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Bourguiba n'est pas qu'une statue
Publié dans Business News le 01 - 06 - 2016

La statue équestre de Bourguiba, de retour au centre ville de Tunis, est l'évènement phare de ce mercredi 1er juin. Son héritage et son œuvre sont des sujets qui déchainent les passions depuis des années. Entre ceux qui se réclament du bourguibisme et ceux qui voient en lui le premier dictateur de Tunisie, le combat a toujours été féroce.

Il est incontestable que Habib Bourguiba est un grand réformateur. Il a posé les bases d'un Etat moderne dans la mesure de ce qu'il pouvait faire à l'époque. Certes, il a cassé des tabous et il a « forcé » la marche en avant d'une société encore largement conservatrice, en atteste le Code du statut personnel, pour ne citer que cela. Mais surtout, Habib Bourguiba a mis un pays sur les rails d'un chemin qui était pour lui, clair et sans bavures. Que l'on aime Bourguiba ou pas, on ne peut lui enlever le fait qu'il avait une vision, un objectif et une stratégie pour l'atteindre.

Malheureusement pour la Tunisie, le pays, mis sur les rails par Bourguiba, a arrêté d'avancer il y a belle lurette. Le pays, tant chéri par Bourguiba, est devenu un grand gâteau que se partagent les vautours de l'ancien et des nouveaux régimes. Bourguiba, qui est mort pauvre et qui ne s'est jamais servi dans les caisses de l'Etat, a dû se retourner plusieurs fois dans sa tombe en voyant ce qu'il est advenu du pays pendant des décennies.

Ceux qui se réclament aujourd'hui de Bourguiba et de sa mémoire doivent savoir que son héritage n'est pas figé. Il ne s'agit pas simplement d'inaugurer des statues ou de dresser des stèles, même si cela reste nécessaire pour la mémoire collective. A défaut d'avoir une vision et une stratégie, autant continuer sur le chemin balisé par Habib Bourguiba et se poser des questions utiles. Par exemple, combien d'écoles construites sous Bourguiba n'ont pas été rénovées jusqu'à aujourd'hui ? Combien d'hôpitaux construits sous Bourguiba n'ont pas vu la moindre extension ou la moindre amélioration en termes d'infrastructure ? Quel est le sort des orphelins d'aujourd'hui ? Et on pourrait multiplier les questions dans des dizaines de domaines différents.

Remettre la statue de Bourguiba à sa place ou même en faire construire de nouvelles, est le signe d'une certaine fierté de notre Histoire. Chaque peuple, chaque civilisation a ses héros et ses bâtisseurs et il est nécessaire de leur rendre hommage. Mais il ne faut pas s'arrêter à la symbolique, car se réclamer de Bourguiba est en soi une responsabilité. L'Histoire ne pardonne pas et ça, Bourguiba l'avait bien compris. Ses disciples d'aujourd'hui semblent l'oublier et ils glorifient Habib Bourguiba comme si c'était une œuvre morte, figée, qui s'est inscrite à un certain moment de l'histoire de la Tunisie et qui est finie aujourd'hui. On ne peut pas se réclamer de Bourguiba et laisser faire tout ce qui se fait aujourd'hui en Tunisie.

De l'autre côté, il y a ceux qui voient dans le retour de cette statue la glorification d'un dictateur. Ils s'acharnent alors à traiter Bourguiba de tous les noms et tombent dans un discours émotif et stérile. Certains proposent même de déboulonner l'obélisque dans la même avenue car il symbolise, selon eux, la dictature de Ben Ali. A ce moment là, pour être cohérent, on devrait aussi abattre les écoles, les hôpitaux, les ponts, les chaussées, les universités etc. Ce sont bien des bâtiments faits par Bourguiba ou par Ben Ali, non ? Et puis, imaginons qu'on ne soit pas d'accord avec ce que dit Ibn Khaldoun par exemple, cela nous donne-t-il le droit d'aller déboulonner sa statue ?

En fait ceux qui sont contre le retour de cette statue font preuve de la même ingratitude et de la même ignorance que ceux qui se réclament faussement de l'héritage de Bourguiba. Personne n'a le droit d'effacer un pan entier de l'histoire d'un pays même si ce pan est douloureux. Et puis, il faut savoir que la vraie marque d'un dictateur c'est d'effacer toutes les traces de ce qui existait avant lui. Donc, ceux qui veulent effacer Bourguiba ou effacer Ben Ali nourrissent le même dessein, au fond.

Je doute que l'ambition de Habib Bourguiba ait seulement été d'avoir une statue à son effigie ou une avenue à son nom. Sa vision et son œuvre montrent que c'était un homme patriote qui voulait que la Tunisie soit élevée au rang des grandes nations. Il surpassera toujours nos actuels politiciens par une chose : la conscience du poids de l'Histoire.


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