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Les imbéciles obéissent aux lois ; les sages les devancent
Publié dans Business News le 22 - 07 - 2019

Ils s'appellent Mustapha Ben Jaâfar, Samir Ben Amor ou Habib Khedher. Avec 214 autres de leurs confrères constituants, entre 2011 et 2014, ils ont pondu ce qu'ils appellent « la meilleure constitution au monde ». Une constitution remplie de contradictions, d'aberrations, de violations des principes basiques de la citoyenneté et de principes des droits de l'Homme et ils appellent ça la meilleure constitution au monde ! Ils ont menti au peuple pendant trois-quatre ans, ils ont failli nous mener à une véritable guerre civile par leurs bêtises répétées et aveuglement chroniques et, pourtant, ils sont convaincus du bien-fondé de leur droit et de la qualité de leur œuvre ! « Rien n'est si dangereux qu'un imbécile qui a les apparences d'un homme intelligent », citation de l'homme politique et académicien français Edouard Herriot (1872-1957).
Nos constituants, la majorité d'entre eux du moins, sont exactement dans cette configuration, celle des imbéciles qui ont les apparences d'hommes intelligents. Ceci n'est pas valable uniquement pour eux, il l'est aussi pour leurs « amis » de la troïka qui ont signé ladite constitution, à savoir Ali Laârayedh et Moncef Marzouki.
Plus de cinq ans après cette signature maudite, qui clôt une des pires périodes de l'Histoire moderne de la Tunisie, voilà que nous sommes confrontés à une nouvelle aberration de cette constitution « merdique » (excusez le terme, mais je ne trouve pas de meilleur qualificatif).

Juin 2019, nous nous trouvons une nouvelle fois face à une de ses aberrations, à un de ses textes qui n'explique pas les choses comme elles doivent l'être, qui laisse des failles par lesquelles n'importe qui peut entrer.
C'est par une de ces innombrables failles que Béji Caïd Essebsi est entré en ce juillet 2019 et ce pour barrer la route à un texte immoral et anticonstitutionnel créé de toutes pièces par les députés et validé par une instance provisoire chargée de pencher sur la constitutionnalité des lois.
Le texte en question - on en a parlé en long et en large ces dernières semaines - est une réforme du code électoral dont l'objectif est de barrer la route aux favoris des sondages Nabil Karoui, Olfa Terras et Abir Moussi. Par 124 voix pour, 14 abstentions et 30 voix contre (sur un ensemble de 217 députés), le texte est voté avant de passer, ensuite devant cette instance « provisoire qui dure ». Créée en 2014 pour parer au plus urgent, en attendant l'instauration d'une cour constitutionnelle, cette instance est composée de six personnes dont trois sont désignées par les trois présidences. En dépit de la forte polémique, des déclarations hostiles et de la position ferme de grandes organisations (comme l'UGTT et l'Utica) et de plusieurs constitutionnalistes, l'instance provisoire décrète par quatre voix contre deux que la réforme du code électoral est constitutionnelle.
Elle doit informer de sa décision le président de la République qui, seul, décide de la suite à donner et ce en quatre jours. Bingo ! La faille est là, car la loi ne précise pas comment le président de la République doit être informé. Par WhatsApp ? Par Messenger ? Par un message Instagram ? Peut-être par un coup de fil sur son 98 ou par un appel sécurisé via un téléphone rouge ? On n'en sait rien, la loi ne le dit pas. Le plus logique est par voie de courrier déposé à la présidence contre décharge, diront certains constitutionnalistes chevronnés. Non, les quatre jours commencent à courir à partir du délai de publication de la décision de l'instance au Journal officiel, diront d'autres constitutionnalistes chevronnés !
Et que dit la constitution ? Elle ne fait pas référence à l'instance provisoire, mais à la cour constitutionnelle, diront les constitutionnalistes chevronnés, donc ses décisions sont irrecevables et il faut laisser le président arbitrer tout seul ! Bingo ! Et voilà une autre faille ! Mais on doit bien débloquer la situation et se conformer aux décisions de cette instance provisoire dont les prérogatives sont similaires à celles de la cour !, répondent les autres chevronnés. Ah non, ceci n'est pas possible !

Juillet 2019, Béji Caïd Essebsi, en bon juriste, observe tout le manège depuis Carthage, en parallèle de la polémique qui n'a pas baissé d'un iota, et décide seul ! Tout le monde appelle au respect de la Constitution, mais chacun prend la constitution par le bout qui lui convient !
« Le président doit respecter la constitution et signer la loi, mais ce n'est pas grave si l'instance elle-même n'est pas constitutionnelle ! », répondent en chœur les pères maudits de la constitution, suivis comme des moutons par les 124 élus qui ont voté la réforme du code électoral !
C'est vraiment l'insulte suprême ! Non seulement ils nous ont fourgué une bombe à retardement, mais ils ont en plus le culot de l'ouvrir et de donner des leçons au président élu de 92 ans sur son travail !

Nous nous trouvons face à une loi dont l'objet est l'exclusion de citoyens tunisiens sur la base de faits commis avant la naissance de cette loi. Les députés qui l'ont votée prétextent que cette loi est créée pour protéger la démocratie contre d'infâmes personnages. Le même argument présenté par Bourguiba et Ben Ali pour justifier l'exclusion des islamistes qui n'étaient pas moins infâmes que ceux que les députés veulent exclure aujourd'hui !
Béji Caïd Essebsi a promis et tenu parole. Il respectera la constitution et il rejettera toute forme d'exclusion. Il est resté fidèle à lui-même ! Les députés ont usé de subterfuges divers pour faire passer la loi, Béji Caïd Essebsi a usé de subterfuges, lui aussi, pour lui barrer la route.
Les députés qui appellent au respect de la constitution ont tout fait pour ne pas respecter cette même constitution en trainant les pieds, pendant plus de quatre ans et demi, pour ne pas voter la création de la Cour constitutionnelle. La réforme même du code électoral est née suite à la bêtise de ces mêmes députés, et des constituants de l'ANC avant eux, qui ont laissé des failles par lesquelles sont entrés les Karoui et Terras.
Un minimum d'éthique et de décence, quand vous-mêmes n'êtes pas respectueux de la constitution, ne donnez pas de leçons à plus rusé que vous ! Quand vous-mêmes êtes à l'origine de l'erreur et que vous cherchez à corriger vos erreurs par d'autres, encore pires, ne donnez pas de leçons ! Vous demandez au président de la République le respect d'une loi et d'une constitution mal faites, alors qu'il n'a fait que corriger le peu de ce qui peut être corrigé !
Au fait, Béji Caïd Essebsi est venu corriger vos erreurs et vous corriger par la même occasion ! Un peu comme un parent donnerait une fessée à son enfant. C'est vrai que les fessées font mal et sont maintenant interdites dans certains pays, mais ceci fera figure d'exception. La fessée que vous a infligée Béji Caïd Essebsi, aussi contestable soit-elle légalement, est vraiment méritée ! Béji Caïd Essebsi a juste été le sage du proverbe juif qui dit : « Les imbéciles obéissent aux lois ; les sages les devancent ».


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