La Banque de l'Habitat (BH) a repris du poil de la bête, ses résultats s'améliorant d'année en année, prouvant l'efficacité du plan de redressement mis en place, ainsi que de celle du bord et du management en place. Malgré une conjoncture difficile, la banque termine l'exercice 2016 avec un excellent résultat sachant qu'elle affichait à peine trois ans en arrière un déficit de plus de 200 millions de dinars. C'est, donc, dans une bonne ambiance que s'est tenue, jeudi 25 mai 2017, son Assemblée générale ordinaire (AGO) pour l'exercice 2016, sous l'égide de la présidente du conseil d'administration, Amel Medini, et du directeur général, Ahmed Rjiba. Les actionnaires auront droit cette année à un dividende de 0,300 dinar par action, mis en paiement à partir du 12 juin 2017, en plus de l'appréciation du titre boursier de plus de 50% au cours de l'année en question.
La BH a clôturé l'année 2016 avec un résultat net en hausse de 30,4%, passant de 70,58 millions de dinars (MD) fin 2015 à 92,09 MD fin 2016, surpassant les prévisions du business plan, malgré une contribution conjoncturelle exceptionnelle de 6,54 MD et 18,96 MD d'impôt. Son Produit net bancaire (PNB) s'est situé à 307,52 MD en 2016 contre 266,46 MD en 2015, en hausse de 15,4%. L'encours des dépôts et avoirs de la clientèle ont augmenté de 10,6%, situés à 5.194,08 MD et des crédits à la clientèle en hausse de 17,4%, atteignant les 6.272,7 MD. Le coefficient d'exploitation a atteint 45,94%, en baisse de près d'un point par rapport à 2015. Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice 2016 avec un ROA (rentabilité des fonds propres) de 1,12% contre 1,01% une année auparavant, un taux de créances classées de 15,1% contre 17,5% en 2015 et un taux de couverture des actifs classés de 76,2% contre 73% en 2015. Les ratios de liquidité et de solvabilité se sont situés respectivement à 82,59% et 10,03% avec un TIER1 de 7,05%. Le groupe BH a terminé 2016 avec un résultat consolidé de 102,55 MD, en progression de 24,23% grâce à l'amélioration de la situation financière de la TFBank. Le PNB consolidé réalisé s'est accru de 14,20% passant de 279,88 MD à 319,63 MD. Le périmètre de consolidation comprend 12 filiales.
Amel Medini a souligné qu'en 2016, le conseil d'administration a veillé à l'application et au respect des nouvelles réglementations tout en accordant une attention particulière au suivi de l'avancement de la réalisation du plan de restructuration. Elle a estimé que 2016 a constitué l'année charnière et décisive dans l'accélération du processus de restructuration, le déclenchement des projets structurants et la formalisation des contrôle internes. Ahmed Rjiba a noté, quant à lui, que bien que le climat d'investissement demeure imprévisible et une liquidité serrée poussant à une concurrence rude, le secteur bancaire a prouvé sa résilience en continuant à jouer son rôle dans le financement de l'économie tout intégrant les changements réglementaires. D'ailleurs, tous les indicateurs de la BH ont connu une croissance qui a dépassé ses prévisions, d'où l'actuelle révision du business plan. Le DG a, également, annoncé le début du plan social avec une première vague de départ de 74 employés sur l'ensemble des 365 départs prévus sur 3 ans. Ce plan est accompagné par un programme de recrutement ciblé. Autre avancée, la valeur boursière de la BH a enregistré la meilleure performance du secteur avec une appréciation de 51,03%.
Globalement, les actionnaires ont exprimé leur satisfaction par rapport aux résultats de la BH : la banque consolide ses fondamentaux, ses résultats s'améliorent et pour la première fois depuis quelques années ils vont avoir droit à un dividende, un peu bas à leur goût, mais quand même une part de bénéfice, et en plus nette de retenue à la source puisque prélevée de ceux réalisés avant 2014. Ouvrant le débat, une actionnaire a appelé le conseil à continuer ses efforts concernant le recouvrement des créances et à faire le suivi des filiales pour de meilleures performances. Elle s'est interrogée sur la stratégie de la banque en Afrique. Se référant au rapport des commissaires aux comptes, elle a estimé qu'il y a un manque de provisionnement et a noté l'absence de comptabilité de devise. Habib Bouzouita a félicité le conseil et le management pour les performances réalisées et l'amélioration sensible des indicateurs de la banque notamment celui du coût du risque. Il a aussi salué les performances du groupe qui a rapporté à la banque 10 MD : un groupe qui participe à l'enrichissement de l'établissement financier et apporte un plus. Il a estimé, dans ce cadre, que la situation de la BH est la meilleure parmi les 3 banques publiques. Il a appelé à la publication sur le site du contrat-programme signé avec le ministère des Finances. Il s'est demandé si la hausse du taux directeur aurait une incidence sur les résultats de 2017, ainsi que sur les actions de la banque sur les réserves émises par les commissaires aux comptes. Moez Ghorbel s'est interrogé sur l'apport des comités créés au sein de l'établissement financier, notamment sur la gouvernance. Il a interpelé les dirigeants de la banque sur le fait que malgré la baisse du nombre d'agents la masse salariale a augmenté.
En réponse à ces questions, Ahmed Rjiba a rappelé que la banque est en plein chantier de restructuration et que parmi les volets importants qu'elle est en train de traiter celui des créances classées. Il a affirmé que d'ici la fin du programme, le montant de cette rubrique baissera sensiblement, et les résultats de cette action sont déjà visibles pour l'exercice 2016. Concernant l'Afrique, le DG a indiqué que la banque détient des participations au Congo (12% capital) et au Burkina Faso (8% capital). Il a souligné que la banque a plusieurs projets en Afrique, en précisant que le dossier de la BHCI avance. Ceci dit, il a noté que l'établissement communiquera au moment opportun. S'agissant des réserves émises par les commissaires aux comptes, M. Rjiba a précisé qu'elles suivront la banque jusqu'à la mise en place du système d'information. En parallèle, il a indiqué que la banque a acheté un outil pour la comptabilité multidevise. Donc, selon lui, grâce à ces deux points précités, plusieurs de ces réserves disparaitront en 2017. Au sujet, de la remarque des commissaires sur des créances sur des entreprises publiques non-provisionnées, il a noté que la majorité est couvertie par l'Etat, qui a promis de renouveler les garanties y afférentes. Parmi elles, des sociétés qui se portent bien comme la STEG ou la SONEDE. Donc, c'est pour cela qu'elles n'ont pas été provisionnées. En ce qui concerne les répercussions de la hausse du taux directeur, il a confirmé que cette mesure de la BCT aura un impact positif sur les résultats de la banque pour 2017. S'agissant de la hausse de la masse salariale, il a expliqué qu'elle est relative aux indemnisations versées aux employés partis ainsi qu'aux augmentations salariales du secteur au titre de l'année 2016. Amel Medini a souligné, pour sa part, les efforts des comités pour leur dynamisme et leurs propositions qui apportent beaucoup à la banque. Ahmed Rjiba a martelé que les résultats de la banque sont fiables à 100%, notant que l'un des actionnaires, les mettant en doute, a entamé des actions en justice dont la majorité d'entre elles a été déboutée. "Pour ceux qui mettent en doute les faits, ils peuvent recourir à la justice", a-t-il affirmé.
Les actionnaires ont sollicité une hausse du dividende. Une demande qu'a dû refuser le DG en expliquant que, normalement et selon son business plan, la BH ne devait pas distribuer de dividende cette année, mais le conseil et le management a fait un effort, surtout que la banque a surpassé les prévisions. Ceci dit, la banque doit rester prudente et doit renforcer ses fonds propres, a-t-il expliqué. Concernant le représentant des petits-porteurs au conseil, Mme Medini a précisé que la banque a fait un concours sur dossier et après étude des dossiers, le conseil a choisi le meilleur CV, avec les meilleures compétences, qui lui soit parvenu : il s'agit de Hammouda Belkouja, qui a une trentaine d'année d'expérience dans le secteur bancaire.
Après une période de flottement, la BH a retrouvé son dynamisme et sa vitesse de croisière. Elle consolide ses fondamentaux et veille au respect des règles prudentielles. En 2017, la transformation de la banque s'est accélérée, a soutenu Ahemd Rjiba, précisant que l'établissement bancaire poursuit son soutien à l'économie, l'amélioration de ses produits et services pour une meilleure satisfaction client et fait de son mieux pour être à la hauteur des aspirations de ses actionnaires et de ses collaborateurs. «2017 sera meilleure que 2016», a-t-il assuré. A la fin du premier trimestre 2017, la BH a enregistré une hausse de 15% de PNB et de 27% de RBE par rapport à un an auparavant. Elle s'attend à finir l'année avec des progressions à deux chiffres de ses résultats.
