La Tunisie condamne les allégations rapportées par certains médias, selon lesquelles des citoyens tunisiens transférés de la prison de Guantanamo feraient l'objet de mauvais traitements dans leur pays d'origine, affirmant que les allégations présentées pour justifier le transfert de ces ressortissants dans certains pays européens sont dénuées de tout fondement. En réponse à ces allégations, le ministère de la Justice et des droits de l'Homme présente les précisions suivantes : - La Tunisie prend acte, avec satisfaction, de la décision des Autorités américaines de procéder à la fermeture du centre de détention de Guantanamo où des personnes sont détenues, depuis plusieurs années, au mépris des principes de respect de leur intégrité physique et morale et de leur droit à être déférés devant un juge dans des délais raisonnables. Il n'est nullement admis que le transfert de ces détenus, vers de soi-disant pays d'accueil, soit accompagné d'allégations de violation des droits de l'Homme dans leurs pays d'origine, de telles allégations visant à occulter les violations dont ils étaient victimes lors de leur détention. Ces allégations ne sauraient non plus faire oublier l'implication active de certains pays d'accueil dans les transferts illégaux de prisonniers vers le camp de Guantanamo. - La Tunisie s'étonne des allégations de violations des droits de l'Homme que pourraient subir certains détenus tunisiens, s'ils étaient rapatriés vers leur pays d'origine. De telles allégations, présentées pour justifier le transfert de ces ressortissants dans certains pays européens plutôt que leur rapatriement dans leur propre pays, sont dénuées de tout fondement. Etat de droit, la Tunisie garantit l'intégrité physique et morale de toute personne se trouvant sur son territoire et a toujours coopéré, dans ce sens, avec les instances et mécanismes onusiens de promotion et de protection des droits de l'Homme. - Le fait d'être détenu au camp de Guantanamo ne représente nullement une preuve de culpabilité. Les détenus condamnés par défaut par les tribunaux tunisiens peuvent, le cas échéant, exercer leur droit d'opposition à ces jugements. La présomption d'innocence, qui commande au système pénal tunisien, a pour effet d'anéantir le jugement prononcé par défaut et le réexamen de l'affaire avec toutes les garanties de droit. D'ailleurs, deux anciens détenus à Guantanamo, rapatriés en Tunisie en Juin 2007, ont pu faire opposition aux jugements rendus à leur encontre par défaut. Ils ont bénéficié d'un procès équitable et public et leurs peines ont été revues à la baisse. Ils sont détenus dans des conditions normales et reçoivent régulièrement les visites des membres de leurs familles et de leurs avocats. - Il est à rappeler, dans ce contexte, que le rapatriement de M. Said Jaziri, imam de nationalité tunisienne, du Canada s'était accompagné d'allégations similaires, émanant de certains milieux, selon lesquels l'intéressé ferait l'objet de mauvais traitements dans son pays d'origine. Lors de son arrivée en Tunisie, M. Said Jaziri, ne faisant pas l'objet de poursuites, n'a été ni arrêté ni déféré en justice. Il vit actuellement paisiblement parmi les siens.