Les performances de 2018 et les projets en cours ont fait l'objet d'une interview accordée par le directeur général de la Bourse de Tunis Bilel Sahnoun, ce jeudi 5 juillet 2018, à Wassim Ben Larbi dans son émission Expresso sur Express Fm. «2018 est une bonne année. Le Tunindex a augmenté de 28% au cours des 6 premiers mois, une première», a affirmé M. Sahnoun, en notant que «tous les secteurs à part celui du bâtiment et des matériaux de construction ont progressé significativement, notamment celui des biens de consommation à 27% et des industries manufacturières 27%». Bilel Sahnoun explique cette hausse par trois facteurs. Tout d'abord, 68 sur 81 sociétés, qui ont publié leurs résultats de l'exercice 2017, les ont augmentés de 24,8% par rapport à un an auparavant, une hausse équivalente à celle de l'indicateur. En outre, la hausse du taux d'intérêt directeur, qui représente 52% de la capitalisation boursière, impacte positivement les banques. Il a précisé, également, que les transactions journalières ont augmenté de 40% et qu'il y a un regain d'intérêt des étrangers les deux derniers mois, qui a entrainé un flux acheteur. «Tout ceci reflète un retour de confiance dans la bourse de Tunis», a-t-il estimé. S'agissant de la hausse du taux d'intérêt directeur, le DG de la Bourse de Tunis a indiqué : «Aujourd'hui, on ne peut pas évoluer, dans une période aussi courte, les répercussions de cette hausse sur le climat des affaires. Dans les années 90, le TMM était à 11% et le climat des affaires était bon. Malgré sa baisse à 3,75%, le climat des affaires ne s'est pas amélioré». Et d'ajouter : «Je pense que la hausse du taux n'est pas le seul facteur qui pourra influencer en bien ou en mal le climat des affaires.»
Sur un autre volet, Bilel Sahnoun a annoncé le lancement du projet Investia PME. Il s'agit d'un programme financé par un don de la Coopération britannique d'environ 10 millions de dinars à travers la Banque africaine de développement BAD. Il bénéficiera à 120 PME qui seront mises à niveau pour qu'elles puissent être financées par le marché financier et non pas par le système bancaire. «Il y a plusieurs sociétés qui ont la capacité d'évoluer mais dont leur capitaux propres ainsi que les garanties qu'elles peuvent offrir ou même les banques elles-mêmes qui subissent un manque de liquidité, les empêchent d'accéder à un financement bancaire», a-t-il souligné. Il explique également : «La première phase est le choix des sociétés bénéficiaires qui se fera selon leur potentiel de croissance, d'innovation et de création d'emplois et à travers un diagnostic sommaire, afin de déterminer si elles seraient mieux financées par les Sicar ou par le marché alternatif de la BVMT. On va les aider à préparer un business plan et une valorisation de leur entreprise. On va aussi les coacher par rapport à l'organisation de leurs sociétés et les préparer à la transparence et à interagir avec les intervenants du marché» M. Sahnoun a indiqué que le projet a déjà commencé et l'appel d'offres publié. «Le processus sera mis en place à la rentrée et les chefs d'entreprise intéressés devront tout simplement remplir un formulaire», a-t-il spécifié.