Sur instructions du Président Zine El Abidine Ben Ali, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre a présenté, mardi, devant la Chambre des Conseillers, la déclaration du gouvernement sur le budget économique et le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2010. M. Mohamed Ghannouchi a, à cette occasion, exprimé ses vives félicitations au président de la Chambre des Conseillers, à l'occasion de sa réélection à la tête de la Chambre. Il a, également, félicité les nouveaux conseillers qui ont rejoint cette institution parlementaire à la suite du renouvellement partiel de la chambre des Conseillers. Le Premier ministre a mis l'accent sur l'importance des débats budgétaires qui, a-t-il dit, constituent l'amorce d'une nouvelle législature et inaugure une étape importante du processus du développement national dont les contours ont été tracés par le Chef de l'Etat dans son programme électoral pour le prochain quinquennat, afin d'aller de l'avant sur la voie de la réalisation de nouveaux objectifs qualitatifs qui auront à répondre aux aspirations de la communauté nationale et à consolider les attributs de l'invulnérabilité et de la gloire de la Tunisie. Une nouvelle étape sur la voie du développement Il a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance de ce programme électoral global et cohérent qui, a-t-il relevé, procède d'une vision perspicace et prospective, faisant remarquer que ce programme comporte des orientations d'avant-garde et des objectifs ambitieux qui sont de nature à préserver et multiplier les acquis du présent et à garantir les facteurs propres à répondre aux exigences de la période à venir et à relever les défis avec aptitude. Par ailleurs, le Premier ministre a fait remarquer que le discours-programme prononcé, le 12 novembre 2009, par le président de la République, devant les membres de la Chambre des Députés et de la Chambre des Conseillers, à l'occasion de sa prestation du serment constitutionnel, est venu réaffirmer l'engagement résolu à réaliser les objectifs fixés dans le programme électoral présidentiel dans tous les domaines. Ce discours, a-t-il ajouté, est venu, également, marquer le démarrage de la mise en oeuvre effective des différents volets de ce programme, conformément à un calendrier bien étudié et des délais bien définis. D'autre part, M. Ghannouchi a mis l'accent sur l'importance particulière que revêt le budget de l'Etat pour l'année prochaine, dès lors qu'il marquera le démarrage de la mise en oeuvre du plan glissant qui représente un trait d'union entre l'actuel plan de développement et le prochain plan, et qu'il coïncide avec la période de la concrétisation du nouveau programme électoral. Par ailleurs, le Premier ministre s'est félicité de la réussite à la réalisation des objectifs du programme présidentiel pour le quinquennat 2004-2009, à la faveur la coordination des efforts de toutes les parties concernées et de toutes les forces vives, ce qui a permis à la Tunisie de franchir des pas importants sur la voie de la consolidation du processus démocratique pluraliste, de la consécration des libertés publiques et individuelles, et de l'enracinement des droits de l'Homme dans le cadre de l'Etat de droit et des institutions. Il a, également, souligné l'importance des dernières élections présidentielle et législatives qui, a-t-il dit, ont constitué une échéance importante qui a reflété l'évolution significative que connaît la vie politique en Tunisie et favorisé la participation des Tunisiens et Tunisiennes à la vie publique. La Tunisie, meilleur pays au monde à avoir réalisé le taux de développement humain Il a, dans le même contexte, rappelé que les réformes socio-économiques engagées par la Tunisie ont touché tous les domaines, ce qui a permis d'impulser l'œuvre de développement dans toutes ses dimensions et habilité la Tunisie à être classée meilleur pays au monde à avoir réalisé le taux de développement humain le plus rapide depuis l'année 2000. Le Premier ministre a, également, rappelé les avancées accomplies par la Tunisie en matière de bonne gouvernance et de compétitivité, d'amélioration du climat des affaires, de promotion des technologies de l'information et de la communication, de politique salariale, de transparence de l'administration, de qualité de la vie et de stabilité politique et sociale. Le Premier ministre a fait observer que grâce aux réformes engagées et aux acquis accomplis, la Tunisie a réussi à renforcer ses capacités à faire face à la conjoncture économique mondiale difficile, ainsi qu'aux répercussions de la crise économique et financière internationale qui a atteint son apogée au début de l'année 2009. La Tunisie parvient à endiguer cette crise grâce à des mesures de réforme La Tunisie, a-t-il ajouté, est parvenue à endiguer cette crise, à garantir la poursuite du processus de développement national, à maintenir la cadence de développement et à préserver les équilibres financiers, grâce aux mesures et décisions prises par le président de la République en temps opportun, mesures qui ont réussi la conciliation entre les dimensions conjoncturelles et structurelles. Il a, dans le même contexte, souligné que la Tunisie a pris des mesures cohérentes visant à appuyer les entreprises ayant connu un ralentissement de leurs activités économiques, à les aidant à poursuivre leurs activités et à sauvegarder les postes d'emploi. Il a, à cet égard, précisé que l'Etat a pris en charge intégralement ou partiellement les charges sociales assumées par l'entreprise, ainsi que la garantie des exportations, le rééchelonnement de la dette et la réduction des taux de risque des changes. M. Ghannouchi a fait remarquer que ces mesures à caractère conjoncturel ont été consolidées par des mesures structurelles pour impulser l'investissement public, à travers l'augmentation de 19% des crédits alloués au budget de développement. Les mesures structurelles, a-t-il expliqué, ont aussi porté sur l'augmentation de la capacité d'accueil des systèmes de formation professionnelle, l'amélioration de son rendement et la multiplication des filières scientifiques d'ingénierie et d'informatique dans le cycle de l'enseignement supérieur, outre la promotion de l'environnement des investissements. Le Premier ministre a fait observer que cette approche a été confortée à travers l'accélération du programme de mise à niveau et la poursuite du Programme de Modernisation Industrielle (PMI), précisant que 1300 entreprises ont obtenu le certificat de conformité aux normes internationales. M. Ghannouchi a, en outre, affirmé que la Tunisie est parvenue, malgré les effets de la crise économique et financière internationale à poursuivre son action visant à promouvoir les conditions de toutes les catégories sociales, à améliorer le pouvoir d'achat des salariés et des travailleurs manuels et intellectuels et à promouvoir les conditions et la qualité de vie des citoyens, dans le droit fil de la consécration de la corrélation entre les dimensions économique et sociale du développement. En 2009, le volume des transferts sociaux ont atteint près de 19% du PIB, a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a rappelé que ces derniers mois ont été marqués par le parachèvement des négociations sociales relatives à l'augmentation des salaires et à l'amélioration des conditions matérielles des travailleurs dans les secteurs public et privé, ajoutant que l'attention a été portée aux catégories à besoins spécifiques et aux familles nécessiteuses, à travers les subventions permanentes servies en faveur de ces catégories sociales. Un taux de croissance positif égal à raison de 3% Le Premier ministre s'est félicité de la réussite de la Tunisie, grâce à ces différentes politique, à réaliser un taux de croissance positif égal à raison de 3%. Il s'agit là, a-t-il ajouté, d'une performance face à la régression de la croissance mondiale en 2009, considérée comme étant l'année la plus désastreuse pour l'économie mondiale depuis la deuxième guerre mondiale, faisant remarquer que le taux de croissance du PIB est considéré comme étant satisfaisant, face à la baisse de 4,2% enregistrée dans la zone EURO de l'Union Européenne. M. Ghannouchi a fait remarquer que les mesures prises ont eu le meilleur impact sur la préservation des postes d'emploi, précisant que plus de 55 mille postes d'emploi ont été sauvegardés et que 57 mille nouveaux postes ont été créés. En 2009, l'investissement a, également, connu un rythme croissant, atteignant 25,9% du PIB contre 24,9% en 2008, a-t-il ajouté. Le Premier ministre a souligné que la structuration des nouveaux investissements est tournée désormais vers les secteurs porteurs et innovants à haute valeur technologique dont notamment les industries économiques, les composants automobiles, l'industrie aéronautique et les technologies de l'information et de la communication, ce qui a permis d'attirer des entreprises de réputation mondiale. Des avancées technologiques de taille M. Ghannouchi a indiqué que la Tunisie a réussi à réaliser ces résultats tout en préservant ses équilibres financiers, en limitant le déficit budgétaire dans la limite de 3,6% du PIB et en réduisant le taux d'endettement extérieur à 41,3% contre 42,6% en 2008. Le taux d'évolution des prix, a-t-il indiqué, a été réduit à 3,5% contre 5% en 2008. Le premier ministre a indiqué que les acquis accomplis en Tunisie, en dépit des fluctuations de la conjoncture mondiale et des répercussions de la crise économique et financière internationale, attestent de la justesse et de la pertinence de l'approche adoptée par la Tunisie et permettent d'aménager la plate-forme nécessaire pour impulser davantage l'action de développement dans toutes ses dimensions, sur la base des orientations tracées dans le programme électoral du Président Zine El Abidine Ben Ali dont les orientations cohérentes qu'il comporte et les objectifs précis qu'il s'est fixés sont de nature à permettre de faire face aux défis qui se posent et d'accélérer le rythme de modernisation et d'édification. M. Ghannouchi a précisé que les priorités de l'action gouvernementale pour l'année 2010 consistent à reprendre le rythme de développement habituel, à consolider l'aptitude technologique de l'économie nationale, à promouvoir sa compétitivité et à garantir les conditions nécessaires pour multiplier la création d'emploi, notamment en faveur des diplômés de l'université, outre la consolidation des attributs de la promotion et de la cohésion sociale et la concrétisation des aspirations de toutes les catégories et générations. Il a ajouté que parmi ces priorités figurent aussi le renforcement de la vie politique en Tunisie et la consolidation des attributs de la bonne gouvernance. Le premier ministre a mis l'accent sur la nécessité de se préparer à faire face à l'après-crise et à persévérer sur la voie de la réforme pour consolider les fondements de l'économie nationale et asseoir une économie capable d'interagir positivement avec les mutations sur la scène mondiale, à travers la poursuite de la mise en oeuvre des mesures à caractère conjoncturel pour aider les entreprises en difficulté, en raison des fluctuations de la conjoncture économique mondiale. Il a aussi souligné l'impératif d'améliorer davantage le climat des affaires, de stimuler le sens de l'initiative, de promouvoir l'environnement de l'entreprise et de consolider les attributs de la compétitivité de l'économie, en général, en vue de réaliser un taux de croissance de 4% du PIB à prix constant, de créer 70 mille nouveaux postes d'emploi permanents et de préserver les grands équilibres, de manière à améliorer le revenu par habitant et de stabiliser le taux de chômage. Le premier ministre a indiqué que les efforts seront axés sur l'impulsion de l'investissement pour le porter à 26,5% du PIB contre 25,9% en 2009. Cet objectif sera atteint à travers la consécration de crédits de l'ordre de 4600 millions de dinars pour le développement dans le projet de budget, soit près de 30% de l'investissement global, ainsi qu'à travers l'incitation du secteur privé à faire preuve d'initiative et à créer des projets qui répondent aux priorités de la nouvelle étape, s'agissant notamment de l'innovation technologique et du renforcement du développement régional. Il a ajouté que l'année 2010 sera marquée par la concrétisation des mesures contenues dans le nouveau programme présidentiel dont, notamment, une révision radicale du code d'incitation à l'investissement et l'élaboration d'une stratégie sectorielle complémentaire dans les activités porteuses qui répondent aux priorités nationales. 2010, année de la concrétisation des mesures contenues dans le nouveau programme présidentiel C'est dans ce cadre, a-t-il expliqué, que s'inscrit l'étude sur la stratégie industrielle, à l'horizon 2016, qui a été réalisée et l'étude prospective sur l'eau à l'horizon 2050 dont la réalisation a été entamée afin d'assurer une exploitation optimale des ressources hydriques. Il a ajouté que les efforts seront également axés, dans le cadre d'une stratégie cohérente, sur l'impulsion de la mise à niveau environnementale des entreprises, l'objectif étant d'atteindre le chiffre de 500 entreprises ayant obtenu le certificat de conformité aux normes internationales dans le domaine de l'environnement à l'horizon 2014, conformément aux objectifs fixés dans le nouveau programme présidentiel, parallèlement à la consolidation des industries propres, amies de l'environnement. M. Ghannouchi a, d'autre part, indiqué que l'action se poursuit actuellement pour élaborer des stratégies intégrées pour améliorer les services hospitaliers et médicaux, promouvoir les énergies renouvelables et développer le transfert des services hors des pays d'origine, outre l'intensification des études sur les énergies dont dispose les différentes régions du pays en vue de les enrichir, de promouvoir le rôle de la région dans la conception et la réalisation des projets, dans le cadre d'une approche innovante du développement régional, de manière à élever les régions intérieures au rang de pôles actifs de développement. Compte tenu de l'importance du rôle du secteur bancaire et financier dans l'amélioration du climat des affaires, l'action sera orientée en 2010, a précisé M. Ghannouchi, sur la mise en oeuvre des dispositions et mesures arrêtées par le président de la République dans son programme électoral en vue de consolider la structure des banques publiques, d'attirer des institutions bancaires internationales en Tunisie et de promouvoir les nouveaux métiers dans le secteur bancaire afin de faire de la Tunisie un pôle financier qui contribue à la polarisation des investissements et à l'amélioration de l'efficience de l'économie nationale. Le Premier ministre a affirmé que le projet de loi de finances prévoit la réduction des taxes douanières pour environ 1000 catégories douanières ainsi que des mesures visant l'amélioration des méthodes de recouvrement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en tant que première étape dans le processus de réforme du système fiscal conformément aux instructions du Chef de l'Etat. Il a ajouté que ces réformes sont menées parallèlement au programme de mise à niveau des petites et moyennes entreprises en vue de garantir la maîtrise des coûts de production et d'en améliorer la qualité, de manière à la hisser au niveau des standards internationaux, ce qui est de nature à renforcer les capacités d'exportation de ces entreprises à travers la mise en oeuvre du 3ème programme d'assistance des entreprises dans la conquête de nouveaux marchés extérieurs. M. Ghannouchi a précisé que les efforts déployés en matière d'exploitation des connaissances et des nouvelles technologies ont permis de développer le rôle des secteurs à haute valeur technologique, qui représentent actuellement 24,8% du PIB, et de consolider la place qu'occupe le secteur des TIC qui assure aujourd'hui 11% du PIB, ce qui a eu un impact des plus positifs sur l'amélioration de la productivité et a renforcé la compétitivité. Le premier ministre a fait remarquer que la stratégie adoptée dans ce domaine s'articule autour de plusieurs axes Notamment, l'instauration d'un partenariat actif entre la recherche et la production et l'orientation des recherches en fonction des priorités nationales à l'instar des secteurs de l'eau, de l'énergie, des technologies de la communication et de la biotechnologie. Il a ajouté que l'accent sera mis, dans ce domaine, sur la sensibilisation des entreprises quant à l'impératif d'accorder un meilleur intérêt à la Recherche/développement, en tant que facteur essentiel pour renforcer leur compétitivité à travers la création d'unités de recherche au sein de ces entreprises à la faveur des encouragements et facilitations fournies par l'Etat. L'objectif, a-t-il encore souligné, consiste à porter la part de la recherche scientifique et technologique de 1,3 pour cent du PIB en 2010, à 1,5 pour cent du PIB en 2014, conformément à l'objectif fixé par le programme présidentiel. Il s'agit également d'accélérer le rythme de création de pôles technologiques, de manière à assurer la corrélation entre les institutions de formation, les centres de recherche et les unités de production. Le premier ministre a, également, indiqué qu'il sera procédé à la réalisation de la première tranche de pôles technologiques et industriels en concrétisation du programme électoral du Chef de l'Etat, ce qui ne manquera pas d'améliorer le climat des affaires, de renforcer l'aptitude technologique de l'économie nationale et d'attirer les entreprises de renommée internationale en vue de lancer des projets en fonction de la spécialité de chaque pôle et leur intégration dans les programmes de coopération internationale avec des pays ayant une expérience confirmée dans ce domaine. Evoquant la corrélation étroite entre le développement et les ressources humaines, le Premier ministre a affirmé que les efforts seront axés sur l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur, parallèlement à la promotion des filières scientifiques dans le système de l'éducation et de l'enseignement. Il a souligné que le plan de développement des capacités de formation dans les filières techniques, de l'ingénierie et des sciences et le programme ambitieux décidé par le chef de l'Etat et portant sur la formation et la certification de compétences s'inscrivent dans ce cadre. Il a fait remarquer que ce programme entre dans le cadre d'une stratégie nationale intégrée fondée sur l'aménagement d'espaces technologiques sur une superficie de 200 mille m2 répondant aux normes internationales les plus modernes ainsi que sur le développement de l'infrastructure de communication à travers l'installation d'un réseau de fibres optiques au sein des grands espaces de services en vue d'assurer l'accès à l'Internet à haut débit. Objectif : gagner le pari du savoir M. Ghannouchi a indiqué que l'année 2010 sera marquée par une forte action visant l'encouragement de la création et de l'innovation afin de gagner le pari du savoir, comme en atteste la décision du Chef de l'Etat relative à la prorogation, jusqu'à fin 2010, de l'application de la prime d'investissement pour les projets qui concernent les activités porteuses ou qui se distinguent par un taux d'intégration élevé et ce en prévision de la révision du système d'incitation à l'investissement. L'adoption de nouvelles dispositions en matière d'encouragement des diplômés de l'enseignement supérieur à la création et à l'innovation dans les secteurs de l'informatique et des technologies de la communication s'inscrivent dans ce même cadre. M. Ghannouchi a affirmé que la priorité accordée à l'emploi s'est confirmée une nouvelle fois à travers les objectifs ambitieux fixés dans le programme présidentiel pour le prochain quinquennat, consistant en la satisfaction de la totalité des demandes additionnelles, de manière à réduire le taux de chômage d'un point et demi à l'horizon 2014 et de porter les créations d'emplois de 57 mille en 2009 à 70 mille en 2010. Evoquant les principaux axes de la politique nationale en matière d'emploi pour l'année 2010, M. Ghannouchi a affirmé que l'Etat déploiera, au cours de l'année prochaine, des efforts exceptionnels à travers le recrutement de plus de 16 mille cadres et agents dans la fonction publique dont 70% au moins sont des diplômés de l'enseignement supérieur. L'emploi priorité de toujours Les crédits alloués exclusivement à l'emploi, a-t-il ajouté, passeront de 258 millions de dinars en 2009 à 304 millions de dinars en 2010, soit une augmentation de l'ordre de 18%. Le Premier ministre a, également, indiqué qu'une enveloppe de 187 millions de dinars sera réservée au Fonds national de l'Emploi (FNE) sur la base de l'unification des différents mécanismes de la politique active dans le domaine de l'emploi. Il s'agit, a-t-il relevé, de permettre l'encadrement d'environ 123 mille jeunes et de favoriser leur insertion dans la vie professionnelle, dont 10 mille, dans le cadre du programme national de volontariat, avec le concours du tissu associatif, faisant remarquer que le Chef de l'Etat avait ordonné, dans son discours du 12 novembre dernier, le démarrage de la mise en oeuvre de ce programme en faveur des diplômés de l'enseignement supérieur. Ce programme, a-t-il ajouté, permettra, également, à 87 mille jeunes, de bénéficier de micro-crédits pour multiplier les sources de revenu. M. Ghannouchi a, d'autre part, précisé que la politique active dans le domaine de l'emploi sera renforcée sur la base de quatre priorités. Il s'agit, a-t-il expliqué, de consolider l'emploi dans les zones de développement régional, de favoriser l'encadrement des diplômés de l'enseignement supérieur en chômage de longue durée, de permettre à un membre au moins de chaque famille d'avoir un emploi, de multiplier les créations d'emplois dans les divers secteurs et activités porteuses, de poursuivre la restructuration des bureaux d'emploi pour promouvoir la qualité de leurs prestations afin qu'elles soient conformes aux normes internationales et d'opérer une mise à niveau globale du secteur de la formation professionnelle, de manière à aider les demandeurs d'emploi à s'intégrer dans la vie professionnelle. Le secteur privé impliqué dans le processus de développement A cet égard, le Premier ministre a formé le vœu de voir le secteur privé redoubler d'effort afin de multiplier les sources de revenu et de garantir le recrutement d'un plus grand nombre de diplômés de l'enseignement supérieur, à la lumière des incitations et des facilités prodiguées, soulignant l'impératif de parfaire les programmes de mise à niveau, de promouvoir les investissements immatériels et de multiplier les programmes de formation continue au sein des entreprises, de manière à se mettre en phase avec l'évolution que connaissent les différents modes de production. Par ailleurs, M. Ghannouchi a fait observer que l'année prochaine sera marquée, conformément au programme présidentiel, par la mise en place d'un répertoire actualisé de métiers et de compétences, aux perspectives prometteuses, en matière de travail indépendant ainsi que par l'installation de réseaux de services opérant sous le label d'origine, en plus de l'assistance des personnes désirant exercer un travail indépendant à acquérir les compétences nécessaires. Le Premier ministre a indiqué que le budget général de l'Etat a été fixé à 18335 millions de dinars, soit une augmentation d'environ 1000 millions de dinars, en comparaison avec l'année écoulée, faisant remarquer que le projet de budget se distingue par la poursuite de l'allégement de la pression fiscale afin de la maintenir à hauteur de 18,7% du PIB sans pour autant tenir compte de la fiscalité pétrolière, contre 19,7% durant l'année 2009, alors que le même déficit net du budget sera maintenu pour la deuxième année consécutive à hauteur de 3,6% du PIB. Les prévisions pour l'épargne nationale, a-t-il poursuivi, ont été établies sur la base du renforcement de leur taux des recettes disponibles pour qu'elles atteignent 23,3%, de manière à réussir l'adéquation entre le développement requis de la consommation et les exigences de la fourniture des auto-financements nécessaires, pour impulser l'investissement et préparer l'avenir. L'objectif escompté durant l'année 2010, a-t-il enchaîné, consiste en l'augmentation du volume des exportations de l'ordre de 4,4% contre une baisse prévue de 6,5% au cours de l'année actuelle, ce qui commande la conjonction des efforts de toutes les parties concernées pour tirer profit des incitations et mécanismes disponibles et consolider le positionnement des produits nationaux sur les marchés extérieurs. Le premier ministre a indiqué que la réalisation de cet objectif permettra de poursuivre la maîtrise du déficit courant de la balance de paiement pour la maintenir pour la deuxième année consécutive à hauteur de 3% du PIB, en plus de la réduction du taux d'endettement extérieur pour le maintenir dans la limite de 40% du PIB, ce qui représente une réduction de 7 points en comparaison avec le taux d'endettement pour l'exercice 2006. Le rôle du secteur financier dans la réalisation des équilibres fixés Le premier ministre a souligné le rôle du secteur financier dans la réalisation des équilibres fixés, mettant l'accent sur l'importance des réformes introduites dans le système financier qui ont englobé les banques, les sociétés d'investissement et les compagnies d'assurance, relevant que ces réformes ont permis de promouvoir l'efficience de ce secteur comme en témoigne la réduction croissante de la moyenne des crédits classifiés auprès du secteur bancaire qui ont régressé de 24% des engagements en 2004 à moins de 15% actuellement, parallèlement à l'augmentation enregistrée au niveau du financement de l'économie, estimé à 11% annuellement, entre 2007 et 2009. Il a ajouté que cette orientation s'est confirmée en 2009 qui a enregistré une amélioration du pouvoir d'achat de 3,4% et une évolution du taux de couverture sociale qui concerne 95% des citoyens assujettis au régime légal de sécurité sociale, outre l'entrée en vigueur du nouveau régime de l'assurance-maladie. Il a précisé que conformément aux orientations du Programme électoral du Chef de l'Etat, l'année 2010 sera marquée par la concrétisation de cette approche qui représente l'une des spécificités marquantes du modèle tunisien de développement. Il a indiqué, dans ce contexte, que 69% des dépenses de gestion du budget de l'Etat seront consacrées en 2010 aux secteurs à vocation sociale et que 1500 millions de dinars seront allouées au renforcement de l'infrastructure, du transport public et des hydrocarbures. Amélioration du pouvoir d'achat de 3,4% Le premier ministre a ajouté que l'année 2010 sera aussi marquée par la poursuite de l'action visant à parfaire la couverture médico-sanitaire pour en renforcer l'efficacité, ainsi que par le parachèvement de l'étude relative à la réforme des régimes de retraite en vue d'en préserver les équilibres financiers à l'horizon 2030. M. Ghannouchi a fait observer qu'il sera procédé en 2010 à la concrétisation des mesures annoncées par le Chef de l'Etat dans son discours à l'occasion de la prestation de serment. Il s'agit en particulier, a-t-il précisé, d'augmenter de 2000 à 2500 dinars le plafond d'exonération fiscale pour les bénéficiaires du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et de déduire du revenu imposable, les intérêts des crédits au logement social, de porter de 750 dinars à 1000 dinars le montant à défalquer au titre d'enfants porteurs de handicap et de multiplier par deux, c'est-à-dire, de porter de 300 à 600 dinars le montant à défalquer au titre d'enfants poursuivant leurs études dans l'enseignement supérieur et non boursiers. Il s'agit également de faire bénéficier les employés non salariés, d'une déduction de leur cotisation aux régimes de sécurité sociale, de l'assiette de l'impôt dd, et cela dans le droit-fil de l'objectif de réalisation de la couverture sociale intégrale pour tous les travailleurs conformément au nouveau programme électoral présidentiel. Il a ajouté que les efforts seront orientés, en 2010, sur la consolidation des programmes et mécanismes destinés à garantir la protection et le bien-être de l'enfance, et d'assurer son droit à la protection familiale, sanitaire et sociale, ainsi qu'à une éducation saine et équilibrée. L'action sera également orientée, a-t-il précisé, sur le renforcement de la protection des jeunes dans les différents milieux, en vue de favoriser l'épanouissement de leurs talents et compétences dans les divers secteurs cognitif, scientifique et culturel, ainsi que dans les domaines sportifs afin d'aménager la plate-forme nécessaire, leur permettant d'exceller et de réaliser des performances. Il a, par ailleurs, mis l'accent sur le souci de promouvoir davantage les conditions de la femme et de conforter sa contribution dans les différents secteurs économique et de développement, tout en renforçant l'attention portée à la femme rurale à travers la dynamisation de la stratégie nationale y afférente et la consolidation de la mise à niveau des centres de formation de la jeune fille rurale. Le premier ministre a indiqué que les volets ayant trait à la promotion des conditions et de la qualité de vie connaîtront en 2010 une nouvelle impulsion à la faveur des orientations et des mesures arrêtées par le Chef de l'Etat pour aider les familles à revenus limités à améliorer leur logement et à augmenter le taux des familles tunisiennes propriétaires de leur habitat, en plus du renforcement de l'attention portée à la sécurité de l'environnement et à l'équilibre du milieu et la multiplication des activités et des espaces récréatifs. Il a précisé, dans ce sens, que les aides et subventions permanentes bénéficieront à plus de 134 mille individus parmi les membres des familles nécessiteuses, les handicapés inaptes au travail et les personnes âgées sans soutien familial. Le premier ministre a souligné la ferme volonté réaffirmée par le Chef de l'Etat dans son discours-référence du 12 novembre 2009 de consolider les fondements de l'édifice démocratique pluraliste, d'élargir l'aire de participation à la vie publique, de conforter le rôle des partis politiques nationaux dans l'encadrement des citoyens et dans l'approfondissement de la prise de conscience des constantes nationales sur la base de la diversité des programmes et des approches. Il a précisé dans ce contexte que conformément aux décisions du président Ben Ali, il sera procédé à l'augmentation de la subvention allouée par l'Etat aux partis politiques représentés à la Chambre des Députés, à l'intensification des tribunes de dialogue et de débat, à la multiplication des espaces de concertation en y associant les partis politiques, les organisations nationales et les composantes de la société civile, de manière à consolider la concorde autour des questions fondamentales, concorde qui représente l'un des piliers de l'Etat de droit et des institutions et l'un des attributs de l'exercice démocratique et de la bonne gouvernance. C'est dans ce cadre, a-t-il ajouté, que s'inscrit la décision du Chef de l'Etat de créer une instance nationale d'évaluation qui aura pour mission, notamment, d'élaborer et d'assurer le suivi des programmes d'évaluation annuelle, avec le concours des structures publiques concernées et des organismes spécialisés. Développement de l'action des conseils municipaux M. Ghannouchi a affirmé que, c'est dans ce même contexte, que l'effort sera porté sur le développement de l'action des conseils municipaux et du rôle de leurs commissions spécialisées, en vue de leur conférer l'efficacité requise, relevant par ailleurs, le rôle qui sera dévolu au parlement des jeunes dont la création a été ordonnée par le Chef de l'Etat dans le but de promouvoir la participation de la jeunesse à la vie publique et de l'initier à l'exercice de la responsabilité. Soulignant le rôle de l'information dans la promotion du dialogue national et dans l'enracinement de la pratique démocratique, Le Premier ministre a indiqué que les efforts se poursuivront en vue d'améliorer les conditions et le rendement des professionnels du secteur afin que l'information reflète avec plus d'audace le pluralisme intellectuel et soit l'expression fidèle des préoccupations de la collectivité nationale. Il a, à ce propos, relevé l'importance du rôle dévolu au fonds de développement de la presse annoncé par le président de la république dans son programme électoral. Sur un autre plan, le premier ministre a affirmé que la culture représente la voie de la réussite et de l'excellence, un indicateur de l'évolution des peuples, un moyen d'ancrage des valeurs de rationalisme, de liberté et de pluralisme. Il a déclaré que l'action sera orientée vers le renforcement de la place des intellectuels, des créateurs et des penseurs dans la société, ainsi que la consolidation de leurs droits matériels et moraux, et des encouragements visant à stimuler la créativité, afin que la culture tunisienne contribue à la mise en valeur du modèle tunisien fondé sur la tolérance, le rationalisme, la solidarité et l'ouverture. Il a précisé que la période à venir sera marquée par la consolidation des acquis du secteur culturel à travers, notamment, l'augmentation des crédits alloués au budget du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, pour atteindre 1,3% de l'ensemble du budget de l'Etat en 2010, et 1,5% en 2014. Entrée en service de la cité de la culture en 2010 Il a ajouté que la Cité de la culture qui entrera en service en 2010 ne manquera pas d'imprimer un nouvel élan à la vie culturelle en Tunisie. Evoquant la politique extérieure de la Tunisie, M. Ghannouchi a indiqué que les orientations de sont axées sur la participation active au service des causes de la sécurité, de la paix et de la stabilité ainsi que sur la promotion du dialogue et de l'entente entre les cultures et les civilisations, outre la consécration des fondements d'un partenariat équilibré et d'un développement solidaire. C'est dans ce contexte, a-t-il indiqué, que s'inscrivent les initiatives du président Ben Ali adoptées par la communauté internationales, dont notamment celles en faveur de la création du fonds mondial de solidarité et de la réduction de la fracture numérique entre les pays industrialisés et les pays en développement, ainsi que sa proposition de proclamer l'année 2010, année internationale de la jeunesse, qui sera couronnée par l'adoption d'un pacte mondial de la jeunesse. Il a mis en relief les efforts continus déployés par la Tunisie pour impulser le processus de l'Union du Maghreb arabe et dynamiser ses structures et institutions, en plus du raffermissement des relations de fraternité et de coopération avec les pays arabes frères et de la promotion de l'action arabe commune et la consolidation de ses mécanismes, ainsi que du développement de la coopération avec les pays africains aux plans bilatéral et dans le cadre des institutions communes, au premier rang desquels figure l'Union africaine. Il a, également, réitéré le souci de consolider les liens de coopération et de partenariat avec l'UE, de conforter les relations établies entre les deux rives de la Méditerranée et de poursuivre le renforcement de la coopération avec les pays des continents américain et asiatique. Le premier ministre a souligné, d'autre part, l'importance des initiatives et mesures prises par le Chef de l'Etat dans le but de consolider l'encadrement des membres de la communauté tunisienne résidant à l'étranger dans les divers pays d'accueil, de défendre leurs intérêts, de préserver leurs droits, de conforter les liens qui les unissent à la patrie et d'intensifier leurs contributions à l'effort de développement. Il a, dans cadre, indiqué que l'année 2010 sera marquée par la mise en oeuvre d'une stratégie cohérente visant à renforcer les canaux de rapprochement social et culturel avec les tunisiens à l'étranger et à associer davantage les compétences tunisiennes résidant à l'étranger à l'élaboration des diverses questions relatives au processus de développement et à leur concrétisation. M. Mohamed Ghannouchi a affirmé, en conclusion, que les références, les paramètres et les objectifs du processus de développement dans toutes ses composantes et dimensions pour l'année 2010, s'insèrent dans le cadre de la réalisation du Programme d'avenir du président de la République, ce programme global et intégral qui répond aux préoccupations et aux aspirations de la communauté nationale.