Immigration : l'Allemagne tourne brutalement la page Merkel    Bonne nouvelle : PSG – Inter en clair !    Date, heure, chaîne... Où regarder la finale de la Ligue des champions 2025 ?    Ben Arous : Interdiction totale de camping et feux face au risque d'incendie    Loi de finances 2026 : vers une exonération douanière pour la STAM et les sociétés de catering du port de Radès ?    Port de Radès : destruction de 257 tonnes de denrées impropres à la consommation    Pastèques pourries, récolte perdue : ce que révèle vraiment cette image virale    Les technologies émergentes au service de l'entrepreneuriat : l'appel du professeur Tunisien Adel Bouhoula depuis le Koweït    Kaïs Saïed dément ses partisans et renouvelle sa confiance en Brahim Bouderbala    Allègement des sanctions européennes contre la Syrie : Macron prêt à intervenir    L'UA devant la CIJ : la réaffirmation des droits collectifs et individuels des Palestiniens, et donc des obligations d'Israël, est essentielle pour préserver la crédibilité de l'ordre juridique international    Tensions indo-pakistanaises : une explosion secoue Lahore après les frappes indiennes    Un séisme de magnitude 5,1 frappe la Papouasie en Indonésie    Abdelkader Ben Zineb défend le Parlement et critique la position de l'UGTT    Le député Ben Zineb accuse Saloua Abassi d'avoir œuvré à la désintégration de l'Etat    Tunisian Talents United : Mounir Beltaifa appelle à l'unité pour valoriser les talents tunisiens à l'international    Port de Radès : destruction de plus de 250 tonnes de denrées alimentaires avariées    Scandale dans l'organisation de la Omra : un ex-ministre, un patron de chaîne et un voyagiste devant la justice    Moutons de l'Aïd : l'UTAP rassure sur l'offre mais appelle l'Etat à freiner la spéculation [Video]    Blocage de la prime de l'Aïd : la fédération de la santé alerte sur un risque de grève    Le ministre des Affaires religieuses en visite de travail à Djerba    Trump envisage de remplacer « Golfe Persique » par « Golfe arabe » lors de sa visite au Moyen-Orient    viandes rouges : 3 ministères unissent leurs efforts pour développer le secteur    Justice : Leila Jaffel met fin aux fonctions de trois responsables    Sliti fait la différence et envoie Al-Shamal en quarts    La TAA et le TABC unissent leurs forces pour positionner la Tunisie comme hub automobile africain    Abdelaziz Kacem: Il n'y a pas de civilisation judéo-chrétienne    Abdelhamid Mnaja : pas de rationnement d'eau prévu cet été    Transtu : les syndicats menacent d'une grève les 20 et 21 mai    Pluies bénéfiques dans le nord-ouest tunisien    USA – Un juge fédéral bloque les expulsions de migrants vers la Libye    Temps instable : pluies orageuses au nord, fortes chaleurs au sud    Accord de libre-échange entre Londres et New Delhi : un tournant stratégique post-Brexit    Mohamed Ali Nafti rencontre les ambassadeurs de l'UE en Tunisie    Tunisie – Saïed s'entretient avec Bouderbala et Derbali    Voyage sans visa : les destinations ouvertes aux Tunisiens en 2025    Tunisie – Mourad Zeghidi devant la cour ce 15 mai    Tunisie : Le nom de Fares Khaled gravé dans les rues de Palestine    Disney Land bientôt à Abu Dhabi : immersion totale pour les familles du monde arabe    Zaghouan : La 39ème édition du Festival Nesri aura lieu du 17 au 25mai 2025    Espérance de Tunis : El-Sobki et Omri recrutés pour la Supercoupe et la Coupe d'Afrique    CAN U20 – Groupe B (3e journée) – Tunisie-Maroc (Cet après-midi à 16h00) : Rien ne vaut la victoire...    « Le Retour des Phéniciens » : La 2e édition se tiendra dimanche au vieux port de Bizerte    Tunisie : Ariana célèbre sa 29e édition du Festival des Roses du 09 au 25 mai 2025    "Les Enfants Rouges" de Lotfi Achour doublement primé au Festival de Malmö en Suède    Fathi Triki présente "Philosopher en terre d'islam" à l'IFT ce jeudi 8 mai    Masters 1000 de Rome : Ons Jabeur espère rééditer son exploit de 2022    Natation : la Tunisie accueille le 8e Open Masters avec 18 pays représentés    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



A quoi bon continuer avec une Constitution qui ne sert à rien ?
Publié dans Business News le 01 - 02 - 2016

A l'actualité cette semaine, un début de retour à la normale avec des manifestations qui s'estompent et un couvre-feu qui s'allège. Le président de la République est allé faire une tournée au Golfe et celle-ci n'est pas passée inaperçue à Tunis après qu'il se soit attaqué, dans des médias étrangers, aux islamistes et à la gauche extrémiste. Ce qu'avait dit Béji Caïd Essebsi n'est pas tout à fait vrai, mais il n'est pas tout à fait faux non plus. Mais que ce soit vrai ou faux, cela ne se dit pas quand on est à l'étranger, le linge sale se doit d'être lavé en famille. Béji Caïd Essebsi se doit de se rappeler que seuls les populistes qui se réfugient à l'étranger à la moindre crise sont susceptibles d'attaquer leurs compatriotes, sans tenir compte de l'endroit où ils sont.

L'autre fait d'actualité est la démission de Ridha Belhadj de son poste de chef de cabinet du président de la République. Une démission qui pourrait signifier (et j'utilise bien le conditionnel) le début d'un retour à la raison et au bon sens au sein du parti présidentiel. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Avec Hafedh Caïd Essebsi et Mohsen Marzouk, Ridha Belhadj a été l'un des trois coresponsables de la grave crise qui secoue la majorité. Son remplacement par Selim Azzabi semble être un bon signal, le jeune homme est bien connu pour être consensuel, cartésien et efficace en plus de son sens pour le dévouement et la loyauté à l'égard de BCE.
Quant à Mohsen Marzouk et son projet de nouveau parti, on peut lui faire confiance pour ne pas aller loin, tant il ne sait pas ménager sa monture, tenir sa langue et bien s'entourer. Il a suffi de l'habileté d'un journaliste (Boubaker Akacha en l'occurrence) pour qu'il tombe dans le piège et avoue qu'il est lui aussi prêt à gouverner avec Ennadha. C'était pourtant l'élément principal de son fonds de commerce que de dire l'inverse. Admiratrices de Mohsen Marzouk, ne soyez pas trop déçues, vous en verrez d'autres. Espérez juste que votre idole retienne la leçon, quoique ce ne soit pas demain la veille !

Mercredi dernier, le 27 janvier, la Tunisie a officiellement fêté la IIème République. C'est en ce jour de l'an 2014 au milieu de la nuit, qu'a été votée la nouvelle constitution par une écrasante majorité.
Deux ans après, l'impression générale prévalant dans le pays est comme si ce jour là de 2014 et cette nouvelle constitution n'avaient jamais existé. Et cela n'étonne guère, car cette nouvelle constitution ne plait à personne. Les uns la trouvent trop impie, les autres la trouvent trop théocratique. « Dans un Etat théocratique pur, la loi civile et la loi religieuse se confondent et c'est le cas de la Constitution tunisienne », prétendent les uns. « Dans un Etat théocratique, il ne saurait y avoir de lois contraires à la loi divine et c'est le cas de la Constitution tunisienne », renchérissent les autres. Les uns vous disent qu'on ne peut pas se reconnaitre dans une Constitution pondue par Sonia Toumia, Habib Ellouze et Samia Abbou. Les autres vous disent qu'on ne peut pas approuver une Constitution votée par Samir Taïeb, MongiRahoui et IyedDahmani.

Au-delà des raisons subjectives et objectives des uns et des autres, il est un fait indéniable : deux ans après sa promulgation, la nouvelle constitution ne s'impose pas du tout, ni dans nos lois, ni dans nos mœurs. Le mercredi dernier était un jour tout à fait ordinaire et très peu de journaux ont abordé le sujet de cet anniversaire. Très peu de partis ont programmé un événement pour débattre de l'application de cette nouvelle constitution dans notre quotidien. Et si l'on excepte quelques initiatives d'ONG, à l'instar de l'Atuge qui programme un dîner-débat demain à l'hôtel Concorde, qu'animera Khaled Abdeljaoued, la société et les médias agissent comme si cette nouvelle constitution n'avait jamais existé.
Du côté des politiques, on évoque souvent cette nouvelle constitution pour expliquer les échecs. A la présidence de la République, on la cite pour rappeler les prérogatives limitées du président l'empêchant ainsi de mieux faire. Au gouvernement, on la cite pour rappeler que la marge de manœuvre est limitée, faute de majorité au parlement. A l'opposition, on la cite pour épingler la présidence et le gouvernement qui ne la respecteraient pas comme il se doit à leurs yeux.
Du côté des avocats, on rappelle au quotidien que plusieurs lois tunisiennes sont anticonstitutionnelles et devraient, de ce fait, être réformées au plus vite. En attendant, police et magistrats devraient s'abstenir d'appliquer ces lois, répètent-ils en chœur.
Du côté de la police et des magistrats, on rappelle que les lois sont faites pour être appliquées et que c'est vers le législateur que les avocats et justiciables devraient se diriger.
Législateur qui n'a pas le courage d'aller de l'avant parce que certaines lois, aussi anticonstitutionnelles soient-elles (notamment celles qui piétinent les libertés individuelles), rassurent la population. Un pan de la société tient mordicus à criminaliser l'homosexualité, l'adultère, le concubinage, la consommation du cannabis, le prosélytisme...
Du côté des juristes chevronnés enfin, on lève les épaules et on rappelle que plusieurs textes de cette nouvelle constitution sont tout simplement contradictoires.

Si tout le monde est d'accord sur une chose, c'est bel et bien le fait que cette nouvelle constitution ne répond pas aux besoins actuels de la société tunisienne. Paradoxalement, tout le monde semble être également d'accord sur le fait que la Constitution est inscrite dans le marbre et ne doit en aucun cas être modifiée. Du moins pas maintenant.
Or une question toute simple s'impose : à quoi sert une Constitution qui ne répond pas aux besoins de ses sujets ? Pour la théorie ? Pour faire bonne figure et dire que la constitution tunisienne est la plus moderne du monde arabe ? Pour les générations futures ?
Tout cela est très beau, mais on fait comment en attendant ? Gouverner sous un régime parlementaire semble être une mission impossible pour nos politiques. Nous avons des dizaines de lois liberticides qui sont vraiment insupportables, mais la société ne serait pas encore prête pour les changer. Nous avons tous une extraordinaire volonté d'évoluer positivement, mais rares sont ceux qui évoluent réellement dans leur quotidien et joignent les paroles aux actes.
Un jour ou l'autre, on se doit de se regarder en face, de marquer un temps d'arrêt et de nous interroger : faut-il oui ou non continuer avec cette nouvelle constitution ?
Si la réponse est positive, il faut joindre l'acte à la parole et accepter de modifier toutes les lois et toutes les pratiques pour qu'elles deviennent constitutionnelles.
Si la réponse est négative, il faut également joindre l'acte à la parole et avoir le courage de modifier la constitution pour qu'elle puisse servir la société et le Tunisien dans son quotidien.
Le sujet est certes tabou, mais il est grand temps qu'on en finisse avec les tabous qui empêchent la machine de rouler.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.