Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a adopté une nouvelle stratégie de communication, en s'adressant au peuple tunisien, à travers les réseaux sociaux. Un rendez-vous désormais mensuel selon les services de la présidence du gouvernement. Lors de son premier discours prononcé aujourd'hui, jeudi 21 décembre 2017, le chef du gouvernement a affirmé qu'il faut tirer les leçons des dernières législatives partielles d'Allemagne : "C'est un message adressé à la classe politique à travers le taux d'abstention élevé. Cela constitue un danger pour la démocratie naissante. Les Tunisiens ont marre des conflits politiques », a-t-il indiqué. Et d'ajouter que les Tunisiens ont besoin de solutions pour l'emploi, le développement dans les régions et l'amélioration du taux de croissance. Par ailleurs, il a affirmé que le gouvernement a donné un programme clair pour impulser l'économie avec des objectifs visibles et des chiffres réels : « Nous vivons des difficultés financières et nous ne pouvons pas poursuivre cette politique d'endettement. Le plus grand défi de la loi de Finances 2018 était la réduction des dépenses et la maîtrise du déficit budgétaire. Pour la première fois, les dettes de l'Etat seront réduites de 12% afin de préserver le pouvoir d'achat du citoyen ». Dans un autre contexte, M. Chahed a indiqué que le gouvernement d'union nationale a été lancé par une initiative du président de la République. « Nous avons la responsabilité de maintenir sa stabilité. Le gouvernement ne dépendra pas des tiraillements au sein des partis parce que sa philosophie ne repose pas sur les quotas partisans. Nous devons réunir les compétences indépendamment de leur appartenance politique. Il n'y a aucune place pour les sauts d'humeur, puisque c'est moi qui décide si un ministre quitte ou reste au gouvernement. Ils sont des ministres de la République et ma mission c'est la préservation de la stabilité du gouvernement. Pour cela j'ai décidé de maintenir les ministres de Afek Tounes". Revenant sur le volet sécuritaire, le chef du gouvernement a assuré que la stabilité sécuritaire est une condition primordiale pour maintenir la stabilité politique : « Malgré les réussites sur le plan sécuritaire, la vigilance reste de mise. La réussite de l'expérience démocratique en Tunisie fait qu'elle soit une cible pour les groupes terroristes et extrémistes ».
D'autre part, Youssef Chahed a réitéré sa détermination à lutter contre la corruption, soulignant que ceux qui remettent en cause cette guerre sont les principaux protecteurs de la corruption. « La seule place des corrompus reste la prison. Les Tunisiens font la différence entre celui qui combat sérieusement la corruption et les autres. On ne reviendra jamais sur ce combat national ».
Au final, le chef du gouvernement s'est félicité du fait que le président de la République ait paraphé le décret convoquant les électeurs aux municipales. M. Chahed a considéré qu'il s'agit d'un message positif, appelant les partis politiques à déployer les efforts nécessaires pour faire réussir cette nouvelle étape.