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Scènes cocasses du jour de la présidentielle… et des jours d'après
Publié dans Business News le 09 - 09 - 2019

On est à J-6 de l'élection présidentielle, la tension, dans les équipes de campagne, est à son comble. On ne panique plus, on s'énerve et ce un peu partout chez tous les candidats. La télé publique a entamé une première dans le monde arabe, avec la diffusion de ce débat auquel elle a invité tous les candidats à la présidentielle. Tous n'étaient cependant pas présents puisqu'on enregistre deux absents de taille, à savoir Slim Riahi et Nabil Karoui. Mon petit doigt me dit que le candidat qui sera élu à la majorité n'a pas été présent à ce débat. Alors on peut se targuer un peu partout d'avoir eu une ambiance électorale démocratique, d'avoir organisé une première dans le monde arabe avec ce débat, le fait est que l'égalité des chances n'a pas été respectée avec ces deux absences très remarquables. Cette initiative, aussi belle soit-elle est entachée. L'élection 2019 n'a pas été réellement démocratique vu que nous avons deux candidats, dont un favori, qui ont été empêchés de vivre leur campagne comme les autres.
Que se passera-t-il après ? Il faudra bien y penser, puisque les parties responsables de la mise à l'écart de ces deux candidats ne semblent pas y avoir pensé.
Que se passera-t-il le 15 septembre et les deux semaines suivantes sur la scène nationale et internationale ? Imaginons, faisons des projections et une sorte de prospective à très court terme !

Le matin du 15 septembre, vous avez plusieurs dizaines de milliers, voire quelques centaines de milliers d'électeurs qui vont voter Nabil Karoui.

Le 15 septembre en début d'après-midi, vous avez les premiers résultats des sondages « sorties des urnes » à l'issue de laquelle une situation de ballotage se dessine, où le premier s'appelle Nabil Karoui et le second encore mystérieux. Ce second pourrait être le vice-président de l'ARP Abdelfattah Mourou, le ministre de la Défense en congé Abdelkarim Zbidi ou le chef du gouvernement en congé Youssef Chahed. Comment ce trio qui représente le sommet de l'Etat va-t-il réagir dimanche à 15 heures ?
Le 15 septembre à 20 heures, les résultats sont diffusés et il va y avoir, au minimum, deux perdants parmi ce trio encore en exercice. Youssef Chahed regagnera-t-il la Kasbah et continuera-t-il à gouverner normalement sachant qu'il a été rejeté par le peuple ? Sera-t-il bon joueur ou enverra-t-il quelques membres de la BAT pour arrêter l'adversaire vainqueur ?
Abdelkarim Zbidi acceptera-t-il la défaite sans envoyer deux chars de l'armée à l'ARP ou à Carthage ? Abdelfattah Mourou digèrera-t-il la sienne ou tentera-t-il de passer une loi en urgence et sur mesure pour bloquer le vainqueur ? Non, ce n'est pas de la politique fiction, on a déjà vu toutes ces scènes rocambolesques et inimaginables dans un pays démocratique ces derniers mois.

Alors que se passera-t-il au lendemain du premier tour (et du second) au cas où Nabil Karoui réussisse ?! Il faudrait bien y penser dès maintenant, n'est-ce pas ?

Que fera-t-on de ces centaines de milliers de personnes qui ont mis dans l'urne un bulletin coché Nabil Karoui ? Se tairont-ils ? Accepteront-ils sans broncher qu'on leur vole leur vote au nom d'une instruction judiciaire en cours ?

Pourra-t-il et le laissera-t-on prêter serment ? Le fera-t-on sortir de prison ? Qui prendra la responsabilité de signer sa libération ? Mais qui l'a mis en prison déjà ? Le juge chargé de l'instruction de son affaire a refusé de le mettre en prison, estimant que son dossier n'exigeait pas une telle mesure. La chambre des mises en accusation, saisie par Nabil Karoui lui-même, a pris cette décision en contradiction totale avec les us et coutumes judiciaires qui font que les décisions judiciaires ne doivent pas être contre celui qui dépose le recours et ne doivent en aucun cas alourdir sa peine. Les juges (qui ne seraient même pas spécialisés, disent certains) qui l'ont mis en prison décideront-ils de sa libération ou s'entêteront-ils face à l'opinion nationale et internationale et contre les centaines de milliers d'électeurs qui ont voté pour un prisonnier ?

Toutes ces scènes aussi cocasses soient-elles ne vaudront pas ces titres de journaux en Tunisie et à l'étranger où l'on risque de lire ceci : « le vainqueur de l'élection présidentielle en Tunisie est un prisonnier » ; « Nabil Karoui gagne les élections en prison après avoir été empêché de mener sa campagne » ; « Nabil Karoui, un vainqueur écroué » ; « La Tunisie met son président en prison, mort du processus démocratique ». Nous sommes en plein délire et c'est notre réalité ! Voilà où on en est à J-6 à cause des procédures et des décisions controversées de quelques magistrats.

L'association des magistrats tunisiens, tout comme le Conseil supérieur de la magistrature (autorité supérieure) sont conscients de ces faits et de leur impact sur l'opinion publique et le processus démocratique. Ils ont publié des communiqués nous promettant un examen d'urgence de tous les dossiers judiciaires en rapport avec ces sujets brûlants. Où en sont-ils ? A J-6, nous n'avons pas de réponse, d'où toutes les questions (qui découlent de cette non-réponse) citées précédemment. On ne sait vraiment pas comment les choses vont se passer le 15 septembre et c'est vraiment grave. Ceux qui connaissent un peu l'Histoire des pays, on ne compte plus les tensions, les manifestations, les crises politiques aigües, voire même les guerres civiles déclenchées à la suite d'élections frauduleuses et du vol de la volonté des peuples. On ne peut même plus dire « ne jouez pas avec ça svp », car on joue déjà avec ça. La campagne électorale touche à sa fin et on a deux absents parmi les candidats dont le favori !

Samedi dernier, l'association des magistrats tunisiens a publié un long communiqué dans lequel elle exhorte les parties politiques et les médias à épargner la Justice des tiraillements et des manipulations politiques.

En ma qualité de journaliste, directeur de journal et vice-président de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux, je ne demanderai pas mieux que d'épargner tout cela à la justice. Mais dites-nous, messieurs et mesdames les juges de l'association des magistrats tunisiens, comment peut-on vous épargner cela quand ce sont vos pairs qui sont responsables de cette situation ? Doit-on cesser de faire notre travail et de cesser de dénoncer ce qu'il y a à dénoncer et d'épingler ceux qui méritent d'être épinglés ? Une justice indépendante et juste, c'est notre rêve à tous, mais comment doit-on réagir quand cette justice est instrumentalisée ou soupçonnée d'être instrumentalisée par les hommes politiques ? Nous taire et vous épargner comme vous nous le demandez ou bien dénoncer et crier au scandale comme l'exige notre travail ? Ce qu'on fait n'est pas beau et reflète une mauvaise image de la justice, nous sommes d'accord. Sauf que nous ne sommes qu'un miroir, car ce sont les magistrats eux-mêmes qui sont responsables de cette sale image ! Casser le miroir ou le cacher des yeux ne changera en rien la saleté qu'il y a. Ce ne sont pas les journalistes qui doivent épargner la justice, ce sont les juges eux-mêmes qui doivent épargner la justice en étant exemplaires et justes et en s'opposant à toute tentative d'instrumentalisation politique. Notamment quand cette instrumentalisation va servir l'ambition et la cupidité personnelles de quelques uns.

Messieurs les magistrats, épargnez-vous et les médias vous épargneront ! Mais si vous nous demandez de vous cacher la sale image que quelques uns parmi vous dégagent, ce sera un gros risque que vous prenez pour la survie de la démocratie. Les médias (tout comme vous) sont un pilier de ce processus et c'est ensemble que l'on pourra sauver le pays. Vous ne pourrez rien faire sans nous, car les hommes politiques vous tueront. Nous ne pourrons rien faire sans vous, car les hommes politiques nous tueront.
La majorité des magistrats, voire l'écrasante majorité, voudrait avoir une justice indépendante. Sachez que c'est également le vœu de l'écrasante majorité des journalistes et des citoyens. La justice est la base de tout !


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