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Nabil Karoui et Olfa Terras ne sont pas plus immoraux que nos députés
Publié dans Business News le 30 - 05 - 2019

Ce n'est qu'une proposition de loi, une simple proposition de loi et pourtant elle fait couler autant d'encre que si l'on parlait du projet économique et social que doit suivre la Tunisie pour la décennie à venir.
La proposition de loi en question, des amendements au code électoral pour être précis, devrait « moraliser » les élections en barrant la route devant ceux qui ont des antécédents judiciaires ou se rendent coupable au cours de l'année électorale d'infractions à la législation sur les partis politiques. Ceci concerne le plafond des dons, le financement étranger, le financement par des personnes morales, la publicité politique et la distribution d'avantages financiers ou en nature.
Ainsi donc, quatre mois avant les élections, on confectionne un code électoral sur mesure pour barrer la route à certains candidats bien précis. Les initiateurs sont de tout bord : islamistes, gauchistes, laïcs, modernistes, conservateurs. Celui qui reçoit le plus de coups, et à raison, c'est Youssef Chahed, chef du gouvernement, et président de l'ombre, du parti Tahya Tounes dont les députés figurent en pôle position parmi les initiateurs.
On a beau croire avoir atteint le fond avec la troïka, voilà que les supposés modernistes font pire en usant de l'appareil de l'Etat, son assemblée et sa législation, pour barrer la route à des adversaires politiques, favoris des sondages.

En ligne de mire, Nabil Karoui et, à degré moindre, Olfa Terras. Le premier est le patron de la plus grande chaîne télé du pays et président d'une association de bienfaisance. La seconde gère une grosse fondation aux moyens extraordinaires pour faire du social. L'un et l'autre profitent de la précarité, à moins d'un an des élections, pour mettre un bon pied dans le politique. L'un et l'autre profitent de leurs statuts d'association pour faire de la politique et concurrencer les partis. L'un et l'autre échappent à la loi restrictive des partis politiques pour faire de la politique déguisée.
Il y a clairement une brèche législative par laquelle M. Karoui et Mme Terras ont pénétré dans l'arène politique. C'est immoral, c'est abject, c'est anti-démocratique, on peut qualifier comme on veut l'acte de M. Karoui et Mme Terras, mais la faute ne leur revient pas, elle revient au législateur (donc l'Etat) qui n'a pas légiféré.
Pour corriger sa faute, le législateur (l'Etat) entend commettre une autre faute, pire que la première. Il pond une loi sur mesure aussi abjecte que les actes des futurs candidats. Plus dégoutant encore, de la part du législateur (l'Etat), il veut que sa loi soit rétroactive afin de sanctionner des actes commis avant même que la loi soit pondue !
La seule tentative abjecte de ce type a été observée sous la troïka quand les Constituants ont cherché à faire passer de force la loi de l'exclusion, visant les figures de l'ancien régime et spécialement Béji Caïd Essebsi et les candidats de Nidaa Tounes. C'était en 2012-2013. Sept ans après, les « victimes » d'hier veulent devenir les bourreaux d'aujourd'hui. Exactement comme l'ont été plusieurs figures de la troïka à l'égard des figures du régime Ben Ali. On tourne en rond, on ne retient pas les leçons du passé. Nous sommes des dictateurs dans l'âme, l'esprit démocratique n'est pas en nous, il nous est étranger !

Nabil Karoui et Olfa Terras ont le vent en poupe et les sondages leur sont favorables, sauf que leurs adversaires (nos chers législateurs) disent qu'ils sont mafieux. On va supposer que ce soit le cas, mais jusqu'à nouvel ordre, à ce que l'on sache, ce n'est pas au législateur de dire qui est mafieux et qui ne l'est pas, mais aux magistrats. Pour le moment, aucun magistrat n'a décrété que M. Karoui ou Mme Terras est un(e) mafieux(se) ou un(e) criminel(le). Ceux qui les traitent ainsi sont des antennes tunisiennes d'ONG étrangères, quelques jaloux et aigris, plusieurs donneurs de leçons et Messieurs-je-sais-tout et, surtout, beaucoup de juges autoproclamés.

On va aller jusqu'au bout du vrai-faux raisonnement et on va supposer que Nabil Karoui est vraiment mafieux et tricheur tout comme Olfa Terras devant qui il faudrait barrer la route afin de moraliser la scène publique et préserver notre scène politique. On va dire que Nabil Karoui est un traître parce qu'il a tout fait pour embellir et blanchir le terroriste Abdelhakim Belhadj et que Olfa Terras est une traitresse parce qu'elle s'est mariée à un étranger non circoncis. On va dire ça, oui ! Mais, dans ce cas, pourquoi commencer et s'arrêter à ce duo ? Pourquoi ne pas élargir la « sanction » à tous accusés par « monsieur tout le monde » de traitrise, de tricherie et d'immoralité ?!
Kais Saïd a bien profité du paysage médiatique pour caracoler dans les sondages ! On ne lui connait aucun antécédent politique majeur pour le laisser passer !
Moncef Marzouki a bien triché dans les élections de 2014, d'après les rapports de l'Isie et de la Cour des comptes et il est mieux placé que quiconque pour s'adresser aux pauvres et exploiter leur misère. Lui aussi peut être accusé de traitrise au vu de ses rapports avec le Maroc, le Qatar et la Turquie, il faudrait bien lui barrer la route aussi ! Pire, son équipe et lui sont les champions pour dénigrer les adversaires politiques et salir leur honneur, il suffit de lire ce qu'ils écrivent sur leurs pages FB. Encore plus abject, ils condamnent chez les autres ce qu'ils font eux-mêmes !
Hachemi Hamdi peut être sacré champion du régionalisme, du racisme, du mensonge et du populisme. Pourquoi ne pas lui barrer la route, lui aussi, alors qu'il utilise ouvertement sa propre télé (et une batterie de brèches législatives) pour se faire une place sur l'échiquier politique ?
On peut aussi parler de Youssef Chahed qui utilise la Télévision nationale pour régler ses comptes politiques avec Hafedh Caïd Essebsi et profite de son poste de chef du gouvernement pour utiliser les moyens de l'Etat (CQFD) afin d'embellir son image !
Et puis il y a les champions toutes catégories de l'utilisation de la misère des gens et de leur crédulité, les champions de la traitrise, concubins des Turcs, des Britanniques et des Américains, à savoir les islamistes d'Ennahdha. Alors là, on applaudira des deux mains si on réussit à appliquer les lois déjà existantes et à pondre plein de nouvelles lois rétroactives pour barrer la route à ces islamistes !

Dans les pays où l'on croit sincèrement à la démocratie, lorsqu'on constate des vides juridiques et des brèches législatives, on les comble, certes, mais leur application se fait obligatoirement après l'achèvement du mandat actuel des législateurs. Ils ne légifèrent jamais avec une application immédiate et encore moins avec effet rétroactif. Dans ces pays, quand ils font des lois, c'est pour qu'elles soient appliquées sur tout le monde et non sur une sélection de personnes. C'est immoral, c'est abject, c'est anti-démocratique. Quand bien même Nabil Karoui et Olfa Terras seraient immoraux et mafieux, l'Etat n'a pas à être immoral et mafieux. C'est à lui de donner l'exemple de la moralité et de son respect et non l'inverse ! Il se trouve que nos députés, qui ne voient que les casseroles de leurs adversaires du jour, sont aussi immoraux qu'eux !


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