Le Centre des Jeunes Dirigeants d'Entreprises - CJD et la Konrad-Adenauer-Stiftung - KAS ont initié depuis l'année dernière une initiative pour mesurer la satisfaction et la perception des dirigeants d'entreprises par rapport aux administrations publiques. La deuxième édition du classement des administrations publiques tunisiennes et les résultats de l'étude menée en 2017, ont été présentés ce jeudi 23 novembre 2017, en présence de Slim Feriani, ministre de l'Industrie et des PME. « Selon l'édition 2018 de l'indice Doing Business, la Tunisie a perdu cette année 11 places pour se retrouver à la 88ème place mondiale, perdant 46 places en 7 ans. L'analyse de cet indice montre que la Tunisie fait face à un problème structurel : la bureaucratie. La longueur des délais ainsi que la lourdeur et la complexité des procédures administratives font que l'une des réformes majeures les plus attendues en Tunisie est celle de l'administration publique » a noté Wafa Laâmiri, présidente du CJD.
Un constat confirmé par les résultats de l'étude menée auprès de 500 PME. Il s'est en effet avéré que 76.3% des PME considèrent que l'administration publique représente un obstacle à leur développement. 52.6% des PME ayant connu une régression dans leur chiffre d'affaires ont aussi imputé cela à l'administration publique.
Pour ce qui est du classement, l'INNORPI s'est placée en tête de liste suivie de l'API, de la recette des Finances, du bureau de l'emploi, de la Banque Centrale, de la CNSS, du CEPEX, du bureau de contrôle des impôts, du bureau des douanes, du tribunal de première instance et enfin des municipalités. Ce qui est aussi important à relever est qu'aucune administration publique n'a atteint un score satisfaisant, la moyenne globale obtenue étant de 58/100 ce qui reste loin de l' « assez bon score » qui est de 70/100, précise l'étude.
La réforme de l'administration publique tunisienne doit se baser, selon les PME, sur un certain nombre de mesures qui sont d'abord de digitaliser les administrations, l'amélioration de la qualité de service, la transparence des procédures, la facilitation de l'accès à l'information, la maitrise de l'information par le personnel de l'administration et enfin la disponibilité et la réactivité.
Nombre d'entre les responsables questionnés ont, en outre, avoué avoir été confrontés à des cas de corruption dans l'administration publique. 15.9% des cas sont liés à l'inspection et au contrôle, dans 18.5% des cas, il s'agissait de pots de vins versés pour avoir accès à une prestation de service, dans 19.4% des cas c'était pour participer ou gagner des marchés publics et enfin dans 23.9% des cas il s'agissait de pots de vins versés lors des opérations d'import/export.