Le président de l'Infotica (UTICA), Karim Ahres, adresse une lettre ouverte au chef du gouvernement dans laquelle il lance un « appel de détresse concernant la situation du secteur du numérique en Tunisie ». Voici le texte de la lettre dans son intégralité : Suite aux différentes réunions avec les membres du secteur, je lance, encore une fois, un appel de détresse concernant le secteur du numérique en Tunisie. Des sociétés adhérentes soumissionnent aux marchés publics tunisiens avec des grandes solutions complexes d'utilité publique et avec des marchés qui s'étendent souvent sur des longues périodes pouvant aller jusqu'à trois années. En effet, avec la chute du dinar, notre secteur subit de grosses pertes. Plusieurs d'entre nous ont demandé aux donneurs d'ordre du secteur public une révision de prix pour les offres en cours (vu les longs délais de ces marchés et l'absence de visibilité de la BCT quant à la valeur du dinar). Mais les commissions de contrôle des marchés publics jusqu'ici donnaient des avis défavorables. Faut-il continuer à livrer des projets pour l'Etat tunisien en enregistrant des pertes ?
Nous comprenons les difficultés financières de l'Etat, mais il est inconcevable que la dévaluation du dinar (suivie, d'ici septembre prochain, par une augmentation du taux de douane de 20%) soit ainsi imposée au secteur privé qui emploie plus de 32 mille personnes et peine déjà à les maintenir. Nous appelons le chef du gouvernement et son équipe à prendre conscience de la spécificité de ce secteur (qui n'est pas seulement un secteur d'offshoring) et de veiller à préserver les emplois sérieusement menacés, et cette fois-ci plus que jamais.