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Dictature pour dictature, on préfère Zine El Abidine Ben Ali !
Publié dans Business News le 13 - 06 - 2019

L'assemblée des représentants du peuple (ARP), notre triste ARP aussi triste que celle qui l'a précédée - l'Assemblée nationale constituante - s'apprête cet après-midi du jeudi 13 juin 2019 à débattre et à voter la révision du code électoral. A trois mois des élections, nos 217 députés n'ont pas trouvé meilleur timing pour réviser un tel code dont la réforme aurait dû se faire depuis 2015 tant il est truffé d'incohérences et de textes anachroniques. Il vaut mieux tard que jamais, c'est vrai, sauf que nos députés ne cherchent pas à réformer le code électoral pour l'améliorer, ils cherchent à le réformer pour barrer la route à un certain nombre de candidats ou futurs candidats qui montent bien dans les sondages. Et, pour dire les choses clairement, la réforme vise les trois premiers aux sondages, à savoir Nabil Karoui, Kaïs Saïed et Abir Moussi. La liste n'est pas exhaustive, elle peut comprendre également d'autres candidats et futurs candidats moins bien classés, telle Olfa Terras. On leur reproche essentiellement de ne pas faire clairement de la politique, de tricher, d'exploiter la misère des pauvres à travers le travail associatif pour obtenir une place sur la scène publique, etc.
Ces candidats, arrivés de nulle part et brusquement, ont surpris toute la scène politique tunisienne qui a tout de suite paniqué. D'après les échos qui nous montent des coulisses, plusieurs plans sont prévus pour barrer la route à ces « insolents » candidats, dont le premier est la confection d'une loi sur mesure. Si cette loi passe, tant mieux. Si elle ne passe pas, on passe au plan B, à savoir retarder les futures élections. Il y a également d'autres plans qu'il vaut mieux ne pas aborder ici tant ils sont honteux aussi bien pour ceux qui les ont confectionnés que pour nous, Tunisiens. Inutile également de dire où et avec qui ces plans ont été confectionnés (notamment la réunion tenue hier soir à la banlieue nord), tant c'est honteux.

Ce qu'il y a à dire, et c'est l'objet même de cette deuxième chronique consacrée au sujet, c'est que cette révision du code électoral par nos députés, est honteuse pour la Tunisie démocratique que nous voulons construire. On ne change pas les règles du jeu en cours de match, on les change après. Quand on a accepté de jouer le jeu démocratique, il faut aussi accepter ses revers parmi lesquels les brèches qui existent dans les lois (et il y en aura toujours) et par lesquelles entrent toujours les filous.
Kaïs Saïed n'a rien demandé, mais il s'est trouvé, grâce à son savoir étalé lors de ses différentes interventions médiatiques, propulsé au devant de la scène et à la tête des sondages. Lui confectionner un article spécial dans la loi pour lui barrer la route est honteux.
Nabil Karoui et Olfa Terras ont profité d'une brèche législative pour faire du travail politique maquillé en travail associatif. Le premier a profité de son média, la seconde a profité de son argent pour injecter des millions de dinars dans les médias afin de se faire une place. Leur barrer la route, alors qu'ils n'ont rien fait d'illégal est honteux.
Abir Moussi est fidèle à elle-même et elle est parmi les très rares figures de l'ancien régime à avoir défendu ses idées et à être loyale à cet ancien régime. Dans un pays qui dit respecter la liberté d'expression, Mme Moussi est libre de croire en qui elle veut et de dire ce qu'elle veut, nul n'a à lui barrer la route ! Ironie du sort, elle se trouve aujourd'hui victime de ce que son idole Zine El Abidine Ben Ali faisait endurer aux autres, quand elle était au pouvoir.

Nos députés évoquent 1001 raisons justifiant leur démarche. A leurs yeux, Saïed est populiste et ne connait rien à la politique, Karoui et Terras ont adopté des démarches immorales et Moussi ne connait rien à la liberté d'expression et à la démocratie !
Ainsi donc, nos députés estiment qu'ils connaissent la démocratie et la liberté d'expression mieux qu'eux. Ils se positionnent en supérieurs, gardiens du temple, qui connaissent mieux nos intérêts !
C'est quand même rigolo qu'ils essaient de nous prouver qu'ils sont des démocrates en adoptant une démarche totalement dictatoriale !
Nos chers députés plus intelligents que les autres ont cependant la mémoire courte. Très courte.
Car avant qu'ils ne soient élus à l'assemblée et avant même qu'ils n'entendent dire qu'il y a une assemblée dans ce pays, la Tunisie a eu au moins deux présidents qui pensaient connaitre notre intérêt mieux que nous. Habib Bourguiba, aussi adulé qu'il est au vu de l'ensemble de son œuvre, a lui aussi confectionné une loi sur mesure pour devenir président à vie. C'était en 1975.
Zine El Abidine Ben Ali a fait plein de lois sur mesure, il a même réformé la Constitution pour pouvoir briguer d'autres mandats. Les lois sur mesure de Ben Ali ont été créées pour barrer la route à ses adversaires, mais aussi pour s'assurer des privilèges à lui-même et à ses proches. Certains de ces privilèges profitent même à ses successeurs.

Si nos députés, de cette Tunisie dite démocratique, commencent à réformer les lois pour écarter de la course leurs adversaires politiques, qu'est-ce qui a donc changé le 14 janvier 2011 ? Autant, alors, nous ramener Ben Ali. Au moins, avec lui, les jeux étaient plus clairs, les lignes rouges étaient identifiées et on avait une meilleure économie et moins de casse-têtes et de clowns qu'aujourd'hui !
Si nos députés se sont transformés en juges d'intention et se donnent le droit de nous dire qui parmi les candidats est démocrate et qui ne l'est pas, qu'ils commencent par s'écarter eux-mêmes puisque leur projet de loi est anti-démocratique par excellence.
Si nos députés veulent écarter les tricheurs qui exploitent la misère des gens à travers le travail associatif, qu'ils aient le courage d'écarter le parti islamiste Ennahdha et ses 87 députés qui ont toujours exploité la misère des gens et leur crédulité face à la religion pour gagner dans les élections. Idem pour Béji Caïd Essebsi qui pleurait en 2014 devant une femme qui ne mange pas de viande ou de Youssef Chahed qu'on voit un peu trop ces dernières semaines avec les « pauvres gens ».
Si Nabil Karoui et Olfa Terras, tout comme Abir Moussi, utilisent leurs propres moyens pour monter dans les sondages, nos députés et plein d'hommes politiques dont Moncef Marzouki et Youssef Chahed, utilisent les moyens de l'Etat pour se faire bien voir.

Voilà, c'est dit. Mes chers députés, parmi lesquels je compte plusieurs amis, ce que vous entreprenez cet après-midi est honteux pour vous et pour nous, dangereux pour la démocratie et risque de vous éclater à la gueule (merci de me garder ce terme mes chers rédac chef et correcteurs) un jour ou l'autre. Il sera un point noir dans votre Histoire et je doute fort que vous cherchiez vraiment à ce qu'il y ait des points noirs dans vos parcours respectifs comme il y en a eu dans ceux qui vous ont juste précédé là où vous êtes !


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