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Le temps du pèlerinage à Damas
Publié dans Business News le 07 - 08 - 2017

Au moins deux délégations de députés et des représentants de l'UGTT sont allés récemment en Syrie en visites officielles. L'évolution de la situation géopolitique régionale a favorisé ce type de visites pour des représentants tunisiens. Ces derniers en tirent également un positionnement politique sans équivoque qui est loin de plaire à tout le monde.

« Séance de travail avec les renseignements syriens et entretien avec des détenus tunisiens. Je ne peux vous en dire plus malheureusement mes amis même s'il y a beaucoup à dire !!!! ». C'est par cette tirade laconique qu'a débuté la journée du 7 août 2017. L'auteur est la députée Leila Chettaoui, actuellement en visite en Syrie en compagnie d'une délégation d'élus. Membre de la commission d'enquête chargée d'investiguer autour des jeunes qui ont voyagé dans les zones de tension, nul doute que l'élue Machrouû Tounes trouvera des mines d'informations au pays de Bachar Al Assad.
Mais les visites en Syrie de délégations officielles tunisiennes n'ont pas toujours eu de telles motivations. Celle qui a sans doute agité le plus l'opinion publique tunisienne est celle effectuée par 29 représentants de la centrale syndicale avec à leur tête le secrétaire général adjoint, Bouali Mbarki. Comme pour aggraver leur cas, les représentants syndicaux se sont autorisés un tête-à-tête avec le président syrien, Bachar Al Assad.
Plusieurs activistes de la société civile tunisienne se sont indignés de voir des membres de la centrale syndicale, détentrice du Nobel de la paix 2015, s'acoquiner avec ce qu'ils estiment être un régime sanguinaire et dictatorial. Il est vrai que les critiques visant l'UGTT proviennent d'un camp idéologique clair, incluant les supporters d'Erdogan et les sympathisants du Qatar. Toutefois, la visite de membres de l'UGTT en Syrie représente un message politique fort et pourrait représenter un des prémices d'une reprise des relations diplomatiques avec la Syrie.
C'est d'ailleurs l'un des objectifs avoués et assumés par les représentants de l'UGTT lors de leur visite. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Bouali Mbarki, s'en est longuement expliqué lors de son passage le 7 août 2017 sur Express FM. Il a précisé que le fait même que cette visite déclenche autant de réactions au niveau national et international est l'un de ses objectifs puisque cela participe à casser le « blocus » médiatique dont est victime la Syrie. Il a également déclaré que « la rupture des relations avec la Syrie est venue dans un contexte particulier, pour un agenda particulier, sous certaines pressions internationales. C'était une décision unilatérale erronée, une position qui ne correspond pas à l'avis de la rue tunisienne ». Concernant la fronde qui a suivi la visite en Syrie, Bouali Mbarki a déclaré que les gens qui s'y sont opposés sont « connus pour leur allégeance aux groupes qui ont déclaré la guerre à la Syrie ». Il a poursuivi en disant que ceux qui s'opposent à cette visite se mettent du côté des groupes terroristes salafistes et de ceux qui les financent. Il a précisé que la visite était pour l'Etat syrien et non pour la personne de Bachar Al Assad.
Le secrétaire général adjoint de l'UGTT a également précisé qu'il était important de renouer avec l'Etat syrien et surtout avec ses services de sécurité car les terroristes qui se trouvent dans ce pays sont dans une position difficile qui poussera plusieurs d'entre eux à revenir chez eux. Ceci implique donc la Tunisie qui doit, selon lui, se préparer de manière optimale au retour de plusieurs éléments terroristes, et cette préparation ne peut se faire si l'on n'entretient pas de relations normalisées avec l'Etat syrien. Il a également tenu à souligner que l'UGTT ne remplace pas la diplomatie tunisienne mais qu'ils se contenteront de transmettre au ministre des Affaires étrangères l'ensemble de ce qu'ils ont constaté sur place et « la décision de rétablir un ambassadeur en Syrie appartient uniquement au président de la République ».
Comme pour enfoncer le clou, le président syrien Bachar Al Assad a reçu ce matin du 7 août, pendant près de deux heures, la délégation parlementaire tunisienne en visite dans son pays. D'après l'agence officielle SANA, le président syrien a salué la vitalité de la société tunisienne exprimée par les visites qu'effectuent les délégations tunisiennes en Syrie. Une phrase qui sonne comme un pied-de-nez adressé à ceux qui militent pour isoler la Syrie et surtout, son président. En face, les députés tunisiens ont « affirmé leur disposition à réactiver le travail pour une plus grande coordination entre les parlementaires tunisiens et syriens dans tous les domaines ».

Toutefois, force est de constater que les visites en Syrie, qu'elles soient faites par des parlementaires ou par des syndicalistes, deviennent des marqueurs idéologiques importants. Ainsi, il n'est pas étonnant de voir que les visites de ce genre sont conduites par des personnes d'obédience nationaliste arabe à l'instar de M'barka Brahmi, présente dans les deux délégations parlementaires qui sont allées en Syrie. Un marqueur idéologique qui sert à les distinguer des réminiscences du défunt CPR et de la position laconique d'Ennahdha concernant cette question. Ainsi, le parti islamiste, sentant le vent géopolitique international tourner, ne peut plus se permettre le luxe de prises de positions ostentatoires sur la question syrienne.
Cette pression engendrée par la succession de visites en Syrie a vite fait de déclencher une salve d'insultes et de critiques visant aussi bien les parlementaires que les syndicalistes, coupables d'avoir dialogué avec le régime syrien.

Les relations de la Tunisie avec la Syrie peuvent s'envisager de deux points de vue. Un point de vue qui consiste à juger, en observateur extérieur, la situation syrienne et de s'aligner sur une position internationale chancelante qui peut conduire à organiser un « sommet des amis de la Syrie » sur le territoire tunisien. Un autre point de vue consiste à garder une certaine neutralité, comme le veut la tradition diplomatique tunisienne, et à privilégier le pragmatisme et les intérêts tunisiens dispersés entre une diaspora tunisienne en Syrie abandonnée à son sort et le risque non négligeable de retour de terroristes aguerris au pays. Entre les deux, c'est la raison qui doit trancher.


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