Le député Ennahdha, Samir Dilou a été présent, ce mercredi 4 décembre 2019, sur le plateau de Myriam Belkadhi sur la chaîne El Hiwar Ettounsi où il est, notamment, revenu sur le conflit récent au parlement avec les députés du PDL et le processus de la formation du gouvernement. Dans un premier temps, Samir Dilou a assuré que les propos tenus par sa collègue Jamila Ksiksi, notamment le terme « clochards », sont inaadmissibles sauf que cela « ne justifie pas la réaction disproportionnée de la députée Abir Moussi », encore moins, les insultes racistes dont a été victime sa collègue. « Nous n'avons pas de clochards au parlement et tout dépassement doit être sanctionné. Toutefois, la réaction démesurée de Abir Moussi est tout aussi condamnable. Nous allons, également, poursuivre en justice celui qui a proféré des propos racistes à l'encontre de notre collègue ».
Dans un autre contexte, Samir Dilou est revenu sur les dernières déclarations de son collègue et ancien secrétaire général d'Ennahdha, Zied Laâdheri qui avait assuré que Habib Jamli était un mauvais choix d'Ennahdha. « Je ne veux pas juger mes collègues, mais je dis que Zied Laâdheri, en prenant cette position, ne connaît pas Habib Jamli. Il n'a pas eu l'occasion de collaborer avec lui, ni au sein du gouvernement, ni d'Ennahdha puisque Habib Jamli n'en fait pas partie. D'autre part, Zied Laâdheri a eu tort lorsqu'il a affirmé que Habib Jamli a été imposé à Rached Ghannouchi, parce qu'en tant que candidat, il dépassait de loin ses concurrents pour le même poste, lors du vote de Majlis Choura », a-t-il dit.
Revenant sur la formation du gouvernement, Samir Dilou a assuré que le processus est tout aussi difficile que délicat puisqu'il faut parvenir à un large consensus qui dépasse les 109 voix requises. « Nous avons besoin d'une grande entente qui doit atteindre les 145 voix permettant la mise en place de la cour constitutionnelle, ce qui n'est pas évident au vu de la composition parlementaire actuelle ».
Quant à la participation de Qalb Tounes au prochain gouvernement et les oppositions exprimées par plusieurs dirigeants du mouvement qui accusent Nabil Karoui de corruption, le député Ennahdha a affirmé qu'il est possible que Qalb Tounes ne participe pas au gouvernement par ses membres mais à travers des compétences qu'il approuve, « bien que les choses soient entre les mains de Habib Jamli actuellement, il y a des faits que nous ne pouvons ignorer, d'autant plus que le soutien d'Attayar et d'Echâab n'est pas garanti ».