Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, est revenu, dans une déclaration à Mosaïque Fm ce lundi 23 novembre 2015, sur les grandes réformes qui seront entreprises dans l'éducation. «Les Tunisiens n'aiment plus les disputes et la politique, ils veulent parler de choses qui sont en relation et ont des répercussions sur leurs vies et notamment celles qui touchent à leurs enfants», analyse le ministre et le membre dirigeant de Nidaa Tounes. Et d'ajouter «Les parents sont soucieux de l'avenir de leurs enfants et l'éducation est devenue une affaire publique de premier ordre et un débat national, ce qui représente une très grande réalisation», estime-t-il.
M. Jalloul a indiqué que le ministère n'a pas voulu commencer les réformes avant d'entendre tout le monde, dans le cadre de la consultation nationale. Pour lui, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a un grand consensus autour de l'évaluation de la situation de ce secteur ainsi que sur ce qu'il faut faire pour remédier à ses lacunes. Il a précisé que le projet de réforme se fera sur plusieurs étapes et demandera un délai de 5 ans, notant que certaines réformes ont déjà été mises en place comme la suppression de la semaine bloquée, le renforcement de la vie culturelle, la suppression des 25% dans les moyennes du baccalauréat, etc.
Néji Jalloul a estimé que la plus grande réforme dans ce secteur, concerne la carte scolaire, et qui débutera à partir de l'année scolaire prochaine. Il a évoqué, dans ce contexte, la suppression des classes regroupées, la réforme des programmes scolaires, la diminution du nombre de matières, le retour à la séance matinale unique, la réforme du temps scolaire qui n'a pas suivi l'évolution de la société tunisienne, des réformes qui seront mises en place à partir de la prochaine année scolaire.
Le ministre a aussi parlé de la «situation catastrophique» de l'infrastructure des établissements scolaires, notant que le ministère s'est trouvé face à deux solutions : attendre le trésor public qui n'a pas les moyens ou recourir à la société civile et aux parents d'élèves. Le ministère a choisi la deuxième voie qui a permis le réaménagement de 3.000 établissements en six mois bien qu'il reste 3.000 autres à restaurer. Concernant le renforcement sécuritaire, avec la coopération du ministère de l'Intérieur, des patrouilles ont été postées aux alentours des établissements proches des zones menacées.
Réagissant à la décision du Syndicat général de l'enseignement de base d'organiser mardi une journée de colère avec des protestations dans toutes les délégations régionales d'enseignement, le ministre a nié que le gouvernement soit revenu sur ses engagements comme le prétend le syndicat. Il a affirmé ne pas comprendre les raisons de ce mouvement, expliquant que la mise en place des revendications réclame un peu de temps.