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Les femmes tunisiennes, ces Wonderwomen de l'artisanat !
Publié dans Business News le 08 - 03 - 2017

Les femmes tunisiennes sont de plus en plus tentées par la création d'entreprise, à la fois mamans et entrepreneures certaines d'entre elles réussissent, en Wonderwomen, à réinventer l'artisanat tunisien qui est en crise profonde depuis 2013. Deux cheffes d'entreprises téméraires et imprégnées du patrimoine culturel tunisien, Sarra Bali fondatrice de Arti Concept et Rania Seket, de la Maison Handmade et une humoriste-artiste, Sarroura Libre, instigatrice de la version artisanale du Pop Art tunisien, ont décidé de rendre leurs lettres de noblesse à l'artisanat tunisien et ont réussi à tirer leur épingle du jeu par la voie des concept store.

« La Tunisie est le seul pays où l'on célèbre doublement la femme, le 8 mars et le 23 aout !» avait fait remarquer l'ambassadeur de l'Union Européen en Tunisie, Patrice Bergamini, lors d'une rencontre sur la Promotion de l'égalité professionnelle Hommes/Femmes en Tunisie, le 14 février dernier. Au passage, il avait ajouté que « Si Wonderwoman existe, alors elle ne peut être que tunisienne ! ». Tonnerre d'applaudissements.
Que ce soit dans le paysage audiovisuel tunisien, dans des postes ministériels ou à la tête d'entreprises, et partout ailleurs, les femmes tunisiennes ne cessent de s'émanciper en menant de véritables combats pour en finir avec le sexisme, les préjugés éculés et encourager à la fois le militantisme et la promotion de l'égalité de genre. C'est aussi le cas dans le secteur de l'artisanat qui, soit dit, célébrera du mardi 14 au jeudi 16 mars 2017 et implicitement de ses femmes qui tentent de donner au secteur l'image de leur émancipation. Certaines d'entre elles ont réussi à mettre à profit ce savoir-faire ancestral au moyen d'une force de vente novatrice : le concept store d'artisanat 100% tunisien. Sarra Bali et Rania Saket en font partie.
Le concept store Arti Concept ou caverne d'Ali Baba de Sarra Bali
Ancienne du milieu de la Finances et fondatrice de Arti Concept, Sarra Bali, a décidé de suivre son instinct et de faire de son hobby un véritable métier. Elle est une illustration de cette femme tunisienne émancipée, patriotique et solidaire. Dans son concept store, à la Marsa, elle livre les raisons de sa reconversion : « Mon objectif premier est la mise en avant de la crème des productions artisanales des 24 régions tunisiennes mais aussi la sauvegarde de notre authentique savoir-faire ». Dans sa boutique, elle met en scène une véritable rétrospective de l'histoire de la Tunisie. On passe aisément de la période phénicienne, à la période romaine puis par le règne des Beys de Tunis pour enfin arriver à la période contemporaine. Au milieu des étoles et foulards calligraphiés de versets de l'hymne national, des broches façonnées sur le modèle des armoiries beylicales, des burnous revisités et incrustés de bijoux calligraphiés en lettres ottomanes, des tee-shirt brodés avec des motifs de piments de Cayenne, des services et des sets de tables ornés d'alphabet phéniciens, Sarra Bali explique que « l'art ancestral de nos régions est une mine d'or pour la Tunisie ». C'est cette valorisation du patrimoine immatériel de la Tunisie par la voie d'un concept store, qui a fait de la boutique de Sarra Bali, une expérience insolite mais aussi séduisante.


Pour mettre en avant le rôle de la femme tunisienne dans la sauvegarde des traditions et la conservation des savoir-faire, elle soutient que l'autre objectif de son concept store est la stimulation de l'employabilité. « Les artisanes de Sejnane constituent un modèle de sauvegarde du patrimoine immatériel tunisien, les techniques qu'elles utilisent pour modeler la céramique sont millénaires et leur ont permis de vivre modestement de leurs œuvres. Je soutiens ces femmes en vendant leurs plus belles poteries dans ma boutique » déclare la fondatrice de Arti Concept. En véritable petit musée de l'art ancestral tunisien, l'agencement de ce bazar moderne fait de ce lieu, un espace de transmission des traditions de nos grands-mères, arrières grands-mères et trisaïeules tunisiennes. Bijoux, pull Fadhila, art berbère côtoient photographies de Brigitte Bardot et de Claudia Cardinale exposés sur les murs, Sarra Bali est arrivé à créer une ambiance à la fois éclectique et nostalgique. « Je veux mettre l'artisanat tunisien à prtée de tous et présenter le meilleur de la Tunisie dans ma boutique » ajoute Sarra Bali, tenant à la main des étoles aux couleurs chatoyantes brodées de versets de l'hymne nationale de Aboukacem Chebbi. Patriotisme, artisanat et esthétique font très bon ménage.
La Maison Handmade ou le fashion tradi-moderne de Rania Saket
Diplômée de l'école supérieure des sciences et des technologies du design de Tunis, Rania Saket, est architecte d'intérieur. Il y a deux an et demi elle fonde la Maison Handmade, le premier concept store en ligne.
Ponchos, couffins classiques de Nabeul ou confectionnés au gout du jour avec des pompons colorés, des rubans de velours ou brodés avec la célèbre Khomsa tunisienne, le site regorge de produits insolites et puristes. On y trouve également des bijoux et boucles d'oreilles en Tanit, des luminaires et des abats jour semi modernes semi traditionnels, des sets de tables en jonc et des verres à thé décorés à la main. L'originalité de Rania Saket réside dans la « recustomisation » des Foutas tunisiennes qu'elle transforme en robe de plage, mettant ainsi en valeur un coté fashion tradi-moderne. Son concept store, qui a été le premier à vendre en ligne des produits artisanaux à l'international, fait appel à de multiples artisans originaires des régions tunisiennes. Comme pour Sarra Bali, le souci de stimuler l'employabilité est également présent chez cette designer qui explique qu'elle faisait appel à des artisans de toute la Tunisie pour avoir des produits diversifiés.
Optimiste, la fondatrice Maison Handmade estime que la sortie de crise de l'artisanat est perceptible. « Les foires, l'innovation grandissante, une offre de plus en plus présente et diversifiée démontrent que le secteur de l'artisanat sort progressivement de son coma » explique-t-elle.
Sarroura Libre ou l'Histoire de la Tunisie version Pop Art
Un troisième parcours de femme est celui de l'humoriste, réalisatrice, peintre et scénariste Sarroura Libre. Du 12 février au 3 mars dernier, ses œuvres placées sous le thème de « Mémoire de Tunisie en Pop Art » avaient été exposées à la galerie d'art Musk and Amber. Des tableaux revisités du leader Habib Bourguiba, du chantre Aboukacem Chebbi, de l'illustre Naima ou encore de l'écrivain féministe avant-gardiste, Tahar Haddad, dans une explosion de couleur attisant à la fois un sentiment de nostalgie et de modernité. Ces œuvres joyeuses peintes à la Andy Warhol permettent de voyager à travers les antres de la culture pop tunisienne. Une idée ludique pour redorer le blason de l'héritage politique et culturel tunisien.


Ce qui rassemble ces trois entrepreneuses qui ont percé dans le secteur de l'artisanat et du pop art est un fort sentiment patriotique et une rage de réussir. Elles sont le visage moderne de la Tunisie, une Tunisie qui veut avancer à grands pas vers la parité et l'égalité professionnelle. Notre pays a été façonné par une multiplicité de civilisations et le savoir-faire qui s'est accumulé durant des millénaires est incontestablement une richesse inépuisable. Une véritable fortune culturelle qui constitue le patrimoine immatériel de la Tunisie. L'amour de la patrie et une certaine vision de l'authenticité ont permis de faire germer et font encore germer des talents. Le rôle joué par la femme dans la sauvegarde des traditions et des savoir-faire est légitimement à célébrer.


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