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Kaïs Saïed ou le délabrement de la classe politique
Publié dans Business News le 27 - 03 - 2019

L'oracle a parlé, Kaïs Saïed se place deuxième dans une éventuelle course à la présidentielle derrière Youssef Chahed. Un résultat qui en a surpris plusieurs surtout que l'homme se fait rare dans les médias, n'est soutenu par aucun parti et n'a aucun passé politique.
D'après Hassen Zargouni, ce résultat s'explique par le fait que Kaïs Saïed a réussi à incarner une certaine droiture, une rigueur adossée à une apparente érudition juridique. En tant qu'expert en droit constitutionnel, il avait écumé les plateaux il y a des années donnant ses interprétations et ses analyses à propos du processus d'élaboration de la constitution. C'est comme ça qu'il est sorti de l'anonymat et s'est fait connaitre auprès de l'opinion publique.

Au-delà de tout projet politique sérieux, Kaïs Saïed profite d'un préjugé qui lui est favorable puisqu'il incarne, pour certains, toutes les qualités qu'ils ne trouvent pas dans l'offre politique actuelle. La rigueur, l'apparente maitrise des sujets, la « propreté », sont autant d'arguments à l'actif de Kaïs Saïed. Mais le fait que le professeur, largement moqué pour sa manière de s'exprimer, obtienne de telles intentions de vote est révélateur du délabrement de la classe politique actuelle plus que d'un phénomène politique appelé Kaïs Saïed. Les éventuels électeurs du professeur de droit expriment un ras-le-bol par rapport à ce qui leur est présenté politiquement et se « réfugient » auprès d'un candidat antisystème. Le vote pour cet illustre inconnu en politique est plutôt un vote contre les autres et non le signe d'une adhésion à un projet.

Comme l'a brillamment démontré Zyed Krichen sur les colonnes du « Maghreb » aujourd'hui, les Tunisiens sont beaucoup plus enclin à voter « contre » que « pour ». En 2011, une majorité a voté contre l'ancien régime en allant en faveur d'Ennahdha et du CPR. En 2014, une autre majorité a voté contre l'héritage de la troïka en favorisant Nidaa Tounes et son vote utile. Tous les indicateurs actuels montrent que l'on s'achemine vers un scénario basé sur les mêmes vecteurs. Hormis les petites communautés acquises d'électeurs, la majorité de ces derniers exprimera un refus de la situation et des solutions présentées par la classe politique actuelle, y compris en n'allant pas voter.

Par ailleurs, le choix du candidat pour lequel on voterait reste enfermé dans le cadre de l'impression et du ressenti. Cela fait longtemps que l'on ne réfléchit plus en Tunisie et le vainqueur de la prochaine présidentielle sera adoubé sur la base du pathos. Il est évident que cela n'est pas exclusif à la Tunisie, mais il y a de fortes chances que ce phénomène se trouve accru lors de l'échéance de 2019. C'est ce qui explique les tendances que l'on voit actuellement dans les sondages non seulement concernant Kaïs Saïed, mais également pour Abir Moussi ou Moncef Marzouki. La décision de vote sera rarement basée sur une réelle connaissance des programmes ou sur l'analyse d'un passé politique. Elle sera basée sur des moteurs comme la peur, la crainte, l'insécurité, l'instinct, la haine ou la rancœur. C'est sur ces mêmes « arguments » que Donald Trump est devenu président des Etats-Unis ou que les Britanniques ont voté le Brexit.

Du fait des chiffres qu'il a obtenu, Kaïs Saïed est catapulté au milieu de la scène médiatico-politique à une vitesse qui doit lui paraitre vertigineuse. Certains voient en lui la solution pour redresser le pays, tandis que d'autres l'insultent et raillent sa manière de s'exprimer ou la réalité de son niveau universitaire. Il va devoir se frotter à la critique, à l'insulte et aux procédés douteux pour le discréditer et éliminer la menace électorale qu'il pourrait représenter. Connaissant son état de santé, l'exercice d'une campagne électorale ne sera pas de tout repos.


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