'oeufs dans les marchés?    Nabeul : mort d'un homme dans une collision entre deux motos    Ooredoo lance Ooredoo Privilèges : une nouvelle expérience digitale pour renforcer le pouvoir d'achat des clients    Météo en Tunisie : températures entre 30 et 34 au niveau des côtes et des hauteurs    Hatem Ben Youssef : une parure de mariage coûte au moins 4500 dinars    Immobilier en 2025 : des prix qui montent, des acheteurs qui fuient    Tunisie : libération du directeur régional de la Sûreté nationale de Nabeul    Chokri Elbahri : dix élus ont déposé deux plaintes visant le ministère de l'Industrie    Tunisie : un juge révoqué placé en détention pour corruption présumée    Attaque du siège de l'UGTT : Sami Tahri évoque un scénario préparé et toléré par le pouvoir    Tremblement de terre de magnitude 6,2 au large de Taïwan    CSS : Ali Maâloul et 7 nouvelles recrues débarquent !    Entrée en vigueur des surtaxes de Trump : le monde cherche un compromis    Passeports diplomatiques : l'Algérie impose des visas aux Français    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Ooredoo lance Ooredoo Privilèges    Le ministre de la Jeunesse et des Sports reçoit Ahmed Jaouadi    Bourses d'études au Maroc et en Algérie pour les bacheliers tunisiens 2025 : 115 bourses proposées    « Arboune » d'Imed Jemâa à la 59e édition du Festival International de Hammamet    JCC 2025-courts-métrages : l'appel aux candidatures est lancé !    Ahmed Jaouadi décoré du premier grade de l'Ordre national du mérite dans le domaine du sport    Météo en Tunisie : temps clair, températures en légère hausse    Russie – Alerte rouge au volcan Klioutchevskoï : l'activité éruptive s'intensifie    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    Sous les Voûtes Sacrées de Faouzi Mahfoudh    Disparition d'un plongeur à El Haouaria : Khitem Naceur témoigne    30ème anniversaire du Prix national Zoubeida Bchir : le CREDIF honore les femmes créatrices    Ahmed Jaouadi décoré de l'Ordre du Mérite sportif après son doublé mondial    Macron dégaine contre Alger : visas, diplomatie, expulsions    La Galerie Alain Nadaud abrite l'exposition "Tunisie Vietnam"    Alerte en Tunisie : Gafsa en tête des coupures d'eau    Consulat tunisien à Benghazi : ouverture officielle !    Vague d'indignation après le retour ignoré d'Ahmed Jaouadi    La mosquée Zitouna inscrite au registre Alecso du patrimoine architectural arabe    Orchestre du Bal de l'Opéra de Vienne au Festival d'El Jem 2025 : hommage magique pour les 200 ans de Strauss    Le Théâtre National Tunisien ouvre un appel à candidatures pour la 12e promotion de l'Ecole de l'Acteur    Le Quai d'Orsay parle enfin de «terrorisme israélien»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Bienvenue en terre d'Islam
Publié dans Business News le 26 - 09 - 2015

La Mecque, terre des pauvres, des laissés pour compte et des persécutés. Là où on respire la spiritualité, où on transpire la sainteté et où on se rapproche de Dieu. Des lieux saints où on oublie les considérations futiles de ce bas monde. Ici pas de classes, pas de races, pas de castes, les musulmans sont tous fils d'Adam et d'Eve. Les hommes s'habillent de simples draps blancs, n'affichent aucun signe extérieur de richesse et effectuent les mêmes gestes, dans un rituel humble et humain et qui rapproche des pèlerins venus des quatre coins du monde les uns des autres.

La Mecque, c'est aussi là où on se fait piétiner comme des moins que rien, où on se fait trainer comme du bétail où les plus fortunés ont plus de chance de s'en sortir que les autres. Hôtels 5*, malls de luxe, guides touristico-religieux et voyages organisés, les plus fortunés peuvent aspirer à un séjour des plus confortables en lieux saints. Les autres, les pèlerins lambda, ceux qui ont économisé des années pour se payer ce voyage « d'une vie », se voient traiter comme des humains de seconde zone. Un minimum de services leur est offert et la mécanique qu'ils sont tenus d'accomplir ne leur est pas toujours correctement expliquée. Des millions de pèlerins perdus, livrés à eux-mêmes et qui ne comprennent pas forcément les indications et les mesures de sécurité qui leur garantiront la vie sauve.

En lieux saints, les fidèles meurent par centaines. Bousculés, étouffés ou écrasés par des grues, ils s'entassent à même le sol et se font ramasser par des pelleteuses. Ces fidèles, dont certains, auront attendu toute leur vie pour fouler de leurs pieds ces lieux saints, se verront mourir dans les lieux de leur convoitise. « Une aubaine » pour ces centaines de fidèles qui auront eu la chance de mourir à La Mecque. Mais il est très peu probable que les musulmans du monde aient prié Dieu pour mourir écrasés par une grue, ou étouffés sous le poids de leurs semblables.

L'horrible bousculade qui a fait plus de 700 morts à Mina le jour de l'Aïd et plus de 800 blessés n'est en effet pas la première et ne sera, sans aucun doute, pas la dernière non plus. Des précédents, tout aussi meurtriers ou même plus, se sont succédés sur La Mecque et le Royaume n'en a visiblement pas tiré les leçons nécessaires. Aujourd'hui encore, Riadh préfère ne pas se reconnaître coupable de failles sécuritaires et d'une organisation défaillante et impute la majorité de la faute aux pèlerins, accusés de ne pas avoir « su se restreindre aux mesures de sécurité qui leur ont été imposées ».

En ces lieux saints où wahhabisme et capitalisme se mélangent, on n'en a que faire de la valeur de la vie humaine. Les morts sont entassés comme du bétail tué en ce jour de l'Aïd et les dépouilles sont jetées sur des camions de fortune avant d'être inhumés à la pelle.

Ici, en ces lieux saints, le pèlerinage, l'un des cinq piliers de l'islam, s'apparente plus à un business qu'à une communion spirituelle. Dans ce pays riche qui accueille chaque année plus de pèlerins que ses structures sont prêtes à supporter, s'investit plus dans la propagation du wahhabisme que dans la protection de ses pèlerins.

L'Arabie saoudite n'en a que faire de ces pèlerins que le Royaume accueille chaque année et qui ne font que renflouer des caisses qui débordent. En plus des hydrocarbures, les gains du pèlerinage (hajj et autres omras à profusion) servent chaque année à permettre au royaume wahhabite de bénéficier de quelques milliards de dollars supplémentaires. Ces accidents feront-ils de La Mecque une destination à risque ? Sera-t-elle bannie par les voyageurs du monde ? Les pays émettront-ils des restrictions de sécurité à l'adresse de leurs ressortissants ? Qui se risquerait à un tel blasphème ? Comment interdire le royaume de Dieu aux fidèles ? Comment barrer la route des lieux saints à des milliers de musulmans à la recherche d'un pardon qu'ils espèrent connaitre en accomplissant ce dernier rite. Accomplir le hajj et mourir. Voilà qui est fait pour des centaines d'entre eux.

Pour les plus pragmatiques, en revanche, les critiques restent timides face à ce drame. Du côté de chez nous, on adresse ses condoléances au pays qui en est responsable. Béji Caïd Essebsi envoie un message de condoléances au roi saoudien exprimant la solidarité de la Tunisie avec le royaume d'Arabie saoudite suite à ces événements douloureux. Douloureux pour qui au juste ?

A quoi s'attendre de la part d'un pays qui consacre, aujourd'hui encore, des pratiques moyenâgeuses qu'on arrive à peine à croire réelles ? Décapitations en place publique, lapidations de journalistes, crucifixion de jeunes manifestants, et autres jugements tout aussi inimaginables…

Aujourd'hui, l'Arabie saoudite vient d'être choisie à la tête du conseil des Droits de l'Homme à l'ONU. Est-ce le début de la fin ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.